雷くらいは残しておこう

Il y a un petit tonnerre qui se cache dans l’Alpine A110 que je montre sur la première photographie. On en voit de plus en plus à Tokyo, mais pas autant que d’autres voitures de sport. J’aime beaucoup cette petite française qui semble remporter un certain succès. La première fois que je l’avais vu était à l’intérieur de la cour de l’Ambassade de France à Tokyo il y a déjà plusieurs années. En cette journée de fin du mois de Février, je me décide à prendre le vélo pour aller au plus près de la baie de Tokyo, dans le quartier d’Harumi, en sautant avec dextérité d’île artificielle en île artificielle. Avant cela, je passe par le quartier de Shiba dans l’arrondissement de Minato, notamment devant un très bel immeuble de béton d’inspiration brutaliste appelé Cornes House. Il est conçu par Takenaka Corporation et ouvrira ses portes cette année pour un vendeur de voitures de luxe. J’aime beaucoup ses formes angulaires et son aspect massif lisse. La NEC Super Tower sur la cinquième photographie est beaucoup plus massive et est un landmark du quartier. Il s’agit de la maison mère de NEC conçue par Nikken Sekkei. J’ai toujours admirer l’aspect futuriste de cette tour qui me fait penser à un vaisseau spatial posé en attente d’un décollage imminent. On la surnomme également « rocket building » en raison de sa forme unique. La grande ouverture de 45m de large et 15m de hauteur, placée au centre du building, est destinée à donner un accès au vent et contribue à ces considérations futuristes. Cette tour de 43 étages a maintenant plus de trente ans, sa construction s’étant terminée en Janvier 1990. La voie temporaire de la dernière photographie entoure d’un côté une partie du canal bordant le parc Hamarikyu, et de l’autre, l’ancien marché aux poissons de Tsukiji. Cette voie piétonne et cycliste est particulièrement agréable à emprunter à vélo. De là, on traverse ensuite un canal qui nous amène à Kachidoki puis à Harumi. J’y reviendrais très bientôt avec une autre série de photographies.

Dans les plaisirs musicaux de ces derniers jours, je suis très content de retrouver le shoegazing toujours très inspiré du groupe japonais Yuragi (揺らぎ) sur un nouveau morceau intitulé Here I Stand. Leur deuxième album qui sortira le 5 Avril 2023 prendra le même titre que ce single. Ce morceau Here I Stand ne révolutionnera pas le genre, comme c’est d’ailleurs souvent le cas pour ce groupe, mais n’en reste pas moins brillant. Il est très attirant pour l’amateur de shoegazing que je suis, rempli de guitares bruyantes et de voix éthérées. La voix de miraco s’étend comme une nappe et se dissout dans les flots de guitares. J’aime beaucoup ce mélange de délicatesse et de fragilité vocale avec l’aspect brutaliste des dons de guitares. C’est tout l’esprit du shoegazing et c’est toujours très bien exécuté chez Yuragi. La photo de couverture du single m’a intrigué. L’image de Yoko et John m’est tout de suite venu à l’esprit et j’étais amusé de voir que je n’étais pas le seul à le penser en lisant les commentaires sur Twitter suite à l’annonce du single. Il s’avère bien sûr qu’il ne s’agit pas d’une photographie d’archive d’un des membres des Beatles et de son épouse. Le photographe est français et se nomme Valentin Duciel. En regardant son portfolio, il nous montre beaucoup de photos de personnages dans ce type d’accoutrement très décontracté. Enfin, plus que les fessiers, c’est surtout la forme du rocher qui m’intrigue sur cette photographie. Content également de retrouver la compositrice et interprète Samayuzame avec un nouveau morceau intitulé Amaki shinjū ha Poolside de (甘き心中はプールサイドで). Il s’agit en fait d’un de ses morceaux plus anciens réorchestrés. La composition musicale est de grande qualité, pleine de détails et de délicatesse, toujours dans l’esprit de ses créations précédentes. Samayuzame y ajoute sa voix, toujours à la limite entre le parlé et chanté. On y retrouve toujours une noirceur certaine. En écoutant sa musique, j’ai à chaque fois l’impression d’être dans un jardin botanique grouillant de plantes bizarres. J’ai vu récemment sur NetFlix l’excellente série Wednesday de Tim Burton, basée sur le personnage de Mercredi de la famille Adams, et cette ambiance gothique doit déteindre sur mes impressions.

