crossing the rainbow bridge (2)

En approchant d’Odaiba, le pont Rainbow Bridge passe à proximité d’une petite île de forme carrée. Cette île est actuellement un parc, mais était autrefois une zone fortifiée appelée Daiba sur laquelle des canons étaient placés. Il y a plusieurs îles de ce type dans la baie de Tokyo, mais seule celle-ci est ouverte au public. Elles ont été mises en place pour protéger Edo de l’arrivée en 1853 du Commodore Perry, avec sa flotte de bateaux noirs de l’US Navy, qui avait pour intention de forcer le Japon à commercer avec l’Amérique. Une dernière courbe du Rainbow Bridge nous fait descendre en pente douce sur la terre ferme, enfin celle gagnée sur la mer. On remarque tout de suite un chemin de terre ombragé nous amenant jusqu’à la petite île carrée. Ce chemin entouré d’arbres nous laisse par moments entrevoir le Rainbow Bridge dans toute sa longueur. Il ressemble à un long dragon qui aurait émergé de l’eau et qui aurait pris pour idée de se diriger vers le centre de la ville. Cette petite île artificielle est vraiment agréable. Il n’y avait que 5 ou 6 personnes au moment où j’en faisais le tour. L’île n’étant pas proche d’une station de train, les visiteurs doivent être naturellement limités ce qui nous permet d’apprécier d’autant plus la tranquillité des lieux. On apprécie de loin la structure si particulière des bureaux de la chaîne télévisée Fuji conçue par Kenzo Tange. Après avoir fait le tour de l’île et pique-niqué rapidement dans un autre parc, je reprends ma marche vers les structures olympiques des Jeux de Tokyo 2020 à Ariake. Un des bateaux descendant certainement la rivière Sumida approche du pont que je suis en train de traverser. Plusieurs enfants sont à bord et me font bonjour ce à quoi je leur réponds volontiers. Ou peut-être aies je fait ces signes de la main le premier. Toujours est-il que j’avais besoin d’exprimer par des gestes expansifs le bonheur de marcher sous une météo idéale. Les enfants devaient ressentir le besoin d’exprimer leur joie d’être en petite croisière sur les rivières et la baie de Tokyo.

crossing the rainbow bridge (1)

Je me suis décidé pendant une journée de congé à marcher longtemps. Un ciel idéal, bleu avec quelques nuages, m’a très vite convaincu de partir en exploration urbaine. J’avais en fait dans l’idée de traverser le pont Rainbow Bridge pour aller voir les installations olympiques des jeux de Tokyo 2020 en pensant qu’elles seraient désormais ouvertes en partie au public comme peut l’être le nouveau Stade Olympique. Je sors de la station de métro de Tamachi et marche en direction de l’océan. Il faut traverser quelques canaux avant d’arriver sur la grande boucle du Rainbow Bridge. En fait, marcher en prenant son temps et en regardant la mer, celle de la baie de Tokyo, correspondait à l’idée que j’avais en tête. La boucle routière, sur laquelle circule également la ligne de train Yurikamome, est difficile à prendre en photo dans son intégralité. Je ne manque pas par contre l’immeuble biseauté Yokoso (datant de 1995), que l’on voit également très bien depuis la boucle en roulant. Cet immeuble doit être le tout premier que j’ai remarqué et que j’ai gardé en tête lors de ma première arrivée en bus à Tokyo en 1999. Depuis l’aéroport de Narita jusqu’à l’arrivée dans le centre de Tokyo, c’est le premier building qui se distinguait du reste et qui correspondait bien à l’idée que je me faisais de Tokyo à l’époque, avant d’y vivre. On monte ensuite dans le pont arc-en-ciel par un des piliers. Il y a deux routes, celle Sud et celle Nord. Je voulais d’abord emprunter la route piétonne Sud car elle est côté Tokyo, mais elle était fermée. La route Nord est côté Océan, ce qui n’est pas plus mal finalement car elle permet de mieux apprécier les courbes du pont. Je ne peux m’empêcher d’avoir le vertige une fois en haut de la structure mais il n’y a aucune possibilité de tomber par inadvertance. Comme la voie piétonne longe directement la route, on peut difficilement regarder l’océan au calme. Je ne sais pour quelle raison pourtant, je n’ai pas écouté de musique aux écouteurs à ce moment là. La traversée n’est pas aussi longue que je l’imaginais et on approche assez vite près de la plage d’Odaida.

every cloud is grey with dreams of yesterday

Ce building Joule A par l’architecte Edward Suzuki à Azabu Jūban ressemble à un nuage gris métallique. Il apporte un peu de poésie à l’environnement urbain hostile composé de jonctions d’autoroutes surélevées. Il faut certes exercer son imagination pour trouver du réconfort dans ce paysage métallique. La surface sur la photographie suivante provient d’un hôtel sans fenêtres à Higashi Azabu. Les pièces de ce building atypique sont éclairées par une ouverture partielle du plafond dans l’espace laissé entre les blocs posés les uns sur les autres avec un décalage. L’ambiance doit quand même y être sombre, mais j’espère quand même qu’on peut voir les nuages, même s’ils sont gris, à travers cette ouverture au plafond. La structure faite de formes simples est très intéressante et sans concession. La dernière photographie montre le motif répétitif d’une résidence près d’Azabu Jūban. Les formes sont triangulaires et me rappellent un peu un autre building plus futuriste, le Sumitomo Fudōsan Azabu Jūban Building, placé à quelques rues de là. Les photographies de ce billet mélange les formes mais restent dans des tons neutres au point où j’aurais pu les montrer en noir et blanc. J’aurais pu également les rendre plus floues ou enfumées pour leur donner une impression de rêve. Mais je n’ai pas beaucoup de temps pour rêver. Je suis venu dans ce quartier d’Azabu à vélo en roulant à toute vitesse et en m’arrêtant brutalement lorsque j’apercevais un building intéressant. Rouler à vélo me permet d’apprécier en accéléré et en distorsion les sons de la rue. J’aimerais retransmettre cette sensation en photographies.

Cette année encore, Ringohan conduit une enquête auprès des membres du fan club. L’enquête a un nom, elle s’appelle OTK no Honkai (OTKノ本懐), ce qu’on pourrait traduire par l’aspiration des Otaku. Dans le langage de Sheena Ringo et ce depuis ses débuts, OTK veut dire Otaku et fait référence aux fans. C’est une manière un peu directe d’appeler les fans, mais ça correspond bien à sa manière directe de parler à ses débuts (elle employait déjà ce terme dans une émission Etsuraku Patrol de 1999). Je pense que cette appellation est due au fait que les fans ont tendance à tout collectionner et à tout savoir sur tout d’un ou d’une artiste. Elle s’était d’ailleurs étonnée plusieurs fois, d’une manière un peu naïve d’ailleurs, de la manière par laquelle les OTK arrivaient à deviner les directions qu’elle allait prendre (le redémarrage de Tokyo Jihen par exemple). Ces enquêtes pour obtenir les avis des OTK ne sont pas conduites tous les ans mais il y avait eu une pour l’année 2020 avec des questions relativement similaires. Cette version 2021 contient par contre plus de questions que celle de l’année dernière, à mon souvenir du moins, et certaines de ces nouvelles questions demandent beaucoup plus d’imagination. Les membres de Ringohan peuvent voir les résultats de l’enquête en temps réel mais ces résultats ne sont pas définitifs et toujours en mouvement jusqu’à la fin de la période de réponse, le 2 Décembre 2021. J’ai moi-même répondu à l’enquête il y a quelques jours.

