an untilted life (3)

Tout en parcourant les formes géométriques autour des hautes tours de Toranomon, j’écoute quatre autres morceaux musicaux ajoutés récemment à ma playlist nommée ‘an untilted life’. Il y a d’abord le single Dearest living things d’AAAMYYY qu’elle avait interprété lors du concert Option C avec le groupe Zatta qui en compose la musique. Il s’agissait d’un morceau inédit lors du concert et AAAMYYY n’en avait pas dévoilé le titre jusqu’à sa sortie officielle le 28 Mars 2024. Le morceau est quasiment acoustique et la voix d’AAAMYYY prend presque toute la place, bien qu’elle soit accompagnée par les chœurs de Zatta. Le morceau n’est pas son plus marquant à la première écoute mais laisse petit à petit son empreinte. C’est une des forces d’AAAMYYY que de pouvoir transcrire toute sorte de textures avec sa voix. J’écoute ensuite un morceau du groupe Lucky Kilimanjaro intitulé Jikkan (実感) sorti le 24 Avril 2024. Bien que le nom de ce groupe m’est familier depuis longtemps, c’est leur premier morceau que j’écoute. Les six membres du groupe Lucky Kilimanjaro se sont rencontrés dans le club de musique de leur université et ont démarré leurs activités musicales en 2014. Yukimaru Kumaki (熊木幸丸), au chant et synthétiseur, est le leader du groupe accompagné de Masaki Shibata (柴田昌輝) à la batterie, Seiji Yamaura (山浦聖司) à la guitare basse, Mao Otaki (大瀧真央) au synthétiseur, Koji Matsuzaki (松崎浩二) à la guitare et Rami (ラミ) aux percussions. Leur musique rock intègre des sonorités city pop des années 80. A vrai dire, peu importe les étiquettes de style qui ne veulent pas dire grand chose pour moi, quand un morceau est à la fois accrocheur et musicalement recherché. Il possède cette énergie communicative qui nous donne envie d’y revenir. Je découvre ensuite l’artiste, compositrice et interprète 嚩ᴴᴬᴷᵁ avec un morceau intitulé 489 sur son premier EP Imaginary Friend sorti le 16 Mai 2024. Son approche musicale me fait immédiatement penser à l’hyper pop de l’artiste 4s4ki dont j’ai souvent parlé sur ces pages. C’est certainement dû au fait qu’elle travaille avec des producteurs électroniques tels que KOTONOHOUSE ou Masayoshi Iimori qui ont déjà collaboré avec 4s4ki, par exemple sur l’excellent 35.5 pour le deuxième. On ressent une inspiration assez similaire et ça ne m’étonne en fait pas beaucoup que 4s4ki puisse influencer d’autres jeunes artistes. 嚩ᴴᴬᴷᵁ faisait auparavant partie d’un groupe de filles mais a démarré en solo depuis cette année. Je termine cet épisode musical par le morceau Maze Maker de Punipunidenki (ぷにぷに電機) sur son nouvel EP Hypergravity Visions (超重力幻想) sorti le 1er Mai 2024. Le fait que MONJOE participe à la composition de ce morceau attise d’abord ma curiosité. J’avais également envie de revenir vers la musique de Punipunidenki que je ne connais pas beaucoup, à part le morceau Midnight Dew avec DÉ DÉ MOUSE dont j’avais déjà parlé ici. Du nouvel EP de Puniden, Maze Maker est le plus intéressant et le seul composé par MONJOE. C’est musicalement brillant et j’aime beaucoup la voix exagérément expressive de Puniden. J’ai une oreille attentive pour MONJOE depuis qu’il était aux commandes des platines du concert Option C d’AAAMYYY. Décidément, j’y reviens sans cesse.

