déjà 20 ans

Made in Tokyo a 20 ans en ce lundi 22 Mai 2023. Lorsque je regarde le nombre de mois et d’années listés sur la page des archives, je suis moi-même impressionné par la longévité de ce blog. A la création de Made in Tokyo en Mai 2003, j’étais loin de penser que j’allais être en mesure d’y apporter des billets et des photos tous les mois sans discontinuer pendant aussi longtemps. Au total, sur ces 20 années, Made in Tokyo se compose de 2,266 billets, de plus de 5,500 commentaires et de plus de 900,000 mots écrits sur ces billets. Je ne serais dire combien de photos sont incluses dans ces billets ni le temps total passé à créer ces deux milles billets. Les moments de doutes où on se demande quelle est la finalité de tous ces efforts sont nombreux bien sûr, mais n’ont jamais complètement remis en cause l’existence de ce blog. Il faut dire qu’il fait en quelque sorte partie de ma vie. J’ai toujours souhaité apporter ma vision personnelle et singulière de Tokyo en rapprochant mes photos de rues et d’architecture à la musique que j’aime. Je ne suis pas sûr d’y être parvenu car Made in Tokyo aurait sinon acquis une notoriété certaine après tant d’années d’existence, mais ma motivation pour continuer reste intacte dans l’espoir d’intéresser et de toucher quelques personnes. Je me suis aussi rendu compte que ce blog n’était pas non plus destiné à plaire ou intéresser le plus grand nombre.

J’avais lancé il y a quelques temps une petite enquête (qui existe toujours) pour essayer d’un peu mieux connaître qui sont les visiteurs réguliers ou occasionnels qui viennent se perdre sur ses pages. A l’occasion des 20 ans prochains de Made in Tokyo, j’avais renouvelé cette tentative il y a environ un mois, et les messages ci-dessous proviennent de visiteurs ayant pris quelques minutes pour laisser un message à propos de Made in Tokyo à l’occasion de ses 20 années d’existence! Je les remercie beaucoup! Comme sur tous les billets de ce blog, les commentaires restent ouverts car ma motivation pour continuer se nourrit beaucoup de vos commentaires (même si je fais parfois semblant de ne pas l’admettre).

J’ai préféré donner la paroles aux visiteurs plutôt que d’écrire un long billet rétrospective de ces vingt années, qu’il aurait été de toute façon difficile à écrire, vue la densité qui s’est accumulée petit à petit. C’est aussi un peu le problème car le blog était devenu tellement gros que les frais d’hébergement web sont loin d’être négligeable. Mais je tiens beaucoup à l’absence totale de publicités qui contribue à la plénitude que j’espère créer lorsqu’on parcourt ces pages.


1. Pierre (Depuis: 3-4 ans)

Jeune architecte, c’est toujours avec plaisir que je viens à cliquer sur le dernier article qui sort pour découvrir de nouvelles merveilles cachées de Tokyo, et ses architectures si singulières. J’avoue ne jamais prendre le temps de commenter, mais j’apprécie néanmoins le travail régulier de ces publications dépaysantes, alors merci et j’espère que cela durera encore pour de nombreuses années !


2. Gilles (Depuis: plusieurs années, par twitter + 15ans au moins)

J’aime bien vos photos du japon, toujours bien cadrées et les textes qui vont avec. Les maisons, les immeubles, il faut continuer Merci pour votre travail. Gilles


3. masko (Depuis: 5 minutes)

Trop bien continues absolument fais ça pour toi et la culture de la connaissance!


4. Supoqu (Depuis: 2022)

j’aime bien voir les photos et découvrir des groupes de musique dans certains billets, bref bonne continuation !!


