sakura overload (un dernier sanctuaire)

Le sanctuaire de Yasukuni se trouve juste à côté de Chidorigafuchi. Il suffit de traverser une passerelle piétonne pour se retrouver à l’entrée de l’immense torii du sanctuaire et de la large et longue allée qui y mène. La foule s’intensifie plus on approche du hall principal du sanctuaire, mais ça n’empêche pas d’apprécier l’effet de cadrage que forme la grande porte juste avant le hall sur le paysage de fleurs qui se révèle petit à petit devant nous. Je resterais assez peu de temps dans l’enceinte du sanctuaire car il était plus que difficile de cadrer ses propres photographies avec autant d’éléments mouvant autour de soi. Cette année, je ne suis volontairement pas allé voir les cerisiers au bord de la rivière Meguro car la foule doit y être encore plus dense sur des allées beaucoup plus étroites. Il y a quelques années, il n’y avait pas autant de monde à Naka-Meguro. Le lendemain, nous irons voir les cerisiers ailleurs, en dehors du centre de Tokyo, mais en attendant, je passe par le centre de Shibuya pour une autre foule entassée devant la station. Il faut croire que cette densité humaine m’attire sans cesse. Après cette fatigue accumulée à piétiner sans marcher sur les autres, je ne sais pour quelle raison l’envie de boire une bière pression bien fraîche me prend soudainement (生きれば生きるほど生ビールはうまい!).

Je découvre grâce à YouTube le morceau Exit A8 (A8番出口) d’une jeune compositrice et interprète appelée Noa (乃紫) que je ne connaissais pas. Elle a sorti une bonne dizaine de singles mais pas encore d’albums ou de EP. Le morceau Exit A8, qui doit certainement faire référence à la sortie débouchant sur Hachiko (ハチ公口) de la station de Shibuya si on lit les paroles, a une composition rock relativement classique mais bien maîtrisée, et le chant de Noa est très convaincant et engageant. La fiche Wikipedia donne très peu d’information sur sa jeune carrière mais note un point qui m’intéresse sur ses influences. Lors d’une interview avec le journaliste de la presse musicale Tomonori Chiba (柴那典), de Rockin’on Japan entre autres, elle a cité Sheena Ringo, Tokyo Jihen et Radwimps comme influences de sa musique. Je suis donc en terrain connu, et me réconforte dans cette idée que de nombreuses jeunes compositrices et interprètes rock ont été influencées par la liberté artistique de Sheena Ringo, du moins par sa première partie de carrière.

Toujours dans le rock japonais, mais plus underground, je reviens vers la musique du groupe SOM4LI (ソマリ) avec un nouveau morceau intitulé (I’m) SICK OF IT. J’avais déjà parlé de ce groupe basé à Tokyo et composé de quatre membres: Rio Shimamoto (également du groupe Strip Joint), Mako et Risako (de feu Ms.Machine) et SHV du groupe KLONNS. C’est dommage que le groupe Ms.Machine se soit dissolu, mais je me réconforte en quelque sorte avec les nouveaux morceaux de SOM4LI qui arrivent malheureusement au compte-gouttes. J’imagine bien que les membres du groupe sont déjà occupés leurs formations respectives. Mako a par exemple une activité principale en tant qu’artiste électronique de style Witch House, sous le nom 1797071. Elle écrit également les paroles des morceaux de SOM4LI et chante. Le style général de SOM4Li et de ce morceau en particulier est brut, que ça soit dans le chant de Mako ou les guitares bruitistes qui l’accompagnent rappelant le rock alternatif américain. J’aime beaucoup la dernière partie du morceau où elle crie dans ce qui ressemble à une complainte répétitive.

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