Ah oui, la première photographie montre des ombres et lumières imprimées sur une des façades de béton de l’église moderne Tokyo Church of Christ à Tomigaya, dont l’espace intérieur a été utilisé récemment pour la vidéo du single As a human (人間として) de Sheena Ringo. Et en parlant de vidéo, Millennium Parade vient de sortir la vidéo de leur dernier single Goldenweek, qui est superbe, sans grande surprise. Je suis venu à énormément apprécier ce single au fur et à mesure des écoutes.

continue

Le redémarrage du blog au tout début de l’année est toujours difficile et, comme chaque année à cette période en particulier, l’idée m’a effleuré l’esprit de tout simplement arrêter, pensant ne plus avoir beaucoup de choses nouvelles à y partager. Mais je continue bien sûr à prendre des photographies que je développe numériquement sur l’ordinateur et l’envie de les montrer de manière organisée dans un billet est toujours plus forte que toute volonté que je pourrais avoir d’arrêter. Ce sont parfois les photographies que j’ai pris qui me donnent envie de continuer ce blog, ou d’autres fois, l’envie d’écrire sur mes sujets de prédilection à savoir l’architecture et la musique japonaise, et ceci est conditionné par les découvertes que je peux faire, qui sont en général le résultat d’un effort de recherche. Je ne ressens pas le sentiment d’une obligation de publier à tout prix sur ce blog, mais cette période de réflexion du début de l’année reflète également mon questionnement sur les contraintes que je m’impose sur le contenu de chaque billet. Au fur et à mesure des années, ces billets sont devenus de plus en plus denses et sont la plupart du temps le fruit de recherches qui n’interpellent souvent que mon propre otakuisme et mon auto-satisfaction. A l’avenir, il ne faut pas que j’oublie de garder une approche simple et légère. « Don’t get heavy, keep it light and keep it moving » comme l’écrit Radiohead sur le morceau Present Tense de l’album A Moon Shaped Pool. Ma réflexion me pousse également à me demander si je dois continuer à mélanger les sujets dans un même billet comme je le fais actuellement, à savoir par exemple faire correspondre des photographies de Tokyo avec la musique que j’écoute à ce moment là. Je finis toujours par me convaincre de ne pas séparer ces sujets dans des billets indépendants et de continuer à les intégrer dans une unité car c’est ce qui fait la particularité de ce blog qui n’est pas un magazine web d’architecture, ni un photoblog, ni une revue musicale amateur. Mon plaisir est de nouer des liens entre ces sujets, et je pense réussir parfois. Sur la série de photographies ci-dessus prises depuis différents sanctuaires de Tokyo et d’ailleurs, l’approche volontairement modifiée et triturée de l’image correspond par exemple assez bien aux altérations sonores que l’on trouve dans la musique qui suit.

Le titre du single Continue de 4s4ki correspond assez bien au thème du texte ci-dessus et je le réutilise par conséquent comme titre de billet. Ce single est sorti le 29 Novembre 2023 mais je ne l’ai écouté pour la première fois qu’à la toute fin de Décembre 2023, car il m’est apparu soudainement en extrait parmi d’autres vidéos non-sollicitées sur Instagram. J’écoute la plupart du temps les quelques secondes des musiques que me propose Instagram et je pense que l’algorithme de l’outil a dû comprendre qu’il y avait là pour moi un intérêt. La vidéo de Continue montre des images de concerts que je pense récents, et ça me donne envie d’aller la voir cette année si l’occasion se présente, bien que je sois loin de connaître toute sa discographie. Ça fait au moins plusieurs années que je suis et apprécie sa musique qui évolue dans un style qui lui reste bien spécifique. Comme très souvent, son chant est modifié mais ne perd pas sa dimension et sa chaleur humaine. Il ne se laisse pas noyer par la composition électronique pourtant très dense. Dans sa manière rapide de chanter à la limite du rap, elle me donne toujours le sentiment d’avancer rapidement sans détours, de tracer en quelque sorte son sillon sans compromis. Dans le paysage musical japonais, 4s4ki a clairement un style qui lui est propre et que je pense précurseur.

On m’avait conseillé dans les commentaires d’un précédent billet de jeter un œil et une oreille au site musical web Spincoaster. Je connais ce site web depuis longtemps sans pourtant l’avoir consulté pour y faire des découvertes musicales. Un petit tour à la fin de l’année me fait découvrir le morceau Envy par Yamada Gal Zingu (山田ギャル神宮). Je sais peu de choses sur ce rapper à part le fait qu’il a démarré son activité musicale récemment au début de la pandémie et qu’il s’associe régulièrement avec d’autres rappers qui me sont aussi inconnus. Son approche rap est intense dans le sens où son flot verbal, à la voix légèrement modifiée, est rapide et presqu’ininterrompu pendant les presque trois minutes du morceau Envy. La composition musicale est rock et contribue assez largement à l’agressivité générale qui se dégage du morceau.