5. Guillaume (Depuis: 5 ans à peu près)

20 ans ! Quelle longévité !
Je suis un lecteur plutôt fidèle de votre blog depuis environ 5 ans, et je ne cesse d’être pris par la qualité de vos visuels comme de vos textes :)

Dans une société où l’instantané règne, pouvoir lire ce genre de contenus est rafraîchissant et permet de déconnecter et rêver d’aller à Tokyo…

Je vous souhaite encore 20 ans de Made In Tokyo ;)

Guillaume


6. Jean-Marc (Depuis: bien longtemps…)

Merci pour toutes ces ballades architecturales, ces découvertes musicales, la sensibilité des photos et ta façon de partager cet atmosphère Tokyoïte.
きをつけて


7. daNIel (Depuis: douze ans, peut-être)

Bon anniversaire à Made In Tokyo qui a le mérite d’occuper sur la toile une place que personne ni de près ni de loin ne saurait lui ravir. C’est un vrai travail artistique que tu as réalisé avec ce blog, en répétant les gestes du tailleur de pixels, doutant de ton matériau, y croyant à nouveau. Pendant ce temps les années sont passées, elles ont usé ton blog lui donnant sa patine, elles t’ont peut-être usé aussi (lol) mais à bien y penser, ça en vaut la peine car toutes ces balades photographiques, écrites, picturales et mêmes musicales auxquelles tu nous a invité, ne sont pas tombées dans les yeux, les oreilles ou les cœurs de visiteurs insensibles. Merci pour ta présence et ta pertinence.


8. Sabry (Depuis: Longtemps…)

Joyeux Anniversaire ! Amoureux de Tokyo (où j’ai eu la chance de vivre 2 ans à la toute fin des années 90) et de son architecture infiniment variée, amateur de photo et surtout de musique, votre blog est un régal pour mes yeux et mes oreilles, merci ! Dômo arigatô gozaimasu ;-)


9. hubert (Depuis: 2007)

Merci pour tout.
Ton site m’a beaucoup aidé pour découvrir Tokyo lors de mes 4 séjours là bas.
Encore 20 ans ?


10. Nicolas (Depuis: 2019)

« Bientôt 20 ans ! » s’affiche plein de gaieté dans le bandeau de Made in Tokyo. Comment ne pas cliquer dessus ? Comment résister à cette main tendue ? Une main qui nous accompagne pour des promenades quotidiennes dans tout Tokyo et plus loin encore. Une main et un regard qui nous dirigent vers mille et une facettes urbaines dont regorge le cœur bouillonnant du Japon, à travers mille lignes, courbes, stickers, publicités et graffitis qui se révèlent à qui sait prendre le temps de la promenade en compagnie de Frédéric. Ce regard dérive poétiquement de forme en texture, du flou à la lumière. Et c’est aussi une oreille ! Elle saisit les turbulences et le souffle de la rue, s’accorde à la mémoire urbaine, à celle de la course du temps et nous ouvre à des sonorités qui rentrent en résonance avec la scène japonaise, contemporaine comme passée, populaire ou underground. De l’harmonie à la distorsion, les photos dialoguent avec la musique pour notre plus grand plaisir.
J’ai pris le train en marche en 2019 et le voyage se poursuit depuis vers une destination inconnue mais que j’espère la plus lointaine possible car Made in Tokyo est unique et, au fil des ans, au gré des billets, la promenade se poursuit sans me lasser. Promenade musicale ou promenade urbaine, je suis Frédéric qui réussit à me transmettre sa passion et son émerveillement pour ses découvertes dans un paysage sonore et urbain sans cesse renouvelé. Je le suis à travers les pages de ce blog qui a désormais 20 ans mais qui ne fait pourtant pas son âge. Objet atemporel, sans artifice et qui vit en dehors des codes, Made in Tokyo se distingue par son minimalisme propice à la lecture. On imagine l’influence des architectes japonais dans cette pureté maitrisée…

J’aurai encore beaucoup de choses à dire sur ce que m’a apporté cette lecture indispensable qui fait désormais partie de mon « hygiène » de vie et sur le lien établi avec Frédéric mais j’ai déjà trop parlé et je ne voudrais pas que l’intention initiale se perde en chemin : Frédéric, je t’adresse un GRAND MERCI et un JOYEUX ANNIVERSAIRE pour ces 20 ans ! et BON COURAGE pour les 20 prochaines années, je reste dans ton sillage (à quelques semaines de retard !)


