誰も知らない青

Les deux premières photos de ce billet sont prises le soir sous la pluie dans les rues de Daikanyama. Les jours de la semaine où je travaille à la maison, je marche systématiquement le soir entre une demi-heure et une heure, suivant l’heure où je termine le travail. Il m’arrive rarement de me laisser influencer sur les choix musicaux que je vais faire pour cette marche du soir dans la nuit, mais le conseil de Smany pour son propre album Illuminate était très adapté. Sur le court message qu’elle laisse et que je retweete, elle propose d’écouter son album les jours de pluie froide. Rappelons que nous sommes encore pendant la saison des pluies lorsque ce message est publié et au moment où j’ai pris ces quelques photos. Illuminate est un très bel album dont je parlais déjà l’année dernière en Octobre. Marcher la nuit dans des rues peu éclairées sous la pluie est une expérience d’écoute particulière.

Les autres photos du billet, également prises à l’iPhone, correspondent à d’autres journées mais toujours pendant la saison des pluies. L’architecture est celle de l’immeuble Iceberg et du Shibuya Scramble Square, tous deux plantés au bord de l’avenue Meiji. Il y a quelques similitudes dans la deconstruction architecturale des façades de ces deux buildings. Lorsque je prends des photos avec mon iPhone, je retravaille souvent le contraste et la luminosité avec l’application Snapseed, mais je montre plutôt ces photos sur Instagram. Une fois n’est pas coutume, j’utilise un filtre sur Snapseed pour les photos de cette série (Noir C02). J’aime beaucoup le rendu peu contrasté de ce noir et blanc, qui donne l’impression que ces photos sont datées. Je ne montre pas souvent de photos prises à l’iPhone sur ce blog. La qualité d’image est loin d’être mauvaise mais les photos prises au téléphone portable me donnent en général l’impression d’avoir été aplaties, sans le relief que l’on peut avoir à travers l’objectif d’un appareil reflex.

Je parle assez peu de musique sur mes derniers billets, même si j’écoute de belles choses en ce moment, notamment le dernier album de Yuragi (揺らぎ) intitulé For you, Adroit it but soft, sorti le 30 Juin 2021. Il s’agit en fait du premier album du groupe, mais Yuragi a déjà sorti deux EPs que j’aime beaucoup: Nightlife et Still Dreaming, Still Deafening, sortis respectivement en 2016 et 2018. Le premier EP Nightlife ne contenait que quatre morceaux mais m’avait laissé une très forte impression au point de considérer Yuragi comme une des meilleures formations Shoegaze japonaises. Je pense à des morceaux comme Night is Young et AO (dont je tire le titre de ce billet) qui sont excellents. Je me souviens du billet que j’avais écrit lorsque je découvrais ce EP et de mon incapacité à écrire dessus. Le nouvel album ne surpasse pas la force mélancolique de ce premier EP, mais s’en approche et part vers d’autres ambiances. On retrouve la voix frêle de Mirai Akita, que je vois nommée Miraco sur la page web du groupe, et les partitions parfaites de guitares envahissant l’espace. La voix de Miraco prend en fait plus d’ampleur et de présence sur le nouvel album, sur des morceaux comme Sunlight’s Everywhere. L’album part également brièvement dans de nouvelles directions loin du shoegazing sur certains morceaux comme le quatrième Dark Blue, peut-être parce qu’il s’agit ici d’une collaboration. C’est la seule de l’album, avec un beat producer japonais basé en Angleterre dont on ne connaît pas le nom mais qui se fzit appeler Big Animal Theory. Mais les meilleurs morceaux de l’album à mon avis sont ceux qui sont fidèles à l’esprit musical initial du groupe, comme par exemple le sixième morceau While My Waves Wonder et le dernier morceau I Want You By My Side. Ce dernier morceau est mon préféré de l’album, certainement en raison de la partition de batterie de Yusei Yoshida, pas spécialement complexe mais je réalise que sa présence a une grande influence sur la beauté et l’interêt de certains morceaux. Je le remarque maintenant sur le morceau Night is Young de EP Nightlife lorsque le rythme soudain de batterie vient donner un nouveau souffle au morceau. A noter que dans ce morceau Night is Young, je remarque en réécoutant le EP à la suite du nouvel album que les paroles mentionnent les mots Onaji Yoru (同じ夜), que je ne peux m’empêcher d’associer au morceau de Muzai Moratorium (無罪モラトリアム). La voix de Miraco sur le dernier morceau I Want You By My Side est magnifique, mais pas d’une manière conventionnelle. La puissance des guitares est omniprésente sur la plupart des morceaux mais laisse assez de place à la voix qui n’est pas complètement noyée par rapport à ce qu’on peut entendre chez d’autres groupes de shoegazing. La voix de Miraco a même une certaine clarté, sur un morceau comme Underneath it All par exemple, qui donnerait presque par moments une approche pop à cet album. Un nouvel aspect dans la musique du groupe est la présence de morceaux beaucoup plus calmes qui viennent se placer comme de courts interludes dans l’album. Le septième morceau The Memorable Track est un de ces morceaux mémorables, qui nous fait dire que le groupe pourrait partir à l’avenir vers d’autres horizons. Une chose est sûre, le rock indé n’est pas mort au Japon et ses meilleurs albums sont en train d’être composés en ce moment.