D’après les résultats que l’on peut voir actuellement, Gunjō Biyori (群青日和) est toujours en première place des morceaux préférés des membres du fan club pour Tokyo Jihen. Il faut dire que bien que ça soit un des premiers morceaux du groupe, ils le jouent très régulièrement, notamment cette année, dans les émissions télévisées auxquelles ils ont participé (et même avec la formation elopers). L’arrivée de Ryokushu (緑酒) en deuxième position n’est pas non plus une surprise. Ce morceau arrive en première place avec une très large avance pour ce qui est des vidéos préférées de Tokyo Jihen. C’était également mon choix car cette vidéo montrant une réunion du groupe a quelque chose de très attachant. Cette vidéo est en quelque sorte représentative de la réunion de Tokyo Jihen après 8 ans d’absence. L’album préféré de Tokyo Jihen reste Sports (スポーツ) suivi du nouveau entrant Music (音楽), et le concert préféré des fans est Bon Voyage. J’ai personnellement listé Ultra C en première position mais le choix est difficile car il y a beaucoup de très bons concerts.

Pour Sheena Ringo en solo, le concert préféré est Hyakkiyakō 2015 en compétition étroite avec Ringo Expo 18. Le morceau préféré est Marunouchi Sadistic (丸ノ内サディスティック) sans aucune surprise. Je suis toujours très embêté pour choisir un seul morceau donc j’ai à chaque fois sélectionné le morceau TOKYO de Sandokushi, qui se trouve d’ailleurs bien placé dans le classement actuel en cinquième position. L’album préféré est Hi Izuru Tokoro (日出処) suivi de Muzai Moratorium (無罪モラトリアム). La vidéo préférée est Nagaku Mijikai Matsuri (長く短い祭 ) mais le score est serré avec d’autres morceaux et peut donc évoluer jusqu’à la fin de l’enquête. Il nous est également demandé d’indiquer le morceau qui a déclenché notre amour pour la musique de Sheena Ringo ou de Tokyo Jihen. Les trois premiers morceaux listés sont tous tirés de Muzai Moratorium, à savoir dans l’ordre Koko de Kiss Shite. (ここでキスして。), Honnō (本能) et Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王). En ce qui me concerne, j’ai d’abord découvert Koko de Kiss Shite. quand le morceau passait en extrait au générique de fin de l’émission de Downtown du Jeudi soir (je pense) mais c’est surtout Kabukichō no Joō qui a déclenché mon amour pour la musique de Sheena Ringo.

La population qui a répondu à l’enquête est aux 2/3 féminine et donc 1/3 masculine (ce qui ne change pas beaucoup depuis l’année dernière). J’ai l’impression qu’il y a quand même une légère augmentation de la proportion masculine. Pour ce qui est des tranches d’âge, les répondants sont, dans l’ordre d’importance, des personnes dans leur vingtaine, puis des trentenaires puis des personnes dans leur quarantaine. C’est intéressant de voir que le groupe et Sheena qui sont tous dans leur quarantaine (à part Kameda Seiji qui est un peu plus âgé) attirent une majorité de personnes d’une vingtaine d’années et que les morceaux les plus reconnus sont ceux que Sheena a sorti lorsqu’elle avait 20 ans. Je pense qu’elle doit être très satisfaite de voir que sa musique et celle du groupe soient toujours pertinentes pour les plus jeunes. Qui ne le serait pas d’ailleurs? Cette longévité doit faire des jaloux. Certainement que sa manière d’être plutôt décalée à l’époque de ses vingt ans est vue maintenant comme un modèle de liberté pour la jeunesse. Le mot Jiyū (自由, liberté) est d’ailleurs souvent utilisé dans les paroles de ses morceaux.

Viennent ensuite les questions sur les collaborations éventuelles. J’avais cité King Gnu et AiNA The End l’année dernière, et je cite toujours Daiki Tsuneta cette fois-ci. Daiki Tsuneta est un musicien avec plein d’idées de projets musicaux en tête (King Gnu d’abord, puis Millenium Parade et Perimetron) et je pense qu’il pourrait y avoir des idées intéressantes dans une collaboration entre Tsuneta et Sheena. Je cite également RöE comme jeune compositrice et interprète pour laquelle Sheena pourrait composer un morceau. Pour une interview croisée, j’avais mentionné le nom d’Ichiro Yamaguchi (de Sakanaction) la dernière fois mais en y réfléchissant bien, ça parait peu probable car je ne connais pas de liens, même lointains, entre les deux. Utada Hikaru avait été largement mentionné l’année dernière, ce qui parait complètement logique si on considère les quelques morceaux qu’elles ont interprété en duo dans le passé. J’ai cette fois-ci pensé à UA comme partenaire d’interview, parce qu’il y a un lien en la personne de Kenichi Asai, membre entre autres du groupe Ajico dont fait partie UA et qui a repris du service cette année. Comme elles sont de la même génération (UA est un peu plus âgée) et ont des connaissances en commun, les possibilités d’une interview croisée me paraissent plus probables.

On nous demande également quels produits dérivés on voudrait voir sur la boutique en ligne. Comme les lecteurs de vinyles et de cassettes sont déjà sortis ou sur le point de sortir, je pense qu’il serait temps de penser à un lecteur de CDs portable aux couleurs de Tokyo Jihen (pour rester vintage tout en étant utile). Vu le nombre de CDs qu’on a à la maison, j’aimerais ré-utiliser ce genre de lecteur portable, sans la compression des MP3. Il y a ensuite des questions plus étranges demandant un peu plus d’imagination, par exemple, quelle boutique serait au goût d’Ukigumo, quel onsen pourrait on recommander à Kameda, quel plat voudrions-nous cuisiner avec Hata, quel événement olympique conviendrait à Izawa et que dirait-on à Sheena Ringo si on travaillait dans un café et qu’elle arrivait soudainement. Une autre question qui m’intéressait était de donner le nom d’un artiste ou créatif qu’on recommanderait. J’avais mentionné l’illustrateur Shohei Otomo l’année dernière et je mentionne cette année Yasuto Sasada, un autre illustrateur et peintre, ayant notamment collaboré avec Yohji Yamamoto. Dans le portfolio de cet artiste que je suis depuis plusieurs années, il y a une illustration de paon (孔雀) et le mentionner est donc devenu une soudaine évidence. Tokyo Jihen reprend quelques épisodes de sa série Hanakin Night sur YouTube, suite aux épisodes sortis en Juin 2021, avec un premier épisode le Vendredi 26 Novembre 2021 (avec Hata). Une question nous demande ce qu’on voudrait voir dans ces vidéos YouTube. J’aimerais personnellement voir une vidéo du groupe pendant des répétitions ou en pleine exploration musicale pour composer un nouveau morceau. Ce genre de scènes qu’on pouvait voir accompagnant certains DVD/Blu-ray me manquent. Certaines de mes prédictions de l’année dernière étaient devenues réalité, mais je suis quand même un peu moins confiant pour l’enquête de cette année. Seul l’avenir nous le confirmera.