11. mahl (Depuis: 10 ans ?)

Toutes mes félicitations pour les 20 années d’existence de ton blog. 20 ans, la moitié de ton existence … quand on y pense, c’est complètement fou ! J’ai fait de nombreuses découvertes et j’ai probablement été inspiré par ton blog dans la création du mien, peut-être même aurais-je arrêté d’écrire si le tien n’existait pas, nous nous sommes mutuellement remotivés plusieurs fois quand nous nous demandions ‘à quoi bon’. Quoiqu’il en soit, c’est toujours un plaisir de te lire, de suivre tes périples musicaux, architecturaux et intérieurs ! Je te souhaite une excellente continuation, et beaucoup de bonheur dans la rédaction de ton blog.

from sky (deu#ce)

La deuxième descente depuis les avions survolant Tokyo nous fait tomber à côté du nouveau parc Miyashita à Shibuya, entièrement rénové pour la deuxième fois. Il n’était pas encore ouvert au moment de mon passage il y a quelques semaines. Un nouvel hôtel est placé à une des extrémités du parc et un de ses étages y est directement relié. Je reviendrais très certainement un peu plus tard avec d’autres photographies du parc. Sur l’avant dernière photographie du billet, je montre une publicité pour la Porsche Taycan affichée en dix vignettes près du parc Miyashita. La particularité de ces affiches est que la personne posant à côté des voitures de sport est un personnage virtuel japonais appelé Imma.

On peut suivre Imma sur Instagram depuis Juillet 2018 et j’ai d’ailleurs commencé à la suivre depuis ce moment là, intrigué de voir jusqu’à quel point ses créateurs pourront la rendre réelle. Le résultat est à la fois fascinant et effrayant de réalisme. La qualité visuelle et la personnalité que ses créateurs lui ont donné nous font douter de sa non-existence humaine. Les expressions et la texture de son visage sont très réalistes même s’ils nous donnent parfois une légère impression d’objet artificiel. Mais les notes liées aux photos Instagram où elle décrit ses activités et même parfois ses opinions brouillent vraiment les pistes. S’il n’était pas écrit dans la bio d’Imma qu’elle était virtuelle, on ne s’en rendrait certainement pas compte par nous-même. Le fait qu’elle pose parfois en photo avec des personnes réelles, par exemple des personnalités du mode de la mode comme Kozue Akimoto (que je suis également sur Instagram d’ailleurs), contribue fortement à donner une réalité au personnage, d’autant plus que ces personnalités jouent le jeu en commentant les photos sur Instagram ou Twitter. Imma emprunte d’ailleurs à Kozue Akimoto cette coupe de cheveux coupée droite, sauf que la coupe est au carré et d’une couleur rose. Ce style contribue d’ailleurs à rendre ce personnage emblématique, au point où Imma est utilisée pour des affiches publicitaires comme celles de Porsche. On l’avait déjà vu en grand sur la vitrine du magasin Shel’tter du Tokyu Plaza à Omotesando posant pour la marque Puma, ce qui avait d’ailleurs fait réagir l’observateur de la culture pop japonaise Patrick Macias. En association avec l’illustrateur Hiroyuki-Mitsume Takahashi (dont j’avais parlé dans un billet précédent), il avait écrit un texte assez court intitulé « There’s no more tomorrow (today) » sur ce phénomène de l’utilisation de modèles virtuelles (VM) dans le monde de la mode et l’aliénation potentielle que ça peut créer. Personnellement, ces personnages virtuels ne me dérangent pas beaucoup dans la mesure où on ne cultive pas l’ambiguïté sur leur existence. Alors qu’Imma est presque parfaite en photo, elle bouge de manière beaucoup moins naturelle et ses créateurs limitent volontairement ses mouvements à des courts clips, comme sur Tiktok pour éviter, je pense, de casser son image et une certaine magie. Il y a bien d’autres personnages virtuels au Japon, comme la chanteuse Hatsune Miku ou la YouTubeuse Kizuna AI, mais elles prennent la forme de personnages de manga, ce qui facilite grandement l’animation. Dans la famille d’Imma, créée par Aww Inc qui se désigne comme étant une agence d’humain virtuel, on trouve également le frère d’Imma appelé Plusticboy que je trouve beaucoup moins réaliste (quoiqu’il ressemble à un chanteur K-POP), et Ria qui est juste un petit peu trop parfaite pour qu’on puisse y croire (elle ressemble un peu à Yuka Mannami, peut être encore pour la coupe de cheveux).