Je suis allé voir au cinéma Toho de Shibuya le film Everything Everywhere All at Once des réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheiner (les Daniels comme on les appelle), vu les très bonnes critiques que j’ai pu lire et entendre. C’était une vraie déception comme il est rare pour moi d’en avoir. Le film est un grand n’importe quoi, qui veut faire croire qu’il est innovant et bourré d’idées mais qui est au final fatiguant, boursouflé et vain. Le message du film sur les difficultés familiales est finalement très convenu et on se demande pourquoi on doit passer par tant de scènes d’actions absurdes et sans finalités pour en arriver là. Le film est très long (2h20) et son histoire fait du surplace malgré les gesticulations incessantes de ses protagonistes. Il y a bien une ou deux trouvailles intéressantes et on ne peut ignorer la qualité du jeu de l’actrice principale Michelle Yeoh. Les débuts sous des airs de comédie sociale indépendante démarrait pourtant assez bien, mais l’arrivée de la science fiction et le non-sens des mondes parallèles, comme une représentation du metaverse, est épuisant et ne m’a pas du tout accroché. L’hyper-activité du film dessert d’autant l’émotion du rapprochement mère fille que le film essaie d’insuffler à la fin. Je ne comprends pas beaucoup le succès du film (la salle du cinéma de Shibuya était pleine). Je suis au moins d’accord avec l’avis du Guardian sous-titrant le film « Nothing Nowhere Over a long period of time ». En fait, je me souviens il y a quelques années avoir eu un sentiment similaire de grande déception à la sortie de Kill Bill de Quentin Tarantino. Je me suis décidé à le revoir cette semaine et les caricatures que J’avais tellement détesté à l’époque ma paraissent maintenant humoristiques. Peut-être changerais-je d’avis sur Everything Everywhere All at Once dans quelques années en le revoyant en streaming. En parlant de Kill Bill, un des interêts renouvelés était de redécouvrir la bande originale. Le morceau Wounds that heal de Lily Chou-chou est par exemple utilisé pendant le film, ce que je n’avais pas réalisé en écoutant l’album. Le morceau final par l’actrice et chanteuse Meiko Kaji (梶芽衣子), Urami Bushi (怨み節), est assez emblématique et son utilisation aurait même relancé sa carrière. J’avais en fait déjà cette impression que cette chanteuse avait une certaine popularité auprès d’un public étranger et je comprends maintenant mieux pourquoi. Sans connaître ce morceau, je me suis tout de suite dit en l’écoutant pendant le film qu’il s’agissait certainement de Meiko Kaji.

J’étais assez curieux de voir le film d’épouvante Karada Sagashi (カラダ探し) du réalisateur Eiichirō Hasumi (羽住英一郎) diffusé récemment sur NetFlix. Je ne m’attendais pas à un chef-d’œuvre et le film est en effet assez moyen, divertissant mais ne révolutionnant pas le genre et n’apportant rien de nouveau. On suit le personnage joué par Kanna Hashimoto (橋本環奈) et d’autres étudiants, piégés dans une malédiction les faisant revivre la même journée jusqu’à ce qu’ils parviennent à trouver dans leur école et pendant la nuit les parties du corps d’une petite fille morte en ses lieux il y a très longtemps. L’épouvante n’a rien de vraiment éprouvant pour le spectateur. On se laisse volontiers porter par l’histoire sans en garder ensuite de souvenirs mémorables. J’avais dans l’idée de voir ce film car on peut y entendre deux morceaux d’Ado dont celui écrit et composé par Sheena Ringo, Missing (行方知れず), qui n’est malheureusement qu’au générique de fin. Je dis à chaque fois que je n’ai pas d’attirance pour les films d’épouvante mais je suis régulièrement amené à en regarder. Il ne s’agit cependant pas de mon genre de prédilection.