Je parlais dans un billet précédent du nouveau morceau de Tokyo Jihen, Hotoke dake Toho (仏だけ徒歩) qui est sorti le lundi 22 Novembre et dont la vidéo est diffusée sur YouTube depuis le 23 Novembre à 22h. J’ai bien sûr regardé la vidéo lors de la première, tout comme plusieurs milliers de personnes. Je ne l’avais pas remarqué au premier abord, mais le titre du morceau est un palindrome (回文). C’est à ma connaissance le seul titre de morceau composé d’un palindrome. Dans son émission radio sur Cross FM Etsuraku Patrol, Sheena Ringo incluait une rubrique intitulée Le sentier du palindrome (回文の小道) dans laquelle elle lisait des palindromes proposés par des auditeurs inspirés. C’est amusant d’en trouver un soudainement dans un titre de morceau. Un autre point à noter est la durée du morceau faisant 3:33 minutes, ce qui est forcément voulu et est soit un palindrome numérique ou une symétrie. Si on regarde bien, la durée de chacun des morceaux de l’album Kyōiku (教育) était également symétrique (ou faite d’un palindrome). Le premier single de Tokyo Jihen, Gunjō Biyori, fait d’ailleurs également 3:33 minutes. Ce nouveau morceau Hotoke dake Toho m’a d’abord déconcerté à la première écoute, notamment par la manière dissonante par moment de chanter de Sheena et Ukigumo. J’aime en général les dissonances volontaires, mais j’ai mis un peu de temps à m’y faire. D’abord déconcerté, je suis maintenant enthousiasmé par ce morceau dont les paroles et la musique sont écrites par Sheena. Il s’agit donc d’un duo avec Ukigumo et la mélodie, tout d’abord non-évidente, fait petit à petit son chemin dans notre cerveau pour finalement devenir particulièrement efficace au point d’avoir l’envie pressante d’y revenir. Le petit air oriental et l’abondance des guitares jouent également en faveur de cette lente addiction. Vient ensuite la vidéo que je trouve excellente. Le titre en anglais du morceau est To Nirvana. Est ce que ça signifie atteindre un état d’être proche du nirvâna bouddhiste ou est ce plutôt un hommage direct au groupe Nirvana ? Il doit y avoir un peu des deux. Les cinq membres du groupe portent les iconiques lunettes colorées au large bord que portait Kurt Cobain. Hata avec ses faux longs cheveux blonds ressemble d’ailleurs beaucoup à Kurt Cobain dans la vidéo. Ils sont tous les cinq dans un pavillon de banlieue américaine, à jouer le morceau dans des conditions plutôt dépravées et enfumées qui pourraient être grunge. Sheena fume et on la voit assise sur le sol de la cuisine entourée de bouteilles vides avec une bière Corona à la main (à noter qu’elle ne boit plus d’alcool, quoique la dernière vidéo Hanakin prouve le contraire). L’ambiance visuelle change complètement vers la fin du morceau lorsque Sheena traverse le mur de hauts parleurs qu’on voit sur la pochette du futur best album. Elle est allongée sur le sol comme pourrait être le Bouddha couché du temple Nanzoin à Fukuoka ou celui doré plus connu en Thaïlande. Une fleur de lotus complète ce tableau et nous fait à nouveau hésiter sur la signification du titre du morceau. Un autre point intéressant porte sur les guitares de Sheena sur cette vidéo. Elle porte d’abord la fameuse Duesenberg Starplayer II Surf Green que l’on pouvait voir sur la pochette de son premier single Kōfukuron. Dans la deuxième et dernière partie de la vidéo, on la voit jouer avec la guitare Rickenbacker 620 qu’elle avait déjà sur le morceau Gibs. Cette version a un autocollant Hi-lite qui est (ou était) sa marque de cigarettes depuis toujours (et dont le design du packaging est signé Makoto Wada). En continuant à chercher un peu plus sur internet, je vois que la vidéo du morceau a été tournée dans un studio appelé Palms 22 dans la ville de Futtsu à Chiba. Une maison californienne des années 1950 de style Butterfly Roof y est reconstituée avec des meubles et fournitures de l’époque, ceux qu’on voit dans la vidéo. Ce qui m’intrigue le plus dans cette vidéo, c’est Izawa plongé en apnée dans sa baignoire et le fait qu’il écrive « The End » sur sa machine à écrire. J’espère qu’il ne s’agit pas d’un mauvais présage sur l’avenir du groupe. Certains ont d’ailleurs cette crainte depuis l’annonce de la sortie du All Time Best Album. Je n’en suis pas convaincu car ils viennent juste de redémarrer et ils n’ont pas encore tourné pour l’album Music.

Je n’avais pas écrit de billets sur les concerts en vidéo de Sheena Ringo (椎名林檎) et Tokyo Jihen depuis plusieurs mois. Le dernier billet sur la compilation Chin Play Kō Play (珍プレー好プレー) de Tokyo Jihen date de Mai 2021, tandis que le dernier billet couvrant un concert de Sheena Ringo date du mois de Février 2021. C’était pour le concert Ringo Expo 18 (林檎博’18). Je pense m’être moi-même un peu traumatisé par la longueur des billets que je finissais par écrire et notamment par la quantité de détails que j’y apportais demandant forcément beaucoup de recherches sur internet. Je vais donc essayer de faire plus concis sans passer en revue chaque morceau pour les quelques concerts officiels qu’il me reste à couvrir. Le prochain sur la liste est Hyakkiyakō 2015 dont j’ai le Blu-ray depuis plusieurs mois déjà. Cette tournée de concerts, dont le nom complet est Sheena Ringo to Kyatsura ga yuku Hyakkiyakō 2015 (椎名林檎と彼奴等がゆく 百鬼夜行2015), s’est déroulée en 18 dates dans tout le Japon du 14 Octobre au 20 Décembre 2015. Le DVD/Blu-ray est par contre sorti beaucoup plus tard, le 31 Mai 2017, en raison des préparatifs de la cérémonie de passage de drapeaux aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 sur laquelle Sheena était impliquée. La tournée Hyakkiyakō 2015 démarrait par Tokyo, passait par Osaka, Nagoya, Miyagi, Fukuoka, Hokkaido, Hiroshima, entre autres. La captation vidéo est celle du concert du 9 Décembre 2015 à Yokohama au Kanagawa Kenritsu Kenmin Hall (神奈川県立県民ホール) dans la grande salle contenant 2493 places. Ce concert n’étant pas de la série Expo, ce sont des salles de concert plus petites qui sont utilisées. Ça peut se comprendre car cette tournée ne correspond pas à la sortie d’un album. Elle faisait également suite à l’important concert Ringo Expo 14 se déroulant à Saitama Super Arena, une année auparavant, et couvrant la sorti de l’album Hi Izuru Tokoro (日出処). Le DVD/Blu-ray de Hyakkiyakō 2015 contient en fait deux disques, le premier étant le concert en lui-même composé de 29 morceaux et le deuxième disque est un enregistrement d’une session live de 10 morceaux dans le même hall de Yokohama mais sans public.

Je savais déjà ou plutôt j’avais l’impression que Hyakkiyakō 2015 était un grand cru car il est régulièrement cité dans les meilleurs concerts dans les enquêtes sur Ringohan comme je le mentionnais ci-dessus. Je ne suis pas déçu, ne serait ce que pour l’esthétique générale, notamment les costumes de scène que porte Sheena pendant la représentation. L’ambiance du concert est inspirée par le morceau Kamisama, Hotokesama (神様、仏様) qui est inédit en concert à l’époque car il n’est pas encore sorti sur un album (il sortira plus tard sur Sandokushi). Hyakkiyakō fait référence à la parade des monstres dans le folklore japonais, qui est représentée de manière imaginée dans la vidéo de Kamisama, Hotokesama. Le design du packaging du DVD/Blu-ray reprend également cette imagerie.