Dans les hashtags des photos publiées sur Instagram par Imma, elle mentionne régulièrement les phrases #あたしCGらしい (I think I’m CGI) nous faisant croire qu’elle comprend elle-même sa condition de création graphique, comme si elle accédait à l’état d’intelligence artificielle. Ce n’est pas sans me rappeler Ghost in the Shell, que j’aperçois d’ailleurs affiché pas très loin des affiches de Porsche, car Subciety a sorti une ligne de vêtements reprenant l’image du major Kusanagi dans la dernière série sorti sur Netflix, SAC_2045. J’ai d’ailleurs commencé à la regarder mais l’ambiance graphique est un peu décevante sauf le personnage de Motoko Kusanagi que je trouve plus réussi que dans les films de Mamoru Oshii. On trouve des images de Hong Kong rappelant assez le premier film animé Ghost in The Shell dans la courte vidéo d’une autre artiste virtuelle japonaise appelée Te’resa. Comme Imma, elle possède également un compte Instagram mais chante également dans des vidéos sur YouTube, notamment le morceau électronique Youthful Strangers composé par Hideya Kojima. On voit l’artiste virtuelle Te’resa évoluée dans des décors de nuits tokyoïtes, parfois au milieu de salles d’arcades et parfois en chute libre entre des rangées d’immeubles d’habitation de style hongkongaises. Ce mélange des styles urbains très denses me rappelle l’ambiance cybernétique de Ghost in the shell. On reste cependant plus proche du film d’animation en images de synthèse que d’une tentative d’élaboration d’une véritable artiste virtuel. Ceci étant dit, les images de Te’resa (les trois en série ci-dessus) sont tellement réalistes, un peu androgynes même, que j’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’une vraie personne. Ceci me rappelle d’ailleurs que Grimes avait également dans l’idée de créer un personnage virtuel appelé War Nymph pour la remplacer sur la scène des réseaux sociaux quand ceux-ci deviennent trop violents. Je ne sais pas exactement ce qu’il en est de cette conception virtuelle, que je trouvais particulièrement baclée d’ailleurs, mais Grimes l’utilise apparemment déjà dans ce sens comme avatar sur Twitter. On peut lire dans quelques tweets: “Btw I am a digital baby. Any and all opinions are my own and not a reflection of any flesh humans”. “This is fun haha I can’t debate like this in the grimes account due to simplified and bad takes ending up in the media [..]”.

estival ’19 (3)