le chat de Shinjuku et les mascottes olympiques

Je voulais voir le chat géant de Shinjuku depuis quelques semaines. Le principe n’est pas nouveau car on a deja vu ce type d’écrans courbés donnant un effet 3D saisissant dans d’autres pays. Celui-ci doit être le premier au Japon, à ma connaissance. Il est situé près de la gare de Shinjuku à la sortie Est, juste à côté du Studio Alta. Je n’étais pas le seul à attendre au croisement l’apparition du chat. Il apparaît quelques secondes seulement par intermittence avec d’autres programmes et des publicités. J’ai essayé de prendre une vidéo avec l’iPhone mais les images que j’ai obtenu avaient un tramage qui empêchait d’apprécier l’effet 3D. Ces quelques photographies de Shinjuku sont prises mercredi après-midi dans une chaleur étouffante. Les deux dernières photographies sont par contre prises le week-end dernier dans le parc de Koganei. Le grand avait une compétition de programmation de robots et son équipe (lui et son binôme) a remporté la deuxième place. Les mascottes olympiques sont situées devant le musée architectural en plein air Edo-Tokyo. Je ne l’ai jamais visité et nous n’avions pas assez de temps cette journée là. C’est un des nombreux endroits qu’il me reste à voir à Tokyo. Les Jeux Olympiques commencent enfin et on les regardera à la télévision comme tout le monde en essayant de faire abstraction de toutes les mauvaises nouvelles et les scandales qui sont répétés en boucle à la télévision et dans les News que je suis sur Twitter. Je suis quand même très curieux de voir ce que va donner la cérémonie d’ouverture.

パビリオン⑦

Parmi tous les pavillons du festival Pavilion Tokyo 2021 qui se trouvent installés temporairement à Tokyo jusqu’au 5 Septembre, je ne voulais pas manquer celui de Kazuyo Sejima dans les jardins du parc Hama-Rikyū (浜離宮恩賜庭園). Par rapport aux autres pavillons situés à proximité immédiate du nouveau stade olympique, l’installation de Sejima intitulée Suimei (水明) se trouve un peu à l’écart. Ce pavillon matérialise un petit cours d’eau avec quelques plantes parsemées à sa surface. Cette installation basée sur l’utilisation de l’eau fait écho à la configuration du parc, entouré par un canal d’eau de mer et situé à l’embouchure de la rivière Sumida sur la baie de Tokyo. On ne peut malheureusement pas approcher à proximité immédiate de l’installation mais assez quand même pour remarquer qu’il y a un petit courant parcourant les courbes de l’installation, comme une rivière ou un canal. Certaines des fleurs à la surface du canal sont posées sur un petit support de plastique. Elles ne sont à priori pas naturelles mais synthétiques. C’est un peu dommage de constater que ces fleurs ne sont pas naturelles, mais j’imagine que les chaleurs estivales actuelles n’auraient pas permis de maintenir ces plantes dans de bonnes conditions pendant de longues heures. Ça aurait certainement enlevé un peu de la poésie du lieu si la plupart des fleurs sur l’installation étaient complètement desséchées. L’installation a quelque chose de très délicat et rafraîchissant, notamment par la matière métallique utilisée, fine et froide survolant de quelques centimètres seulement les herbes du parc. La surface du cours d’eau est réfléchissante et laisse apparaître le ciel et les arbres aux alentours. L’installation de Kazuyo Sejima se trouve à l’ancien emplacement du Enryo-kan, le premier bâtiment de pierre à l’occidentale du Japon, construit en 1869 mais détruit vingt ans plus tard. Ce bâtiment était destiné à l’accueil de dignitaires étrangers.

