色々ウォーク❶❶

Nos soirées dans la semaine et journées du week-end sont rythmées par les Jeux Paralympiques. Ils ne sont pratiquement diffusés que sur la NHK. Heureusement qu’il y a deux chaînes sur la NHK et les chaînes BS et BS4K qui sont agréablement laissées en libre accès. J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi les autres chaînes japonaises ne diffusent aucunes épreuves. Comme je le mentionnais auparavant, nous regardons un peu de tous les sports, mais en particulier le wheelchair rugby et le wheelchair basketball, que nous suivons avec beaucoup de passion. L’équipe japonaise est impressionnante de persévérance et s’achemine désormais vers la finale, ce qui est entièrement mérité vu le jeu d’équipe qu’ils nous montrent et l’aisance avec laquelle ils se déplacent sur le terrain. C’est du patinage artistique avec un ballon en mains. L’équipe est désormais assurée d’avoir une médaille mais on ne sait pas encore laquelle. Voir toutes ces épreuves des Jeux Para, les joies intenses que se manifestent lors des réussites ou les déceptions malgré les efforts, me donnent souvent les larmes aux yeux.

Les quelques photographies ci-dessus sont prises à Roppongi Hills et autour du parc de Yoyogi. Les personnages à tête de fleur entièrement dorés sont bien évidemment signés par Takashi Murakami. J’étais autrefois allergique à l’art enfantin de Takashi Murakami mais j’ai changé d’avis il y a quelques années après avoir vu la grande exposition intitulée The 500 Arhats qu’il nous proposait dans le musée de ce même Roppongi Hills. Cette statue est bien sûr excessive mais elle interpelle par sa taille et par l’apparente richesse du matériau. Ces photographies sont prises un jour de pluie alors que j’allais voir au cinéma le film d’animation de Mamoru Hosoda, Ryū to Sobakasu no Hime (竜とそばかすの姫) dont je parlais auparavant. Les photographies autour du parc de Yoyogi sont également prises un jour de pluie mais on la distingue à peine sur les photos. Je découvre au hasard des rues les nouvelles toilettes publiques dessinées par Toyo Ito et nommées Three Mushrooms pour la ressemblance avec des champignons poussant aux bords d’une forêt. Elles se trouvent à proximité du sanctuaire Yoyogi Hachiman. Ces toilettes font partie du même projet Tokyo Toilet qui voit des architectes et des artistes concevoir des toilettes publiques à différents endroits de l’arrondissement de Shibuya. La dernière photographie montre une maison individuelle intéressante par l’utilisation de cette couleur orange vive et par la petite ouverture de verre dans un des coins supérieurs lui donnant des airs futuristes. Et on peut apercevoir furtivement le photographe à vélo en reflet sur le miroir devant cette maison. On m’aperçoit en fait à peine sur ce miroir. Je me suis souvent posé la question de me montrer ou pas sur ce blog ou sur l’icône des réseaux sociaux mais j’ai toujours conclu qu’il était préférable de ne pas trop se montrer sur internet.

Avec Spool et Yonige, je suis également avec une attention certaine la musique rock indé de Hitsuji Bungaku (羊文学). Je me suis fait une petite playlist de morceaux de ces trois groupes et je l’écoute souvent. Chacun des trois groupes a ses propres spécificités mais je trouve qu’ils vont assez bien ensemble et représentent bien une ligne musicale rock alliant une certaine mélancolie et une énergie rock qui n’a pas peur de faire intervenir les guitares. C’est ce que j’aime beaucoup sur le morceau Sabaku no Kimi he (砂漠のきみへ) de Hitsuji Bunkaku. Le final laisse place à un solo de guitare au son cristallin montant en puissance jusqu’à la saturation. Ce son là de guitare nous traverse le cerveau jusqu’aux omoplates. La voix de Moeka Shiotsuka (également appelée Heidi) a un petit quelque chose de spécial, un accent peut-être, qui la rend particulièrement intéressante à écouter. Ce morceau est le huitième du deuxième album du trio, intitulé POWERS et sorti en Décembre 2020. Hitsuji Bungaku évolue souvent vers la pop rock, sur des morceaux comme Aimai de ii yo (あいまいでいいよ) qui s’écoule dans une fluidité parfaite. Mais, j’aime aussi les morceaux un peu plus lents et sombres comme le dernier morceau de l’album POWERS, Ghost ou le premier intitulé mother. L’intensité rock y est omniprésente et parfois brute mais adoucie par le chant de Moeka et les chœurs combinés de la bassiste Yurika Kasai et du batteur Fukuda Hiroa. Ce mélange de force émotionnelle et d’intensité sonore me rappelle le groupe Kinoko Teikoku, mené par Chiaki Sato. Les deux groupes sont en fait suivis par le même management. Hitsuji Bungaku a sorti plus récemment un EP intitulé you love sur lequel je n’ai pour l’instant écouté que le premier morceau et single Mayoiga (マヨイガ) utilisé comme thème d’un film d’animation intitulé Misaki no Mayoiga (岬のマヨイガ) réalisé par Shinya Kawatsura à partir d’un roman de Sachiko Kashiwaba. J’avais déjà parlé plusieurs fois de Hitsuji Bungaku dans des billets précédents, et je me rends compte que j’avais déjà évoqué cette ressemblance avec Kinoko Teikoku. J’ai le sentiment que le groupe gagne petit à petit en notoriété car il était sur l’affiche principale du festival Fuji Rock cet été (avec Yonige d’ailleurs). Et à ce propos, Fuji Rock avait également sur son affiche, dans la section Rookie a Go-Go, le jeune groupe Ms.Machine dont j’ai également plusieurs fois parlé ici. Ça fait plaisir de voir des groupes qu’on aime accéder à une certaine reconnaissance.