Quelques dernières photographies pour terminer cette série estivale en France. Nous sommes déjà entrés dans la deuxième partie du mois d’août et ces agréables vacances d’été paraissent déjà bien loin. Nous avons passé un peu moins de deux jours à Paris à la fin de notre séjour, histoire de faire les dernières courses, les omiyage pour remplir les derniers recoins de nos valises. Pendant ce temps, Zoa et moi nous échappons au jardin des Tuileries pour faire des auto-tamponneuses. Mais, nous faisons tout de même une visite du musée Picasso le matin du deuxième jour. Alors que nous tournons un peu rond dans le quartier pour rechercher l’entrée du musée, une mosaïque créée par Invader représentant Pablo Picasso nous indique l’entrée de l’hôtel Salé. Nous avions déjà visité ce musée il y a plusieurs années, mais comme pour les musées Rodin et Jacquemart-André, nous aimons y revenir. J’ai hésité à aller au musée du Quay Branly pour aller acheter le numéro 29 du magazine Gradhiva sur lequel apparaît ma photographie et dont je n’ai toujours pas reçu d’exemplaire. Mais, ma frustration a été plus forte que l’envie et le courage de s’y déplacer pour acheter le numéro en question. Je l’achèterais peut-être un jour en ligne, quand ma curiosité l’emportera. Mais pour revenir au musée Picasso, les œuvres exposées étaient différentes de la dernière fois. En plus de celles de Picasso, des œuvres d’Alexander Calder étaient également exposées. L’exposition se déroulant jusqu’au 25 Août met en correspondance les œuvres des deux artistes. J’aime beaucoup certaines installations de Calder faites de tiges et de fines plaques suspendues dans un équilibre parfait.

Après les quelques problèmes techniques sur le serveur web de Made in Tokyo qu’il a fallu gérer pendant les vacances, d’autres problèmes m’attendaient de retour à la maison mais cette fois-ci sur l’ordinateur et ses périphériques. C’était peut être dû à la chaleur continuelle dans l’appartement pendant que nous étions absent, mais l’iMac a eu quelques difficultés à démarrer le lendemain de notre arrivée. Il a fallu faire des vérifications du disque dur et redémarrer la machine plusieurs fois. Ce genre de scénario donne des sueurs froides, même si Time Machine assure les sauvegardes journalières du disque dur.

Dans la foulée, l’imprimante Canon me donne une erreur sur les têtes d’impression alors que je remplaçais quelques cartouches d’encre vidées soudainement. Après quelques nouvelles recherches sur internet, cette erreur semble fatale. Il nous faut changer d’imprimante très rapidement car Zoa doit imprimer son rapport de vacances pour l’école. L’imprimante scanner avait de toute façon plus de 10 ans.

Dernier rebondissement, alors que le disque dur interne de l’iMac me dit qu’il reste encore 100GB de disponible, Photoshop se met à planter en criant que le disque est plein. J’apprendrais plus tard que l’espace disque restant qui est indiqué ne prend pas en compte l’espace mémoire utilisé pour les snapshots Time Machine. L’espace qui me reste n’est pas disponible car déjà utilisé par ces fameux snapshots Time Machine. J’ai un peu de mal à comprendre la logique du calcul. J’ai déjà un disque externe de 2TB que je n’utilise pas beaucoup et qui viendra complémenter le disque interne de 2TB, mais il me faut donc maintenant un nouveau disque externe de back-up Time Machine de 4TB qui sera en mesure de couvrir la totalité du disque interne de l’iMac de 2TB et le disque externe de 2TB. Il remplacera l’actuel disque Time Machine de 2TB déjà rempli. Après achat et installation du nouveau disque 4TB, les choses se compliquent encore quand il s’agit de déplacer le back-up Time Machine existant du disque de 2TB vers celui de 4TB. La méthode indiquée est de tout simplement copier le contenu du répertoire de back-up existant vers le nouveau disque. Copier 2TB prend environ 15 heures. Rien de plus frustrant quand la copie plante après 15 heures d’attente. La barre de progression arrive bien à 100% mais le compteur de temps indique indéfiniment qu’il reste 5 secondes pour terminer la copie. Au bout de deux heures d’attente supplémentaires et d’autres recherches sur internet, je comprends qu’il s’agit là d’un bug. Après deux essais de copie infructueux, je me décide à faire un nouveau back-up avec Time Machine depuis zéro sur le nouveau disque de 4TB, ce qui fonctionnera heureusement. Je fonctionne donc maintenant avec deux disques de 2TB (interne à l’iMac et externe) qui sont sauvegardés tous les deux sur un disque Time Machine de 4TB. Tout ça pour dire que malgré la réputation de fiabilité Apple, il y a beaucoup de dysfonctionnements et de complexités dans les mécanismes de leur OS.