Par contre (Platon), j’ai beaucoup aimé le documentaire NHK disponible sur NetFlix intitulé Daiki Tsuneta Tokyo Chaotic qui suit dans son processus créatif le musicien Daiki Tsuneta (常田大希), fondateur de King Gnu, de Millenium Parade et du regroupement de créatifs Perimetron. Le documentaire prend son temps pour nous montrer Tsuneta au travail. On se rend vite compte que c’est un bourreau de travail, perfectionniste et minutieux dans son approche du son, allant par exemple jusqu’à 150 pistes différentes pour un seul morceau. Le reportage a été filmé à la fin de l’année 2020, alors que la crise sanitaire commençait à avoir des conséquences sérieuses sur les tournées nationales qui ont dû être partiellement ou complètement annulées. Nonchalant dans sa manière de parler, Tsuneta nous explique tranquillement le concept qui lui est cher du Tokyo Chaotic qui entend détruire pour reconstruire. On y retrouve son sens de la distorsion sonore qui me plait beaucoup. On voit également Tsuneta, multi-instrumentistes, joué de plusieurs instruments, la guitare et le piano évidemment mais également le violoncelle. Étudiant des Beaux Arts de Tokyo en section musicale, il a dû y acquérir toutes les connaissances académiques nécessaires, mais ses parents possédaient également de nombreux instruments dans la maison familiale de Nagano. Une partie du reportage le fait d’ailleurs revenir à Nagano dans la maison de sa grand-mère. C’est particulièrement intéressant de le voir au travail avec son mixeur et ses musiciens, dont certains de King Gnu. Ils travaillent jusqu’à pas d’heures à la composition de certains morceaux de Millenium Parade, comme 2992 avec Ermhoi au chant, ou Sanmon Shosetsu (三文小説) de King Gnu. C’est le point central du documentaire. J’étais surpris de remarquer que ces enregistrements ont été fait au Studio Tanta près du parc de Yoyogi, que je mentionnais justement dans un billet récent. Cette coïncidence est intéressante et je verrais ce studio sous un jour un peu différent maintenant. Le nom du studio n’est pas donné dans le documentaire mais j’ai rapidement reconnu l’entrée. Une bonne partie du reportage est par contre filmé dans le studio personnel un peu foutraque de Daiki Tsuneta, à Setagaya je pense. Et à la fin, la représentation live de 2992 avec un grand ensemble symphonique vaut à elle seule le détour. C’est un documentaire très instructif pour les amateurs du travail musical de Daiki Tsuneta et je suis content d’avoir eu la présence d’esprit de le regarder avant la sortie du single collaboratif de Millenium Parade et de Sheena Ringo.

誰も知らない青

Les deux premières photos de ce billet sont prises le soir sous la pluie dans les rues de Daikanyama. Les jours de la semaine où je travaille à la maison, je marche systématiquement le soir entre une demi-heure et une heure, suivant l’heure où je termine le travail. Il m’arrive rarement de me laisser influencer sur les choix musicaux que je vais faire pour cette marche du soir dans la nuit, mais le conseil de Smany pour son propre album Illuminate était très adapté. Sur le court message qu’elle laisse et que je retweete, elle propose d’écouter son album les jours de pluie froide. Rappelons que nous sommes encore pendant la saison des pluies lorsque ce message est publié et au moment où j’ai pris ces quelques photos. Illuminate est un très bel album dont je parlais déjà l’année dernière en Octobre. Marcher la nuit dans des rues peu éclairées sous la pluie est une expérience d’écoute particulière.