Le morceau Bonsai Hada (凡才肌) de l’album Sanmon Gossip démarre le set. Autant j’aimais moyennement le morceau sur Sanmon Gossip, certainement à cause de l’accordéon que j’ai toujours un peu de mal à apprécier, autant la version ici est exceptionnelle et démarre avec beaucoup d’intensité le concert. Le morceau demande cette intensité émotionnelle que Sheena retransmet comme une plainte sur scène. On la devine sur scène en kimono recouverte d’un écran sombre montrant un champ de pierres cosmiques tournant autour d’elle. Le rideau tombe ensuite pour laisser place à la lumière alors que démarre le morceau Yasashii Tetsugaku (やさしい哲学) sorti sur de l’album Ukina (collaboration avec Tomita Lab). La lumière nous permet d’apprécier beaucoup mieux le kimono que porte Sheena. Elle est très belle habillée de ce kimono, marqué subtilement du logo Kuronekodō, aux couleurs rouges et aux manches longues dessinées d’oiseaux japonais. Elle a une coupe de cheveux au carré et un maquillage forçant le trait au niveau des yeux comme des ailes d’oiseau. Le large chapeau de papier blanc qu’elle porte est très particulier et contribue à donner une apparence unique et iconique. Je ne sais pas par contre de quelle tradition provient cette forme de chapeau de papier, mais il semble très fragile et délicat. Les lumières soudaines nous font également découvrir les visages du groupe, nommé Mangarama (マンガラマ) pour l’occasion, accompagnant Sheena sur cette tournée. Ce sont des visages connus, une fine équipe d’habitués dirais-je. Au piano, quel plaisir de retrouver une nouvelle fois Hiizumi Masayuki (ヒイズミマサユ機 ou H Zett M). Ukigumo (浮雲) est également présent à la guitare et au chant (en commençant sur ce morceau). On a l’impression de retrouver une partie de Tokyo Jihen sur scène mais il ne s’agit pas de Kameda à la basse, car Torigoe Keisuke (鳥越 啓介) prend ce rôle. Il est très souvent présent aux côtés de Sheena Ringo pour des sessions d’enregistrement ou des concerts. Il y a un deuxième guitariste sur le set, Nagoshi Yukio (名越 由貴夫). C’est aussi un habitué des sessions d’enregistrement et des concerts. Avec ses cheveux longs lui couvrant le visage et même une partie du buste, il donne l’image d’un musicien stoïque, inébranlable par ce qui se passe sur scène. Les autres membres de Mangarama sont également familiers: Tamada Tomu (玉田 豊夢) à la batterie, Murata Yoichi (村田陽一) au trombone, Nishimura Kōji (西村浩二) à la trompette et Yamamoto Takuo (山本 拓夫) au saxophone, à la flûte traversière et à la clarinette.

Le set continue ensuite avec Irohanihoheto (いろはにほへと) qui aura une interprétation sans failles, comme l’ensemble du set d’ailleurs, ce qui n’est pas vraiment étonnant vue la qualité des musiciens sur scène. Le contraste sur scène entre l’ambiance sombre et les jeux de lumières est très beau, notamment quand la caméra vient filmer en gros plan des morceaux de visages recouverts par les manches du kimono, ou des mains de Nagoshi effectuant une des nombreuses parties solo de guitares. Il n’y a pas d’invités sur cette tournée contrairement aux concerts de la série Expo, mais des interventions sur les quatre écrans verticaux derrière le groupe. Le rapper Mummy-D intervient sur la dernière partie du morceau qui suit Togatta Teguchi (尖った手口), comme il le faisait sur l’album Sanmon Gossip. Sheena laisse tomber la coiffe de papier blanc sur le morceau suivant Rōdōsha (労働者) laissant des cheveux un peu ébouriffés. H Zett M est le seul à porter un chapeau et on voit assez peu son visage car il a souvent la tête plongé dans ses claviers. Ce morceau le montre un peu plus dans toute sa dextérité. Comme souvent sur les concerts de Sheena Ringo, le morceau est re-orchestré avec l’intervention de Ukigumo dans les chœurs. Il est très présent dans ce concert au point où on pourrait croire que ce concert est un duo de Sheena Ringo avec Ukigumo. Mais c’est une bonne chose. En regardant Sheena sur scène, je me dis maintenant qu’il doit s’agir de sa plus belle tenue. Ce genre de kimono très coloré lui va beaucoup mieux que les kimonos très formels qu’elle porte de temps en temps, notamment parce qu’elle se situe à une limite subtile entre un esprit rock et un autre beaucoup plus traditionnel japonais. On remarque également sur ce morceau qu’elle porte des geta sur scène, lorsqu’elle se met à taper des pieds.

Hashire wa Number (走れゎナンバー) fait place à la flûte traversière de Yamamoto Takuo. Il s’agit d’un morceau de Hi Izuru Tokoro. Le set est assez partagé entre les différents albums avec quand même une majorité provenant des derniers albums sortis à l’époque, à savoir Hi Izuru Tokoro et Ukina, mais également beaucoup de morceaux un peu plus anciens de Sanmon Gossip. Le septième morceau du set Kamisama, Hotokesama (神様、仏様) fait suite et comme je le disais plus haut donne une cohérence à l’imagerie utilisée sur scène et dans le titrage du concert que l’on voit affiché sur les écrans à la fin du morceau. Sheena a des mouvements très expressifs et marqués pendant ce concert. J’aime beaucoup la manière dont elle pointe du doigt H Zett M sans le regarder pendant son solo de clavier ou quand elle vient l’embêter alors qu’il donne toute son énergie à jouer. « Je veux jouer » (遊びたいのよ) dit les paroles du morceau à ce moment là alors que Sheena tend la main vers H Zett M comme un chat tendrait la pâte pour jouer, mais il reste imperturbable. J’aime aussi beaucoup la chorégraphie, accompagnée par les quatre danseuses d’ELEVENPLAY sur les quatre écrans verticaux, notamment les mouvements de mains en l’air imitant des petits monstres ou des mouvements brusques de tête comme si elle était perturbée par un esprit à l’intérieur d’elle. A noter que MIKIKO signe les chorégraphies du concert. Le morceau se termine par des images du clip vidéo de Kamisama, Hotokesama et sert de présentation des membres de Mangarama, sous les cris du public (c’était permis à l’époque). Nagoshi en kimono sous ses longs cheveux noirs avec un katana entre les mains est je trouve très convaincant. C’est seulement dommage que Mukai Shutoku qui interprète le morceau avec Sheena en version studio ne soit pas présent sur scène. Seules ses paroles apparaissent sur les écrans géants. Il n’était d’ailleurs pas présent non plus sur Ringo Expo 18.