J’essaie maintenant de comprendre comment faire de la place sur mon espace iCloud de 5GB qui est également plein. J’ai comme l’impression qu’il est très difficile de configurer clairement ce qui est copié ou pas sur iCloud, car l’iMac a une fonction par défaut d’optimisa de son espace disque en copiant des fichiers sur iCloud, qui bien entendu se remplit rapidement et demanderait une upgrade. Je sens comme une tactique pour pousser l’utilisateur à souscrire à cette upgrade. Je ne reviendrais pour rien au monde sur Windows, mais il y a de plus en plus de choses qui m’agacent sur l’iMac.

Et entre deux problèmes techniques avancés, je m’amuse à mettre en forme des idées de logo ou d’images d’entête pour Made in Tokyo. J’adore créer ce genre de construction à tendance futuriste, surtout en noir et blanc, un peu dans le style de la deuxième image de la page À Propos du site avec une inscription « Tokyo » se mélangeant à des morceaux de buildings. Je n’utiliserais probablement jamais les deux images construites ci-dessus en permanence sur Made in Tokyo, donc je leur donne une vie ici sur ce modeste billet.

地球に帰りたい

Je commence parfois ce genre de compositions futuristes sans les terminer et elles finissent par se perdre dans les répertoires remplis de photographies du iMac, jusqu’à ce que je les retrouve soudainement en parcourant mes archives mois après mois à la recherche d’inspiration. Quand je trouve ce genre de compositions, je ne suis d’ailleurs plus très sûr si je les ai déjà montré dans le passé, sous une autre version car ces buildings flottant dans le ciel tokyoïte se ressemblent tous beaucoup. Je retrouve cette composition au dessus du ciel de Nishi-Shinjuku, d’où s’échappe la tour futuriste Mode Gakuen Cocoon Tower par l’architecte Paul Noritaka Tange, fils de Kenzo.

Je fais une rechute d’Autechre en ce moment. Après avoir ré-écouté le classique album Confield de 2001, je me plonge dans les 5 volumes de elseq sortis en 2016. Je l’avais acheté à sa sortie en digital, mais n’avait écouté à l’époque que quelques morceaux du premier volume. Je pense que la série elseq, environ 4 heures de musique en tout, ne tombait pas, à cette époque là, au bon moment de mon cycle d’écoute musicale. Car on ne peut pas écouter Autechre l’air de rien d’une oreille discrète, ça demande un certain investissement. Bien sûr, c’est difficile d’écouter cette série d’une traite et c’est encore plus difficile d’en parler. On n’a même pas besoin d’en parler d’ailleurs, car l’amateur d’Autechre saura à quoi s’attendre et ne sera pas déçu, tandis que le néophyte se demandera certainement ce que tout cela veut bien pouvoir signifier. Elseq n’est pas la porte d’entrée la plus aisée dans le monde d’Autechre, il faut idéalement commencer par les premiers albums qui n’ont pas vieilli de toute façon et remonter les années jusqu’à maintenant pour comprendre comment Autechre s’est peu à peu affranchi de tous les concepts classiques qui composent normalement la musique électronique. Les morceaux de elseq sont souvent obscurs mais ne renient pas toutes conceptions mélodiques. Les mélodies sont bien là, plutôt évidentes sur certains morceaux proches de l’ambient ou beaucoup plus difficiles à déchiffrer lorsqu’elles se cachent derrière des nappes de sons ultra-détaillés se fracassant les uns contre les autres. Je ne peux m’empêcher d’y voir l’image d’une musique post-humaine. Si on le veut bien, on se laisse emporter par la beauté et la complexité de ces sons, pour revenir sur terre un peu plus tard, comme l’image de la megastructure de ma composition graphique ci-dessus. Un peu plus tard peu être, il me restera à écouter les 8 heures de NTS Sessions 1-4