今も未来も混ざるように

Fidèle à sa vision de créer des villes dans la ville, Mori Building en crée une nouvelle à Toranomon et Azabudai appelée Azabudai Hills (麻布台ヒルズ). La construction du complexe a démarré en 2019 et devrait se terminer un peu plus tard cette année. Plusieurs architectes japonais et étrangers interviennent sur ce projet dont Sou Fujimoto, Pelli Clarke & Partners et Heatherwick Studio. Les courbes de la zone basse résidentielle des deux premières photographies sont conçues par Heatherwick Studio, qui présentait d’ailleurs ses principales œuvres architecturales dans un musée de Tokyo, celui justement tenu par Mori dans la tour de Roppongi Hills. J’ai pensé aller visiter cette exposition mais je n’ai pu m’enlever de la tête l’aspect quelque peu publicitaire de cette exposition qui m’a en fait dérangé. La tour Azabudai Hills Mori JP Tower est conçue par Pelli Clarke & Partners, reprenant le style neo-futuriste légèrement arrondi de la tour Sengokuyama située à proximité. Il y a clairement une constante de style dans la plupart des tours construites par Mori Building. La tour d’Azabudai contiendra bureaux et résidences et, avec ses 325m de hauteur, il s’agit de la plus haute tour du Japon (en excluant les tours non habitables Tokyo Skytree et Tokyo Tower), devant Abeno Harukas à Osaka. L’ensemble Azabudai Hills est situé à proximité du carrefour Iikura, où l’on trouve également l’étrange temple noir Reiyūkai Shakaden (sur la quatrième photographie) que j’avais visité il y a quelques années et l’intérieur du hall d’entrée de la non-moins mystérieuse tour NOA conçue par l’architecte Seiichi Shirai (les cinquième et sixième photographies). La dernière photographie nous fait revenir vers les couleurs vives, celle de l’installation 100 colors no.43「100色の記憶」 créée par l’architecte française basée à Tokyo, Emmanuelle Moureaux. Et quant au poteau électrique plein de graffitis sur l’avant dernière photographie, il s’agit tout simplement et bien évidemment d’un quelconque poteau électrique plein de graffitis.

Musicalement, je continue avec l’électronique de la compositrice et interprète Franco-japonaise Maika Loubté (マイカ ルブテ) sur un morceau sorti le 10 Mai 2023 intitulé Ice Age. J’aime vraiment beaucoup l’atmosphère un brin mélancolique qui se dégage de ce morceau. Le rythme électronique est soutenu mais on se prend à dériver en écoutant ces sons comme s’il s’agissait d’ambient. C’est un morceau très inspiré. J’avais déjà parlé sur ces pages de Maika Loubté pour sa sublime collaboration avec Kirinji sur le morceau Hakumei (薄明) et pour quelques morceaux de son album Lucid Dreaming sorti en 2021. La vidéo d’Ice Age ainsi que l’image de couverture montre un petit personnage aux cheveux hirsutes. Je me demande si elle va le conserver comme identité visuelle, notamment sur son prochain EP qui devrait s’intituler Mani Mani mais dont la date de sortie n’est pas encore annoncée. À surveiller donc. Écouter ce morceau Ice Age me donne ensuite envie de revenir vers la musique d’4s4ki sur son dernier album Killer in Neverland. J’écoute cet album petit à petit, et en ce moment précis un autre excellent morceau intitulé Bōkansha (傍観者) qui est de nature électronique mais qui se rapproche plus dans son esprit de la musique alternative rock. Je pense que c’est dû au passage central tout en distortions vocales qui me rappelle un peu Seiko Ōmori. En parlant de ces deux artistes, j’en suis venu à me demander si elles avaient déjà travaillé ensemble, ne serait ce que pour des remixes, mais ça ne semble pas être le cas.