Genjitsu ni Oite (現実に於て) sert d’interlude car il est interprété seul par H Zett M dans le noir pendant que Sheena se change. Ce morceau écrit par H Zett M pour le premier album de Tokyo Jihen me donne à chaque fois la chair de poule. Une flûte traversière qui n’était pas présente sur la version studio du morceau intervient pour faire la transition vers Genjitsu o Warau (現実を嗤う). Sheena apparaît à ce moment là portant maintenant un manteau vert foncé qu’elle ne gardera pas très longtemps. Après le morceau SG ~Superficial Gossip~ plus calme dans la pénombre, on passe au morceau Netsuai Hakkakuchū (熱愛発覚中) de l’album Ukina. Sheena enlève son manteau vert et on la voit maintenant sur scène en costume d’infirmière nous rappelant forcément le morceau Honnō. La danse qu’elle effectue sur scène avec les quatre danseuses sur grands écrans prend des airs parodiques, mais elle garde tout son sérieux. Elle fait des gestes très rapides en pointant les doigts comme des piqûres. Ces mouvements vont bien avec le rythme rapide du morceau. C’est un passage particulier et iconique du concert. Le final tout en guitares est très diffèrent et bien meilleur que la version purement électronique de Yasutaka Nakata que l’on connaissait jusqu’à maintenant. A la fin du morceau, elle enlève cette tenue d’infirmière pour ne garder qu’une tenue très légère rouge assortie à ses chaussures à talons. Elle prend pour la première fois du concert une guitare sèche pour le morceau Torikoshi Kurō (とりこし苦労) de l’album KSK. Encore une fois, l’orchestration est très différente de l’originale sans qu’on ait pour autant l’impression d’écouter un nouveau morceau. Shijō no Jinsei (至上の人生) est par contre relativement fidèle à l’original, peut être parce que c’était à l’époque un des derniers singles sortis. Peut-être aussi parce que Tamada Tomu à la batterie et Nagoshi Yukio à la guitare jouaient déjà lors de l’enregistrement studio. En tous cas, les guitares détonnent tout de suite sur scène. J’aime beaucoup ce morceau et Sheena l’interprète superbement. Les couleurs sur scène sont très belles vers la fin du morceau lorsque des écritures anciennes en kanji viennent s’inscrire en superposition sur son visage et le reste du corps. Il y a quelque de très cinématographique et d’extrêmement sexy dans cette mise en scène.

Plusieurs morceaux de Tokyo Jihen sont joués pendant ce concert et le suivant est Blackout (ブラックアウト) écrit par Sheena Ringo. J’aime bien la manière par laquelle le morceau monte en intensité au fur et à mesure. C’est un morceau très dense musicalement et Sheena y met toute sa force vocale au final jusqu’à la cassure. A ces moments là pendant les parties instrumentales, on la voit sur scène immobile l’air dans le vide ou en tournant le dos au public. Je me dis toujours qu’elle doit s’imprégner de chaque note pour en absorber l’énergie nécessaire pour poursuivre, recharger ses batteries en quelque sorte. Le début en solo à la contrebasse de Torigoe sur Meisai (迷彩) est très différent de l’original et semble même improvisé. Même quand les cuivres démarrent, on a du mal à reconnaître le morceau, et il faut attendre que Sheena apparaisse soudainement sur scène et chante les premiers mots pour finalement le reconnaitre. Sheena chante Meisai à un rythme beaucoup plus rapide que sur l’album, ce qui pousse le groupe à suivre. Le coup d’accélérateur continue jusqu’au solo de trombone de Murata Yoichi. C’est un autre des grands morceaux de ce concert, tout comme Tsumi to Batsu (罪と罰) qui suit. Sheena n’a pas perdu de sa voix et l’intensité qu’elle met dans ce morceau est bluffante. On la voit sur scène marcher péniblement, jusqu’à tomber aux pieds de Nagoshi au moment du solo de guitare. La caméra est aussi tremblante sur ce morceau ce qui rajoute à l’effet de fébrilité émotionnelle. C’est un morceau très prenant émotionnellement et une coupure devient nécessaire. Nous sommes exactement à la moitié du concert et la grande surprise pour moi est d’entendre Ukigumo chanter seul le morceau Yume no Tochū (夢の途中) chanté à l’origine par Hiroko Yakushimaru pour le film Sailor fuku to Kikanjū (セーラー服と機関銃). J’ai parlé plusieurs fois de ce film et de cette chanson sur ce blog, et c’est étonnant comme il me poursuit jusque dans les concerts de Sheena Ringo. Je me pose souvent la question des coïncidences et des liens entre les choses, et ce genre de surprise me le rappelle. Le morceau est brillamment chanté par Ukigumo, ce qui n’est pas, par contre, une surprise car il a e toute façon une belle voix.

Le rythme très apaisé du morceau chanté par Ukigumo change complètement avec l’arrivée de Sheena sur scène pour le morceau Σ. Elle s’empare pour la première fois du mégaphone pour une version très différente de l’original, tout en restant résolument rock. Cette atmosphère continue pour le morceau suivant Keikoku (警告) sur lequel Sheena joue de la guitare électrique dans une ambiance rougeâtre pleine d’urgence. J’ai toujours aimé ce morceau de Muzai Moratorium. Elle l’interprète avec beaucoup de puissance même si on ne retrouve pas tout à fait la hargne de ses débuts. Mayakashi Yasaotoko (マヤカシ優男) ensuite est assez génial pour la partition en solo de H Zett M au piano. Il joue une nouvelle fois les prodiges ce qui fait sourire Sheena jusqu’à la fin du morceau. J’aime beaucoup ce genre de moments dans ces concerts. Un autre petit détail étonnant est de voir Ukigumo à la trompette au tout début du morceau. Le morceau est très rapide et enlevé, très dense mais sans superflu. Naute no Dorobōneko (名うての泥棒猫) qui suit est par contre plus calme et effacé mais le morceau Mayonaka ha Junketsu (真夜中は純潔) reprend un rythme plus soutenu. Toutes les versions live que je connais de ce morceau sont meilleures que l’original. Celle-ci est très bonne notamment pour le solo de cuivre et la force vocale de Sheena, mais n’atteint pas tout à fait l’intensité de la version live sur Electric Mole. Kira Kira Bushi (きらきら武士) suit ensuite. C’est un morceau que Sheena chante normalement avec Rekishi qui a écrit le morceau, mais c’est Ukigumo qui prend le relais sur cette version sous l’appréciation du public. Cela donne le sourire à tout le monde sur scène, sauf H Zett M qui est continuellement concentré sur ses claviers.

Depuis son retour sur scène, Sheena était habillée d’un haut blanc avec des motifs identiques à ce que porte le reste du groupe, et une robe ample. Elle enlèvera vite le haut pour ne garder qu’un vêtement près du corps bleu. La transformation continue au début du morceau Omatsuri Sawagi (御祭騒ぎ) quand Sheena enlève d’un mouvement rapide comme par magie cette longue robe pour quelque chose de beaucoup plus court. Ce genre de changement sur scène est très classique et fait partie des moments attendus (sans que ça soit vraiment nécessaire à mon avis). La particularité des morceaux dans cette partie du concert est de contenir des parties instrumentales solo. Ici, c’est la batterie puis le piano qui sont mis en valeur. Ukigumo est toujours au chant dans les chœurs dans une ambiance de matsuri représentée par une procession de monstres animées sur les écrans au fond, celle du thème de ce concert. On approche ensuite doucement vers la fin du concert avec Nagaku Mijikai Matsuri (長く短い祭), toujours en duo avec Ukigumo, qui comme je le disais avant est vraiment très présent sur scène. L’interprétation est fidèle à la version originale si ce n’est ce petit supplément piano où H Zett M joue en même temps sur deux claviers de dos. Sheena est très mobile sur scène et son interprétation est impeccable tout comme l’ensemble des morceaux du concert. Il n’y a pas grand à redire non plus sur la sélection des morceaux. Le grand classique de Tokyo Jihen Gunjō Biyori (群青日和) chanté au mégaphone suit ensuite et s’enchaîne sans arrêt avec le morceau NIPPON. Sheena a repris la guitare électrique en cours de morceau et prend un air particulièrement sérieux en jouant. Les remerciements lancés au public nous font comprendre que le concert touche bientôt à sa fin et qu’on est dans les prolongations (langage sportif obligé pour le morceau NIPPON). Beaucoup n’apprécie pas ce morceau mais ce n’est pas mon cas, car je le trouve efficace et le solo de guitare est excellent. Il faut voir Sheena Ringo sur scène penchée en arrière en jouant de la guitare tout en tirant la langue un bref instant.