my daydream dream

Je n’avais pas créer ce genre de structures architecturales survolant Tokyo ou d’autres lieux depuis plus d’un an. L’envie me revient soudainement alors que je parcours des photographies de buildings prises il y a plusieurs mois. J’identifie un potentiel de megastructure sur deux ou trois photographies et il n’en faut pas plus pour relancer la machine créative qui fera émerger ces formes bizarres dans le ciel souvent agité, aux dessus des villes et des océans. J’adore jouer avec les images de bâtiments pour faire naître des symétries et créer de nouvelles formes énigmatiques à force de superpositions d’images. L’ambiance y est souvent tourmentée mais je ne vois pas de représentation hostile dans ces formes malgré leur apparente froideur et dureté. Tout comme mes représentations graphiques de buildings et de nature sur la série Urbano-végétal, je conçois cette série de megastructures comme une tentative de s’extraire du paysage urbain, comme si ces éléments flottant dans les airs avaient été arrachés de leur environnement urbain initial. C’est en quelque sorte une manière poétique de représenter le remplacement continuel qui s’opère dans l’urbanisme tokyoïte. Les buildings ne sont plus condamnés à la destruction programmée et se voient accorder une opportunité de s’évader vers d’autres horizons.

Ces dernières semaines, le magazine musical en ligne Pitchfork passe en revue tous les dimanches un album plus ancien qui n’avait jusqu’à présent jamais été couvert sur le site. Ce dimanche, c’était le fameux MTV Unplugged in New York de Nirvana, album en version live acoustique devenu culte, car enregistré quelques mois seulement avant la mort de Kurt Cobain en 1993. Lire cette critique tant d’années après avoir écouté cet album pour la dernière fois, me donne envie de me replonger un peu dans cette période et univers musical. L’envie me prend de réécouter Vs de Pearl Jam, notamment pour la voix d’Eddie Vedder, complétant tellement bien l’efficacité des guitares. Cet album de Pearl Jam est également sorti en 1993. À cette période, Smashing Pumpkins sortait le monumental Siamese Dream, mais c’est plutôt leur premier album Gish, sorti en 1991, que j’ai envie de réécouter ces derniers jours. Le titre de ce billet m’est directement inspiré par le dernier morceau de Gish interprété par D’Arcy. Dernière l’efficacité et la puissance de ce rock là, j’apprécie la réécoute de ces albums pour ces voix, celle de Kurt Cobain, celle d’Eddie Vedder et celle de Billy Corgan. Il n’y a pourtant pas de liens forts entre ces groupes, car ces trois là ne s’appréciaient pas beaucoup malgré une certaine proximité musicale (et géographique pour Nirvana et Pearl Jam). Quelques années seulement après, en Août 1995, un autre groupe culte du rock alternatif prenait naissance de l’autre côté du Pacifique, au Japon. Il s’agit du groupe désormais mythique Number Girl. Ils partageront les mêmes influences que les grands frères américains, notamment Pixies ou Sonic Youth, et c’est une des raisons pour lesquelles leur son m’a plus rapidement, même si je les ai découvert plus tardivement en étant au Japon. L’annonce de la reformation du groupe me donne envie de réécouter toute leur discographie, en commençant par leur dernier album datant de 2002, NUM-HEAVYMETALLIC. Ils se reforment pour des concerts mais je ne sais pas s’ils vont se remettre à l’écriture. J’espère grandement qu’on pourra retrouver la voix de Shutoku Mukai et la guitare de Hisako Tabuchi (entre autres) sur un nouvel album original.