Les autres photos du billet, également prises à l’iPhone, correspondent à d’autres journées mais toujours pendant la saison des pluies. L’architecture est celle de l’immeuble Iceberg et du Shibuya Scramble Square, tous deux plantés au bord de l’avenue Meiji. Il y a quelques similitudes dans la deconstruction architecturale des façades de ces deux buildings. Lorsque je prends des photos avec mon iPhone, je retravaille souvent le contraste et la luminosité avec l’application Snapseed, mais je montre plutôt ces photos sur Instagram. Une fois n’est pas coutume, j’utilise un filtre sur Snapseed pour les photos de cette série (Noir C02). J’aime beaucoup le rendu peu contrasté de ce noir et blanc, qui donne l’impression que ces photos sont datées. Je ne montre pas souvent de photos prises à l’iPhone sur ce blog. La qualité d’image est loin d’être mauvaise mais les photos prises au téléphone portable me donnent en général l’impression d’avoir été aplaties, sans le relief que l’on peut avoir à travers l’objectif d’un appareil reflex.

Je parle assez peu de musique sur mes derniers billets, même si j’écoute de belles choses en ce moment, notamment le dernier album de Yuragi (揺らぎ) intitulé For you, Adroit it but soft, sorti le 30 Juin 2021. Il s’agit en fait du premier album du groupe, mais Yuragi a déjà sorti deux EPs que j’aime beaucoup: Nightlife et Still Dreaming, Still Deafening, sortis respectivement en 2016 et 2018. Le premier EP Nightlife ne contenait que quatre morceaux mais m’avait laissé une très forte impression au point de considérer Yuragi comme une des meilleures formations Shoegaze japonaises. Je pense à des morceaux comme Night is Young et AO (dont je tire le titre de ce billet) qui sont excellents. Je me souviens du billet que j’avais écrit lorsque je découvrais ce EP et de mon incapacité à écrire dessus. Le nouvel album ne surpasse pas la force mélancolique de ce premier EP, mais s’en approche et part vers d’autres ambiances. On retrouve la voix frêle de Mirai Akita, que je vois nommée Miraco sur la page web du groupe, et les partitions parfaites de guitares envahissant l’espace. La voix de Miraco prend en fait plus d’ampleur et de présence sur le nouvel album, sur des morceaux comme Sunlight’s Everywhere. L’album part également brièvement dans de nouvelles directions loin du shoegazing sur certains morceaux comme le quatrième Dark Blue, peut-être parce qu’il s’agit ici d’une collaboration. C’est la seule de l’album, avec un beat producer japonais basé en Angleterre dont on ne connaît pas le nom mais qui se fzit appeler Big Animal Theory. Mais les meilleurs morceaux de l’album à mon avis sont ceux qui sont fidèles à l’esprit musical initial du groupe, comme par exemple le sixième morceau While My Waves Wonder et le dernier morceau I Want You By My Side. Ce dernier morceau est mon préféré de l’album, certainement en raison de la partition de batterie de Yusei Yoshida, pas spécialement complexe mais je réalise que sa présence a une grande influence sur la beauté et l’interêt de certains morceaux. Je le remarque maintenant sur le morceau Night is Young de EP Nightlife lorsque le rythme soudain de batterie vient donner un nouveau souffle au morceau. A noter que dans ce morceau Night is Young, je remarque en réécoutant le EP à la suite du nouvel album que les paroles mentionnent les mots Onaji Yoru (同じ夜), que je ne peux m’empêcher d’associer au morceau de Muzai Moratorium (無罪モラトリアム). La voix de Miraco sur le dernier morceau I Want You By My Side est magnifique, mais pas d’une manière conventionnelle. La puissance des guitares est omniprésente sur la plupart des morceaux mais laisse assez de place à la voix qui n’est pas complètement noyée par rapport à ce qu’on peut entendre chez d’autres groupes de shoegazing. La voix de Miraco a même une certaine clarté, sur un morceau comme Underneath it All par exemple, qui donnerait presque par moments une approche pop à cet album. Un nouvel aspect dans la musique du groupe est la présence de morceaux beaucoup plus calmes qui viennent se placer comme de courts interludes dans l’album. Le septième morceau The Memorable Track est un de ces morceaux mémorables, qui nous fait dire que le groupe pourrait partir à l’avenir vers d’autres horizons. Une chose est sûre, le rock indé n’est pas mort au Japon et ses meilleurs albums sont en train d’être composés en ce moment.