NIPPON est le dernier morceau du set mais il y a des rappels: Sakasa ni Kazoete (逆さに数えて) qui est une face B de NIPPON puis Kyogenshō (虚言症) de l’album Shōso Strip. Sheena Ringo n’a pas beaucoup parlé au public pendant ce concert mais ce n’était étonnamment pas gênant. Elle se montre presque timide pour adresser les quelques mots de remerciements avant de passer aux deux derniers morceaux. Je me rends compte que je ne connaissais pas le morceau Sakasa ni Kazoete, qui est très bon d’ailleurs, car le single de NIPPON doit être le dernier CD qui me manquait et je ne l’ai acheté que récemment après avoir vu ce concert. Écouter Kyogenshō à la toute fin du concert me redonne envie de regarder le concert de 2000, Gekokujō Xstasy (下剋上エクスタシー). J’adore ce morceau mais je trouve que sa voix est un peu tremblotante sur cette fin de concert. Il n’empêche que ce morceau conclut un des meilleurs concerts que j’ai vu de Sheena Ringo. A noter qu’il est dirigé par Yuichi Kodama et qu’il dure environ deux heures. Et comme si ce n’était pas suffisant, le boîtier DVD/Blu-ray contient un deuxième disque appelé Sheena Ringo to Aitsura ni yoru Ineiraisan 2016 (椎名林檎と彼奴等による 陰翳礼讃2016).

Ce deuxième disque de 40 minutes contient des enregistrements en salle de concert, mais sans public, de 10 autres morceaux. Cette session Live est enregistrée dans la même salle, au Yokohama au Kanagawa Kenritsu Kenmin Hall mais un peu plus tard le 26 Février 2016. La formation reste identique dans une ambiance générale plus sobre. Ce disque seul vaut le détour, ne serait ce que pour l’interprétation de Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王) en version un peu plus lente mais avec une guitare plus lourde que d’habitude. J’aime aussi énormément l’atmosphère de Mittei Monogatari (密偵物語) et Koroshiya Kiki Ippatsu (殺し屋危機一髪), morceau que j’ai beaucoup écouté ces derniers mois. Comme dans une scène de film, elle démarre ce morceau en tirant sur la caméra avec un faux pistolet. Les morceaux s’enchainent rapidement avec une seule pause au milieu pour un changement de tenue. La deuxième partie de cette session Live ne me plaît pas autant car elle contient des morceaux que j’aime beaucoup moins comme Oishii Kisetsu (おいしい季節) ou Onna no Ko ha Daredemo (女の子は誰でも). Shun (旬) est par contre excellent. Le piano de Hiizumi donne des frissons. On ne se lasse pas de voir ses doigts danser sur le clavier. Ce deuxième disque se conclut finalement sur Ariamaru Tomi (ありあまる富) que Sheena chante avec un air grave. Le final nous emporte dans une dernière vague de guitares. Je m’étais dit en commençant l’écriture de ce billet que je n’allais pas évoqué tous les morceaux et que j’allais resté concis, mais force est de constater que je n’ais pas pu m’en empêcher. Il ne me reste maintenant que deux concerts à voir Air Pocket et Ringo Expo 14. Je les ai déjà en Blu-ray dans mes tiroirs mais je vais prendre mon temps.

Pour référence ultérieure, je note ici la playlist du concert Hyakkiyakō 2015:
Sheena Ringo to Kyatsura ga yuku Hyakkiyakō 2015 (椎名林檎と彼奴等がゆく 百鬼夜行2015)

1. Bonsai Hada (凡才肌) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
2. Yasashii Tetsugaku (やさしい哲学) de l’album Ukina (浮き名)
3. Irohanihoheto (いろはにほへと), de l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
4. Togatta Teguchi (尖った手口) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
5. Rōdōsha (労働者) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
6. Hashire wa Number (走れゎナンバー) de l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
7. Kamisama, Hotokesama (神様、仏様), single qui apparaîtra sur l’album Sandokushi (三毒史)
8. Genjitsu ni Oite (現実に於て) du 1er album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
9. Genjitsu o Warau (現実を嗤う) du 1er album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
10. SG ~Superficial Gossip~, morceau en B-side du single Ariamaru Tomi (ありあまる富)
11. Netsuai Hakkakuchū (熱愛発覚中) de l’album Ukina (浮き名)
12. Torikoshi Kurō (とりこし苦労), du 3ème album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
13. Shijō no Jinsei (至上の人生), single qui apparaîtra sur l’album Sandokushi (三毒史)
14. Blackout (ブラックアウト) du 2ème album Adult (大人) de Tokyo Jihen
15. Meisai (迷彩), du 3ème album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
16. Tsumi to Batsu (罪と罰), du 2ème album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
17. Yume no Tochū (夢の途中), écrit par Etsuko Kisugi, composé par Takao Kisugi et chanté par Hiroko Yakushimaru pour le film Sailor fuku to Kikanjū (セーラー服と機関銃)
18. Σ, présent en B-side sur le single Gips (ギブス)
19. Keikoku (警告), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
20. Mayakashi Yasaotoko (マヤカシ優男) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
21. Naute no Dorobōneko (名うての泥棒猫) de l’album Gyakuyunyuu ~Koukuukyoku~ (逆輸入 ~航空局~)
22. Mayonaka ha Junketsu (真夜中は純潔), 6ème single présent sur aucun album
23. Kira Kira Bushi (きらきら武士), morceau écrit par Rekishi (レキシ) et présent sur l’album Ukina (浮き名)
24. Omatsuri Sawagi (御祭騒ぎ) du 1er album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
25. Nagaku Mijikai Matsuri (長く短い祭), single qui apparaîtra sur l’album Sandokushi (三毒史)
26. Gunjō Biyori (群青日和) du 1er album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
27. NIPPON de l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
28. Sakasa ni Kazoete (逆さに数えて), morceau en B-side du single NIPPON
29. Kyogenshō (虚言症), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)

Sheena Ringo to Aitsura ni yoru Ineiraisan 2016 (椎名林檎と彼奴等による 陰翳礼讃2016)