僕の電脳魂はまだ生きてる

Je suis finalement allé jeter un œil à la nouvelle longue tour de 225m de haut pour 48 étages à Shinjuku. La Tokyu Kabukicho Tower (東急歌舞伎町タワー), située comme son nom l’indique à Kabukichō, se voit de loin. Elle se détache carrément du paysage urbain lorsqu’on la voit par exemple en entrant dans Shinjuku depuis l’avenue Meiji. Je suis passé plusieurs fois autour pendant sa construction, mais c’est la première fois que je rentre à l’intérieur depuis son ouverture récente cette année. La tour a été conçue par Yuko Nagayama & Associates et construite par Shimizu Corporation. Cette tour me paraît excessivement haute mais il ne s’agit pourtant que de la 13ème plus haute tour de Tokyo. Certainement que sa minceur et son détachement par rapport aux autres buildings du quartier jouent sur cet effet de démesure. L’intérieur au deuxième étage accessible depuis un escalier est rempli de néons colorés et de cafés-restaurants. Une salle de jeux se trouve à l’étage au dessus. L’endroit me fait tout de suite penser à un piège à touristes. Il y a foule lors de mon passage, et il est fort peu probable que j’y retourne prochainement.

Je suis également passé voir l’exposition Space Traveler d’Hajime Sorayama, quelques jours avant sa fermeture le 28 Mai 2023. Elle se déroulait dans la petite galerie Nanzuka Underground à Jingūmae. Au rez-de-chaussée, on pouvait voir plusieurs robots féminins argentés enfermés dans des sas de verre, comme dans des capsules cryogéniques. Ces formes futuristes sont immédiatement reconnaissables et typiques de Sorayama. La mise en scène dans une salle sombre et entourée de miroirs mettait vraiment en valeur ces sculptures métalliques. L’étage montrant des toiles de l’artiste était en comparaison plus classique. J’ai déjà montré ces quatre photos sur mon compte Instagram mais je me devais de les montrer également sur ce blog.

Je n’oublie pas de revenir vers la musique d’4s4ki avec le morceau Dennōgō (電脳郷) sur son dernier album Killer in Neverland sorti en Août 2022. J’avais déjà évoqué quelques morceaux de cet album, notamment l’excellent Paranoïa mais je n’ai pas encore écouté son album en entier. En fait, j’adore revenir vers sa musique lorsque je ressens le besoin d’une dose d’Hyperpop japonaise. Et puis je suis à l’affût des nouveaux morceaux de son prochain album CODE GE4SS, qu’elle pourrait diffuser avant la sortie officielle le 28 Juin 2023. Mais on ne peut en écouter qu’une courte bande annonce. En attendant, je reviens donc vers son deuxième album. J’aime tout de suite beaucoup l’ambiance de Dennōgō et la vidéo dans un style qui me semble bien représenter l’image que je me fais de l’Hyperpop. Comme pour beaucoup de morceaux d’4s4ki, Yusuke Oikawa (及川佑介) réalise cette vidéo qui évolue dans un monde imaginaire de rêves cybernétiques. 4s4ki y apparaît parfois modifiée et accompagnée de certains personnages vus dans des vidéos précédentes. La dénomination Hyperpop pour la musique d’4s4ki ne veut en fait pas dire grand chose car elle ne répond pas à un style unique. Dennōgō n’est par exemple pas aussi détonnant qu’un morceau comme 35.5 (dont la vidéo est également dirigée par Yusuke Oikawa), et est beaucoup plus enveloppant. 4s4ki au centre de la vidéo arrive, je trouve, à donner une âme à ce monde cybernétique hyper-dense.