following some dance of light

Deux morceaux de Dream Pop accompagnent dans ma tête ces quelques images de Omotesando et de Harajuku: le morceau The Trip par Still Corners sur l’album Strange Pleasures (2013) et le morceau It’s late par A Beacon School sur l’album COLA (2018). Je n’écoutais pas ces deux morceaux pendant que je marchais dans ces rues, mais lors du développement des photographies de retour à la maison. Les photographies que je montre sur mes billets ne sont en général qu’une petite portion du total des photographies que je prends dans la journée, peut être moins de dix pour cents. J’aime à penser que la musique que j’écoute au moment du développement des photographies conditionne leur traitement et la sélection de celles que je montrerais ensuite sur Made in Tokyo. Ces deux morceaux se basent sur des motifs musicaux qui se répètent sans arrêt et deviennent entêtants. Ces motifs viennent comme s’imprimer dans le fond du cerveau et finissent par se faire oublier car il deviennent omniprésents. J’écoute encore ces deux morceaux dans la voiture à Karasuyama, la montagne des corbeaux même s’il n’y en a aucun cette nuit là. J’attends alors qu’il pleut dehors, sans arrêt presque depuis plusieurs jours qui doivent maintenant être des semaines. J’écris ces lignes assis sur le fauteuil du conducteur dans un parking lambda à 300 yens la demi-heure. J’écris en regardant ces images sur l’iPad et en réfléchissant à ce qu’on peut bien écrire sur ces photographies, sur des lieux pris maintes fois en photographies, même si chaque photographie est différente de la précédente et que l’on découvre toujours de nouveaux lieux, ou des lieux qui ont changé. Certains lieux ont disparu ou été transformés car ils n’avaient pas fait leurs preuves. Ce sont souvent les couleurs et la lumière qui attirent mon œil photographique. Par exemple, quand la lumière est claire et océanique comme sur la première photographie. Quand des couleurs dorées viennent contraster avec les murs grisâtres. Quand les dégradés de couleurs se mélangent sur les Nike Air More Uptempo alignées sur la devanture d’une énième boutique de sneakers. Quand le rose devient excessif à l’intérieur d’une boutique de Ura-Harajuku 裏原宿. Quand les lumières le soir viennent danser entre les buildings de verre. Quand les buildings de verre viennent exagérer leurs couleurs et reflètent sur leurs surfaces les lumières dansant entre les nuages. Il pleut toujours dehors sur le parking. La Dream Pop passe maintenant le relai aux morceaux Shoegaze de Yuragi 揺らぎ sur le très bel EP night life (2016). Je dirais même que la beauté de ce mini-album est saisissante. La voix frêle de la chanteuse Mirai Akita venant se confronter à la dureté du son des guitares. Les guitares sont parfois accueillantes mais la tension est toujours palpable avant les déchaînements d’électricité. La vie la nuit devant ce parking est celle d’un bureau du journal Asahi Shinbun. Trois hommes semblent occupés à l’intérieur. Une dizaine de mobylettes sont garées devant le bureau, prêtes à être utilisées. Elles partent et reviennent les unes après les autres pour ce qui doit être la livraison de l’édition du soir. La pluie fait enfin une trêve et c’est enfin l’occasion de sortir de la voiture pour marcher un peu dans le quartier. Je remets la musique de Yuragi dans les écouteurs cette fois-ci. J’ai amené mon appareil photo comme pratiquement tout le temps, mais je ne l’emporte pas avec moi pour cette courte marche. Pourtant des photographies de nuit aurait pu bien correspondre avec la musique de ce EP appelé night life. Je me dis qu’aucune photographie prise ce soir ne viendra égaler le moment passé à écouter ces morceaux dans le noir en marchant parmi les quelques autres personnes qui rentrent chez eux à pieds, à vélo ou attendent le bus.