1. Seishun no Mabataki (青春の瞬き), reprise du morceau composé par Sheena Ringo pour Chiaki Kuriyama et inclus dans Gyakuyunyū: Kōwankyoku (逆輸入 ~港湾局~)
2. Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
3. Chichinpuipui (ちちんぷいぷい), de l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
4. Mittei Monogatari (密偵物語) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
5. Koroshiya Kiki Ippatsu (殺し屋危機一髪) de l’album Ukina (浮き名)
6. Karisome Otome (カリソメ乙女) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
7. Shun (旬), de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
8. Oishii Kisetsu (おいしい季節), reprise du morceau composé pour Chiaki Kuriyama et qui sortira en single en 2017
9. Onna no Ko ha Daredemo (女の子は誰でも) du 5ème album Daihakken (大発見) de Tokyo Jihen
10. Ariamaru Tomi (ありあまる富), de l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)

parcourir la forêt sacrée de Kashima Jingū

Nous nous éloignons de Tokyo le temps d’une journée pour aller dans la préfecture d’Ibaraki, la préfecture la moins populaire niveau tourisme de tout le Japon. Elle se place régulièrement à la dernière place des destinations touristiques du pays même s’il y a de belles choses à y voir, comme les plages le soir que je montrais dans le 2000ème billet de ce blog ou le grand sanctuaire Kashima Jingū (鹿島神宮). On ne connait pas l’âge exact de ce grand sanctuaire, mais la légende dit que sa fondation daterait de l’an 660 avant JC. C’est un des plus grands sanctuaires du Kantō. La divinité de la mythologie japonaise qui est vénéré à Kashima Jingū est le Dieu Tonnerre Takemikazuchi-no-Mikoto qui est également connu sous le nom de Kashima-no-kami. Kashima Jingū fait partie du groupe de sanctuaires du Japon appelé chokusaisha recevant de manière régulière la visite d’un envoyé spécial de l’Empereur lors de festivités importantes, au même titre que Meiji Jingū (明治神宮) à Tokyo ou Izumo Taisha (出雲大社) dans la préfecture de Shimane. Tout comme Ise Jingū (伊勢神宮), le sanctuaire de Kashima Jingū était apparemment démoli et reconstruit tous les 20 ans, mais cette pratique a disparu au 15ème siècle. Il est situé à l’intérieur d’une vaste forêt sacrée. Une allée d’environ 300 mètres appelée Okusandō (奥参道) nous amène du bâtiment principal Honden abritant la divinité Takemikazuchi jusqu’au fond de la forêt où se trouve le petit sanctuaire Okumiya (奥宮) dédié à Ieyasu Tokugawa en l’honneur de sa victoire lors de la grande bataille de Sekigahara. Okumiya était malheureusement en cours de rénovation. Nous pouvions tout de même faire une visite avec un guide nous expliquant le minutieux travail de rénovation de la toiture. C’est la deuxième fois récemment que nous pouvions voir de près le travail de rénovation des toitures d’établissements religieux. Nous avions récemment visité le monastère bouddhiste Enryaku-ji (延暦寺) au Mont Hiei près du lac Biwa, dont le hall principal Konpon-chūdō était également en rénovation tout en restant accessible aux visiteurs.

Un peu plus au fond de la forêt sacrée, bien derrière le sanctuaire Okumiya, une autre allée forestière nous amène vers un petit enclos à l’intérieur de lequel une pierre est posée. Cette pierre se nomme kaname ishi (要石) ou pierre de voûte. Le légende dit que cette pierre retient sous le sol la tête du poisson-chat Namazu (鯰), un poisson géant très turbulent dans les mouvements seraient à l’origine des tremblements de terre affectant régulièrement le Japon. Seul le Dieu Takemikazuchi serait en mesure de maintenir en place Namazu avec sa longue épée conservée comme relique dans le sanctuaire. Mais comme on le sait très bien, il arrive parfois que le poisson-chat échappe à l’attention des dieux et vient causer des séismes dans tout le pays. On dit aussi que le poisson-chat est sensible aux signes précédents un tremblement de terre. Il est également utilisé en dessin sur les pancartes autoroutières pour indiquer les routes fermées et réservées pour les urgences, en cas de tremblements de terre importants.

Des cerfs apprivoisés, considérés comme les messagers du Dieu Takemikazuchi, vivent dans l’enceinte du sanctuaire Kashima Jingū mais il ne sont malheureusement pas laissés en liberté comme à Nara. On peut les trouver dans un enclos à mi-chemin de l’allée Okusandō. De notre visite du sanctuaire Kashima Jingū, je garde en tête cette vaste allée de terre Okusandō, ombragée par des arbres géants. Il faut y marcher doucement, prendre son temps et apprécier la lumière qui essaie de se frayer un chemin jusqu’au sol de terre. Nous y sommes allés dans l’après midi avant 4h mais le soleil commençait déjà à baisser. En marchant sur Okusandō en direction de la grande porte rouge Rōmon (楼門) faisant environ 13 mètres de haut, ce soleil nous éblouissait tellement qu’on avait du mal à voir devant soi.

black sky dark flowers

Je reviens le temps d’un billet vers le noir et blanc en insistant sur les côtés obscurs. Ces photographies sont prises dans le parc Inokashira, si ma mémoire est bonne, en même temps que ce billet montrant des fleurs tendant vers le ciel. Les fleurs de ce billet là m’avaient incité à regarder vers le ciel et les nuages. Je force volontairement sur les ombres lorsque je développe numériquement les photographies au format RAW. Les réglages sont tout à fait particuliers sur les photos ci-dessus mais j’utilise depuis plusieurs mois des réglages de paramètres que je n’utilisais pas auparavant. J’applique donc cette nouvelle routine de développement depuis des mois alors que j’ai appliqué la précédente pendant des années. Je ne me souviens plus quel avait été le déclic provoquant le changement, mais peut être une certaine lassitude d’appliquer toujours le même traitement numérique aux photos même si ça reste très manuel et ajusté à chaque photo. Fut une époque où j’expérimentais beaucoup plus et triturais souvent mes photos, sans que ça soit toujours réussi mais toujours avec l’intention d’y apporter une force supplémentaire, un supplément d’âme peut-être. Ceci me fait repenser aux séries de photographies modifiées se basant sur la couleur rouge. Il y avait celle intitulée « rouge ciel » également prise aux environs du parc Inokashira et une série intitulée « rouge et toxique » prise dans le centre de Shinjuku. Dans ce dernier billet datant de 2019, j’évoquais d’ailleurs Nausicaä de la vallée du vent et repenser à l’association des images de Hayao Miyazaki et des musiques de Joe Hisaishi me donne l’envie irrésistible de revoir ce film d’animation. Je l’ai vu assez tard en 2003 alors qu’il était sorti presque vingt ans auparavant, mais c’est un de mes films préférés de Miyazaki.

Sheena Ringo étant fan de Nausicaä depuis son enfance, comme elle l’expliquait dans une des émissions radio sur Cross-FM Etsuraku Patrol de 1999 (je réécoute de temps en temps ces anciennes émissions), ça me fait une bonne transition avec ce qui va suivre, c’est à dire l’actualité de Tokyo Jihen. La bonne nouvelle de la sortie du All Time Best Album Sōgō (総合) de Tokyo Jihen le 22 Décembre 2021 (avec également une compilation des vidéos intitulée Prime Time) est qu’il contiendra deux nouveaux morceaux, un sur chacun des deux CDs composant cette compilation. On connaît maintenant les deux titres de ces nouveaux morceaux: Genzai to Fukuin (原罪と福), qu’on peut traduire en Péché originel et Gospel, sur le premier CD et Hotoke dake Toho (仏だけ徒歩), traduisible en Seul le Bouddha marche, en premier morceau du deuxième CD. Hotoke dake Toho sortira le Lundi 22 Novembre et la vidéo réalisée par Yuichi Kodama sortira le lendemain le 23 Novembre. La sortie du deuxième morceau Genzai to Fukuin n’est pas annoncée mais j’imagine qu’il sortira très certainement un mois plus tard le 22 Décembre 2021 en même temps que le best album. Du nouveau morceau Butsu dake Toho, on n’a pour l’instant qu’une image fixe visible sur YouTube (celle que je montre ci-dessus). On reconnaît tout de suite une DMC Delorean, celle qui apparaissait déjà dans la vidéo de Kujaku (孔雀) du dernier album Music (音楽). La maison montrée de nuit semble être extraite d’une zone résidentielle américaine (d’une ville comme Hill Valley par exemple). La question est de savoir si cette Delorean permettra le voyage dans le temps pour remonter dans la discographie du groupe, ce qui serait plutôt adapté pour un best album. On en saura plus très bientôt car cette photo reste bien mystérieuse.