J’aime beaucoup les jardins du parc Hama-Rikyū car ils sont très bien entretenus. Le fait que l’entrée soit payante, comme pour Shinjuku-Gyoen, explique certainement cela. Le contraste entre la nature luxuriante du parc et les hauts immeubles de Shiodome donne une particularité remarquable à cet endroit. Il y a certes des immeubles visibles depuis la plupart des parcs de Tokyo, mais le contraste est ici saisissant. Dans les parcs de Tokyo, on a en général plutôt envie de s’isoler et de n’apercevoir aucune trace d’urbanisme. Dans le parc Hama-Rikyū, les immeubles font partie intégrante du paysage et de l’ambiance des lieux. Hama-Rikyū était à l’origine une villa du clan Tokugawa, construite sur une zone marécageuse comblée en partie par un terre-plein en 1654. A la période Edo, cette villa était destinée à accueillir les seigneurs daimyo des domaines du Japon en visite obligatoire dans la capitale. La villa est malheureusement détruite lors d’un incendie en 1725, puis les jardins sont rétablis progressivement avec l’ajout de plusieurs maisons de thé. Le domaine passe ensuite sous possession de différents ministères et prend le nom Hama-Rikyū. Le domaine est utilisé à cette époque pour accueillir les visiteurs étrangers importants, puis passera ensuite sous le contrôle de la maison impériale. Il sera ensuite cédé à la ville de Tokyo en 1945, après de nombreux dégâts dus au tremblement de terre de 1923 et aux bombardements de la seconde guerre mondiale. Les jardins sont finalement ouverts au public en 1946.

Je visite le parc un dimanche matin vers 10h. Il y a assez peu de visiteurs ce qui rend la visite agréable. Je suis surpris de croiser un chat qui doit probablement être le maître de ce domaine. Je me dirige vers la grande lagune Shiori-no-ike remplie d’eau de mer et dont le niveau varie avec la marée. Autour de la lagune, plusieurs jardiniers découpent les branches des pins aux formes biscornues. Ils semblent prendre leur temps. Comme un peintre devant son œuvre, le jardinier apporte des petites touches progressives en coupant minutieusement les branchages. Ce rythme lent me pousse à ralentir mes pas pour apprécier un peu plus l’ambiance des lieux. Il ne faut pas hésiter à prendre son temps au parc Hama-Rikyū, pour notamment apprécier les différents points de vue sur la maison de thé de l’île de Nakajima au milieu de la lagune. Sur le chemin du retour, je repasse une dernière fois devant l’installation de Kazuyo Sejima. Il y a maintenant un peu plus de visiteurs. Je suis beaucoup d’amateurs d’architecture sur Instagram et nombreux sont ceux qui sont venus voir comme moi cette installation.

sauver Nakagin

Je n’étais pas passé voir la Nakagin Capsule Tower (中銀カプセルタワービル) depuis très longtemps. Les premières photographies que j’ai pris du building datent de Mars 2007. Je me souviens à l’époque que le destin de cette structure emblématique du mouvement architectural métaboliste était déjà en sursis et qu’une démolition était imminente. Plus de quatorze ans après, Nakagin est toujours debout mais son état général s’est bien dégradé faute d’entretien. La tour conçue par Kisho Kurokawa date de 1972, elle a donc maintenant 49 ans. La structure n’a pas été modifiée pendant toutes ces années à part quelques capsules qui ont été enlevées. Une d’entre elles a par exemple été placée dans le musée d’art moderne de Saitama, également conçu par Kisho Kurokawa. Il faut savoir que Kurokawa prévoyait une durée de vie de 25 ans pour les capsules. Le problème vient de la structure qui n’est plus depuis longtemps aux normes anti-sismiques actuelles. Le manque de maintenance de la structure fait que le building n’est plus à même de survivre. Des plans de démolition refont surface depuis un changement récent de propriétaire et son intention de re-développer le terrain.

Le projet de préservation et de régénération du Nakagin Capsule Tower Building, supporté par le crowdfunding et par Kisho Kurokawa Architects, rénove déjà petit à petit des capsules depuis 2014, en dénaturant parfois le design d’origine qui ressemblait à un intérieur de station orbitale (mais avec un lecteur de K7 et une mini-télé cathodique). Il semble que le projet est maintenant de détacher les capsules une à une et de leur donner une autre vie ailleurs. En y réfléchissant bien, l’architecture métaboliste se voulait modulable et évolutive. Plutôt qu’une destruction de Nakagin, il s’agirait là simplement d’une nouvelle évolution de l’organisation de la tour pour lui donner une nouvelle vie, sauf que les capsules risquent d’être éparpillées un peu partout dans la nature. J’ai vu des propositions de réutilisation des capsules pour former par exemple des villages dans le Japon rural, notamment dans des zones affectées par le tsunami résultant du grand tremblement de terre du Tohoku de Mars 2011, dans les préfectures de Fukushima ou d’Iwate. Dans ces propositions, les capsules sont déménagées et placées à l’horizontal sur un terrain, parfois recouvertes de dômes. Ce positionnement à l’horizontal est similaire à la maison Capsule House K (カプセルハウスK) également conçue par Kisho Kurokawa en 1973 pour être sa résidence secondaire. Elle est située à Karuizawa dans la préfecture de Nagano, construite sur un terrain en pente et entourée d’arbres. Elle est composée de quatre capsules posées en porte-à-faux sur un bloc central. On y trouve notamment un salon de thé avec tatami et toujours la fameuse ouverture arrondie caractéristique des capsules de Kurokawa. Capsule House K a été récemment réhabilitée en Mai 2021 par l’organisation Mirai Kurokawa Design Studio présidée par Mikio Kurokawa, le fils aîné de Kisho Kurokawa, pour la transformer en une résidence de vacances. Une autre idée pour Nakagin est de recouvrir les capsules de végétation ce qui constituerait un jardin sur plusieurs étages accessibles par des escaliers. L’idée est intéressante mais ne prend pas en compte le fait que la structure du Nakagin n’est pas viable et aurait donc beaucoup de mal à supporter une charge supplémentaire. Le point intéressant tout de même est que ce building atypique et novateur encore maintenant fait réfléchir. Le concept de capsules utilisées comme chambre d’hotel existe d’ailleurs toujours au Japan, avec notamment la chaîne d’hôtels Nine Hours. Les idées novatrices de Kisho Kurokawa n’ont pas disparu et se matérialisent encore maintenant sous des formes modernisées.