Le nouveau morceau Sign (サイン) du groupe d’idoles alternatives RAY est une vrai surprise car il s’éloigne complètement du style rock et shoegazing habituel pour adopter un style électronique très inspiré. Ce qui est particulièrement intéressant est qu’elles conservent par contre leur style de chant vaporeux, qui se laisse normalement emporter par le son des guitares, mais qui vient ici contraster habilement avec le rythme rapide du beat électronique. Les nappes sonores qui donnent de l’espace au morceau contribuent à la beauté de l’ensemble. Il est assez long, plus six minutes, car les séquences musicales prennent leur temps à se mettre en place avant que les filles commencent à chanter. La chorégraphie sur scène est assez évoluée, adaptée au rythme soutenu du morceau. Ce single ne semble pas être sorti en single et la version que l’on peut voir sur YouTube a été filmée live le 3 Mai 2023 dans la salle de Shibuya, Spotify O-West. Le travail vidéo me fait penser qu’il pourrait très bien s’agir d’une vidéo officielle. J’espère que ce nouveau single sortira sur iTunes car cette nouvelle direction électronique fonctionne vraiment très bien.

les chats discrets ne miaulent jamais

Les chats se sont faits discrets lors de mon passage à Gōtokuji (豪徳寺) tout simplement parce que je ne suis pas allé les voir. Ça peut paraître étrange d’aller jusqu’à Gōtokuji sans aller voir le fameux temple où s’amoncellent des centaines de petites statues de chats Maneki Neko. En fait, nous sommes déjà allés les voir il y a trois ans et j’avais pris un grand nombre de photographies de ces statuettes de chats blancs levant la patte droite. J’avais montré toutes ces photos dans un billet. Je me suis dis que si j’y retournais cette fois-ci, je ne pourrais pas m’empêcher de prendre ces statuettes une nouvelle fois en photo en me sentant ensuite obligé de les montrer dans un billet de ce blog. J’ai voulu éviter la tentation de me répéter. Je n’avais en fait que peu de temps devant moi, mais, en y réfléchissant maintenant, j’aurais quand même dû y aller pour le sceau goshuin que je n’ai pas encore dans ma petite collection. En regardant à quoi il ressemble sur internet, je me rends compte qu’il est particulièrement dense en écriture et que le carnet goshuinchō est particulièrement mignon. Ça me donne en tout cas une occasion d’y retourner bientôt. Et pour ce qui est des chats blancs, je me suis finalement contenté de prendre en photo un Maneki Neko posé derrière la vitre d’un café ou d’un restaurant à un coin de rue.

Je comptais d’abord marcher jusqu’à Gōtokuji mais j’ai dû me raviser en cours de route, vu le temps qui m’était disponible. Il m’a d’abord fallu traverser une partie de Shibuya, notamment le quartier des love hotels à Maruyamachō. J’y retrouve le petit bâtiment blanc Natural Ellipse de l’architecte Masaki Endoh qui a légèrement été modifié car maintenant recouvert d’un filet de cordes de couleur bleue. Cet accessoire décoratif est loin d’être indispensable et j’espère qu’il s’agit seulement d’une installation temporaire. Je comptais marcher en direction de Sangenjaya mais bifurque finalement vers la station Komaba-Tōdaimae, pour prendre le train jusqu’à Gōtokuji en faisant une halte dans le quartier de Shimo-Kitazawa. En marchant à Komaba-Tōdaimae, je trouve quelques maisons individuelles aux formes intéressantes mais je n’en connais pas les architectes. Ces maisons ont l’air relativement récentes, si on se réfère à la blancheur restée intacte des murs de leurs façades. Je regarde moins en ce moment les magazines d’architecture, car je passe tout simplement moins de temps dans les librairies. Le fait de beaucoup marcher me fait maintenant réaliser que je passe moins de temps à faire autre chose, ce qui est dommage mais le temps et mon énergie ne sont du tout façon pas extensibles.