L’emission Music Station du Vendredi 19 Novembre 2021 était particulièrement intéressante car elle incluait des courts interviews d’artistes féminines pour leur demander qu’elles étaient les artistes les plus importantes pour elles (celles qui ont eu une influence). Les cinq artistes invitées étaient AiNA The End, Aiko, Ado, Haruko Nagaya du groupe Ryokuōshoku Shakai (緑黄色社会) et Sheena Ringo. Divers artistes sont citées comme influences, notamment Aimyon présente à l’émission. Mais sans grande surprise, AiNA The End, Ado et Haruko Nagaya citent toutes les trois Sheena Ringo comme artiste importante pour elles. Ce n’est pas une surprise connaissant la participation récente de AiNA au groupe eLopers mené par Sheena pour cette même mission Music Station le 15 Octobre 2021. Ado et Haruko Nagaya avaient également mentionné leur admiration pour Sheena Ringo dans des émissions précédentes de Music Station lorsque Tokyo Jihen était présent. Aiko et Sheena Ringo ayant démarré leurs carrières musicales à la même période, elles ne se sont bien sûr pas citées entre elles. Nakamori Akina était également citée mais je ne me souviens plus par qui, et un extrait du morceau Shōjo A dont je parlais récemment était montré pendant l’émission.

La principale surprise pour moi était d’entendre Sheena Ringo citer NOKKO du groupe REBECCA et notamment le morceau MOON de l’album Poison sorti en 1988. J’ai déjà mentionné ce morceau MOON de REBECCA dans ce blog à plusieurs reprises car je le connais depuis de nombreuses années, avant même mon arrivée à Tokyo, et car je l’écoute régulièrement encore maintenant. La version que j’ai initialement écouté du morceau était la version anglaise présente sur la compilation Tokyo Babylon Image Soundtrack 2 (東京BABYLON イメージサウンドトラック 2) regroupant des morceaux qui devaient accompagner un anime ou film tiré du manga Tokyo Babylon de CLAMP. J’ai découvert la version japonaise un peu plus tard en arrivant à Tokyo. C’est un morceau qui m’accompagne depuis très longtemps et je suis agréablement surpris de l’entendre citer par Sheena, d’autant plus que c’est la version anglaise, moins connue que la version originale en japonais, qui était montrée en extrait sur Music Station. Je le dis souvent mais j’adore ce genre de coïncidence, s’il s’en est bien une. Des artistes interrogées pendant l’émission, je connais moins Haruko Nagaya de Ryokuōshoku Shakai. Je ne suis pas particulièrement amateur des morceaux du groupe mais les versions en formations minimalistes qu’elle chante sur The First Take sont excellentes, notamment le morceau Sabotage. Elle a pour sûr une sacrée voix, qui donne par moment des frissons à capella. Le morceau Shout Baby est aussi très bon, mais je n’aime pas particulièrement la version originale qui perd en puissance émotionnelle.

L’autre actualité de Tokyo Jihen est la confirmation de leur participation à l’émission Kōhaku sur NHK le 31 Décembre 2021. Ce n’était pas une grande surprise vu qu’ils ont sorti un album cette année, sans compter le best album qui sortira juste avant l’émission. La surprise est la présence de BiSH cette année. Je disais l’année dernière que je m’attendais à leur présence mais ça n’a pas été le cas. Je n’ai pas écouté leur dernier album Going to Destruction à part 2 morceaux. Je pense qu’elles tiennent plutôt leur présence à Kōhaku cette année à la sur-activité et popularité soudaine d’AiNA. Espérons que le Manager de leur agence, Junnosuke Watanabe, n’ait pas des idées saugrenues à leur faire faire sur scène. C’était apparemment un rêve pour les membres du groupe de participer à Kōhaku. L’autre surprise est de voir dans la liste Millenium Parade avec Kaho Nakamura pour interpréter, je pense, le thème du film d’animation Belle (竜とそばかすの姫) de Mamoru Hosoda. Je suis aussi surpris de voir dans la liste la chanteuse et ancienne idole Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子) car ce n’est que la deuxième fois qu’elle participe à l’émission Kōhaku. Va t’elle interpréter le morceau titre du film Sērā-fuku to kikanjū (セーラー服と機関銃, Sailor suit and machine gun) dans lequel elle jouait le rôle principal. J’ai déjà évoqué plusieurs fois ce morceau et ce film sur ce blog et j’en parlerais encore une fois dans pas longtemps, car j’ai eu la surprise d’entendre Ukigumo interpréter ce même morceau lors du concert Hyakkiyakō 2015 de Sheena Ringo (don’t je n’ai pas encore parlé ici). A part ces quelques surprises, la liste des interprètes de la cuvée 2021 de Kōhaku est relativement classique avec Perfume, Aimyon, milet, Yoasobi, LiSA, les groupes de filles en 46 et les groupes de garçons de Johnny’s Entertainment. Stardust arrive à se faire une place cette année chez les hommes avec la présence de DISH//, comme quoi Johnny’s perd un peu de son monopole depuis la disparition du fondateur. Mon regret est de ne pas voir Ado ni Vaundy parmi la liste des interprètes. J’imagine que c’est volontaire pour Ado car elle ne veut toujours pas se montrer en public. Vaundy a pourtant sorti de nombreux morceaux à succès cette année. J’ai quand même l’impression que la NHK a toujours un train de retard. Vaundy sera peut-être présent l’année prochaine.

En parlant de Vaundy, il vient justement de sortir un nouveau morceau intitulé Odoriko (踊り子) et c’est à mon avis le meilleur qu’il ait écrit jusqu’à maintenant. Le morceau mélange un rythme rapide et la façon un peu nonchalante de chanter assez typique de Vaundy. Le morceau est super accrocheur. Vaundy a décidément beaucoup de talent, et je ne peux m’empêcher de parler de lui dans mes billets. Il était invité à l’émission radio Hot 100 de J-Wave dimanche dernier et j’ai découvert le morceau pour la première fois à ce moment-là. Pendant l’interview, Vaundy nous disait qu’il avait écrit ce morceau depuis longtemps mais qu’il attendait le bon moment pour le sortir. Le titre du morceau Odoriko (la danseuse) n’a apparemment pas de lien avec le roman de Yasunari Kawabata, Izu no Odoriko (伊豆の踊子) publié en 1926. La danseuse dans la vidéo est l’actrice Komatsu Nana (小松 菜奈). Je ne pense pas que ça soit fait exprès mais le timing de sortie du morceau est excellent car Komatsu Nana vient juste cette semaine d’annoncer son mariage, forcément médiatisé, avec l’acteur et chanteur Suda Masaki (菅田 将暉). Il y a un morceau de Suda Masaki que j’aime beaucoup, Sayonari Elegy (さよならエレジー) sorti en 2018. Et pour rester dans les liens entre les choses, rappelons nous que AiNA The End avait nommé son morceau Nana sur son premier album d’après Komatsu Nana, et qu’elle avait même voulu citer son nom dans son morceau, ce qui lui a finalement été déconseillé.