En note pour moi-même, je réalise que la composition du nom Nakagin 中銀 provient des noms de l’arrondissement et du quartier où il se trouve. Naka correspond au premier kanji du nom de l’arrondissement Chūō 中央 et Gin correspondant au premier kanji du quartier de Ginza 銀座.

パビリオン⑥

La deuxième installation Cloud Pavillon (雲のパビリオン) de Sou Fujimoto se trouve à l’intérieur de la nouvelle gare Takanawa Gateway (高輪ゲートウェイ) sur la ligne Yamanote. La structure est exactement la même que celle du parc de Yoyogi. En mettant une installation à l’intérieur d’un bâtiment et une autre à l’extérieur, je pense que l’architecte voulait réaffirmer cette idée d’omniprésence des nuages en tous lieux et donc une certaine idée d’universalité. Je partage cette fascination pour les nuages que j’aime prendre en photo. Ils me servent souvent de matière pour mes compositions photographiques. Je ne me suis jamais vraiment posé la question du pourquoi j’aimais tant mélanger et superposer ces images de nuages avec le paysage urbain tokyoïte. Peut-être que, comme Sou Fujimoto, je vois dans ces nuages une omniprésence qui me semble évidente.

La station de Takanawa Gateway ajoutée entre celles de Tamachi et Shinagawa est la première étape d’un projet beaucoup plus important mené par Japan Railways East. Ce projet de développement urbain appelé TokyoYard verra d’abord la construction de quatre hautes tours et une de taille moyenne. Ce nouveau complexe sera conçu par Kengo Kuma, déjà concepteur de la station, et par Pickard Chilton, et verra le jour en 2024. Il se composera de tours de bureaux dont une comprenant un hôtel, d’une tour résidentielle et d’un centre culturel. Ce complexe sera interconnecté à sa base par une bande piétonne continue et verte qui est censée être réminiscente de la zone côtière qui existait autrefois à cet endroit bien avant que les terrains soient gagnées sur l’océan. On nous dit aussi dans les documents explicatifs du projet que ces quatre hautes tours sont supposées nous rappeler l’archipel japonais où chaque tour serait une des grandes îles du pays. Je passerais sur les commentaires qui nous expliquent que cette nouvelle zone sera à la pointe des nouvelles technologies et des innovations vertes tout en étant une zone ouverte aux échanges.

La gare de Takanawa Gateway prend ce nom de « gateway » car ce lieu était autrefois une porte d’entrée vers la ville d’Edo. Le nom a été sélectionné suite à un appel public à suggestions. Mais à chaque fois que je vois le nom de cette station écrit en japonais 高輪ゲートウェイ, je pense à chaque au système d’écriture composé de kanji suivis de katakana utilisé par Sheena Ringo pour le nom de nombreux morceaux et albums (comme par exemple 丸の内サディスティック). Le comédien Akiyama du trio comique Robert avait d’ailleurs plaisanté, d’une manière très sérieuse comme il sait excellemment le faire, en annonçant dans une émission de télévision (Akiyama to Pan sur TV Asahi) que ce nom de station n’avait pu être imaginé que par Sheena Ringo. Elle lui avait répondu en ne le contredisant pas vraiment et l’échange en devenait même surréaliste. Il faut se rappeler que Akiyama et Sheena se connaissent car ils sont tous les deux originaires de Fukuoka dans le Kyushu. Il y avait d’ailleurs eu un autre chassé-croisé amusant quand Akiyama apparaissait en centaure pour une publicité pour des manga en ligne, d’une manière un peu similaire à l’image de couverture de l’album Sandokushi de Sheena Ringo. Je ne sais pas s’il s’agit d’une coïncidence ou si Akiyama avait eu vent de cette idée de couverture d’album et intentionnellement copié pour les besoins d’une publicité. J’en doute fortement mais ce genre de coïncidences m’intéressent beaucoup.