Alors que j’évoquais le nouvel album d’4s4ki dans mon avant-dernier billet, je viens de me rendre compte qu’elle vient déjà de sortir un nouveau morceau intitulé Hyper 5th Dimension (超5次元), qui s’avère excellent. Le chant d’4s4ki est un peu différent des morceaux que je connaissais déjà et sa voix est plus présente. Je parlais aussi dans ce précédent billet du compositeur maeshima soshi qui travaille souvent avec 4s4ki et je vois qu’il co-écrit les musiques de ce morceau. Je trouve l’ambiance un peu plus pop et accessible que d’habitude, avec un rythme principal pour le refrain immédiatement accrocheur. Tricot vient de sortir un nouveau morceau intitulé Aquarium (アクアリウム) qui apparaîtra dans leur prochain album, Fudeki (不出来) prévu pour le 14 Décembre cette année. De ce nouvel album, on connaît déjà le morceau Endroll ni Maniau yō ni (エンドロールに間に合うように) qui a une approche très riche en guitares par rapport à ce nouveau morceau beaucoup plus pop rock. Bien qu’avec une ambiance de pop immédiate, ce morceau contient tout de même des changements de tons inattendus (à partir de la minute et demi par exemple) qui font tout le plaisir de la musique de Tricot. Ce nouvel album Fudeki (不出来) prend un nom à l’opposé de celui de l’album précédent sorti en Décembre 2021, Jōdeki (上出来) qui veut dire ‘excellent’. Ça attire bien entendu ma curiosité et m’a donné très envie d’aller les revoir en concert. Les voir en différé sur Instagram montrer des photos de leur tournée européenne a dû également contribuer à me donner envie d’aller les revoir. Tricot entamera une tournée nationale appelée Zang-Neng tour 2023 pour promouvoir cet album. La tournée se composera de six dates du 8 Janvier au 12 Février 2023 en démarrant par Fukuoka, puis Sendai, Nagoya, Kanazawa, Osaka pour terminer à Tokyo. J’irais donc les voir à la date de Tokyo, le Dimanche 12 Février 2023, dans la salle Liquidroom à Ebisu. Je découvre ensuite le morceau Blue (青) d’une compositrice et interprète dont je parle très souvent ici, a子. Il ne s’agit pourtant pas d’un nouveau morceau car il est sorti le 1er Novembre 2020, mais je l’avais bizarrement manqué. Ce morceau avait passé entre les mailles de mon filet. Je manque très certainement beaucoup de bonnes choses et j’apprécie toujours quand on me le fait savoir. J’ai en fait découvert ce morceau lors d’un InstaLive d’a子. Elle fait assez régulièrement des sessions live sur Instagram avec son groupe dans une pièce qui ressemble à une maison partagée. J’aime beaucoup ces petits concerts improvisés car ils se déroulent dans une ambiance bon enfant, sans trop de sérieux et en improvisant parfois. a子 prend en général en compte les demandes de morceaux faites dans les commentaires. Le problème de ce genre de sessions est qu’on ne sait jamais quand elles vont se dérouler et combien de temps elles vont durer. On tombe dessus par hasard et ce n’est pas toujours au meilleur moment, mais je les écoute par petits morceaux. Le morceau Blue que je ne découvre que maintenant après cette interprétation InstaLive est dans le style des morceaux précédents. a子 et son groupe arrivent à chaque fois à trouver une boucle électronique qui accroche et j’aime de toute façon beaucoup sa manière de chanter. Dans ma petite sélection musicale, je reviens vers Miyuna. J’écoute encore et toujours beaucoup son dernier album Guidance qui est un des meilleurs de l’année à mon avis, et ma curiosité me dirige maintenant vers son EP intitulé Reply sorti le 28 Octobre 2020 sur le label A.S.A.B, de la maison de disques Avex, sur lequel on trouve des artistes comme Mondo Grosso et Chiaki Satō (佐藤千亜妃). Le EP Reply n’est certes pas aussi abouti que son album Guidance, et plus inégal, mais on y trouve quelques très bons morceaux. Le dernier morceau ReinRei (レインレイ) est par exemple tout à fait dans l’esprit orienté rock d’un grand nombre de morceaux de l’album Guidance. Reply reste cependant très pop dans son ensemble. Le morceau Soleil (ソレイユ) est un des sommets de ce EP dans ce style pop très accrocheur. J’aime aussi beaucoup les deux premiers morceaux DeadRock et Ano Neko no Hanashi (あのねこの話) en duo avec un certain Kubotakai (クボタカイ) que je ne connaissais pas. Cet EP, certes un peu jeune et pas autant marqué que son album, laissait déjà présager ses qualités de chant et de composition. Et en poussant un peu les découvertes, j’écoute également ses premiers singles sortis en 2018: Tenjō Tenge (天上天下) et Gamushara (ガムシャラ), qui étaient déjà très prometteurs et même au dessus du lot du commun de la J-POP.