ネズミ・マウス

L’année 2020 sera sous le signe de la souris et on les voit apparaître un peu partout dans les rues de Tokyo, ici à Marunouchi. Le long de la Naka-dori qui devient piétonne le week-end et qui est illuminé le soir pendant les fêtes, on peut voir en ce moment des statues sur le thème du rugby. Elles ont dû être mises en place sur quelques bancs de la rue pendant la coupe du monde de rugby. On peut y voir des symboles culturels japonais comme un ninja ou un lutteur de sumo. Je choisis de prendre en photo le personnage de Chiko Chan que l’on regarde à la télévision en famille tous les samedi matin sur NHK, tout en prenant le petit déjeuner. Sur les murs de l’escalier montant au quai de la ligne Yamanote à la gare de Yurakuchō, je suis surpris de retrouver une illustration de Shohei Ōtomo, montrant un personnage féminin cyborg habillé d’un kimono. Il s’agit d’une illustration publicitaire pour la Sony PlayStation.

La fin de l’année approchant très vite, l’envie me reprend comme tous les ans de faire le point sur la fréquentation du site. Pendant cette année 2019, au moment où j’écris ces lignes, j’ai publié 137 billets, ce qui est un peu plus que l’année dernière avec 126 billets publiés (95 billets pour l’année 2017). Il faut croire que l’inspiration ne tarit pas malgré les années. Je continue à prendre des photographies tous les week-ends sans vraiment me lasser, ce qui nourrit sans cesse mon envie de créer de nouveaux articles pour les montrer. L’envie d’écrire sur les musiques je j’aime est aussi souvent le point de départ des textes. J’essaie en général de trouver un point en commun entre la musique dont je vais parler et les photographies que je vais montrer dans un même billet. C’est la raison pour laquelle je continue à mélanger les deux. Je pense aussi que c’est ce mélange des genres qui maintient une certaine singularité de Made in Tokyo, même si la logique n’est pas évidente au premier coup d’oeil. C’est certainement une raison pour laquelle Made in Tokyo ne trouve pas un large public. Il y a eu 16330 visites sur l’année 2019 (soit environ 45 visites par jour), ce qui est en baisse assez significative par rapport à l’année 2018 avec 19410 visites (53 visites par jour), prenant en compte que l’année 2018 avait connu un rebond par rapport à l’année précédente (17841 visites en 2017). L’augmentation du nombre de billets en 2019, bien qu’elle ne soit volontaire, n’a pas influé sur la fréquentation du site. Par contre, le nombre de commentaires sur les billets est en augmentation constante avec 62 commentaires (excluant les miens) en 2019 contre 55 en 2018 (et 46 en 2017). C’est une note positive sur ces statistiques. Ceci étant dit, je ne me base pas uniquement sur ces statistiques pour continuer ce site, sinon il y a longtemps que j’aurais arrêté. Les réseaux sociaux vont très certainement continuer à grignoter du terrain sur les formats plus classiques du blog comme celui-ci, et je ne m’attends pas à une augmentation du nombre de visiteurs. Je me réconforte toujours en me disant que ça me permet d’être plus personnel dans mes textes, même si je m’impose volontairement beaucoup de limitations. Je cherche aussi volontairement à maintenir une certaine distance avec le brouhaha des réseaux sociaux.

Images extraites des vidéos sur YouTube des morceaux 1999 et Romance ロマンス du groupe Hitsuji Bungaku 羊文学 sortis respectivement en décembre 2018 et en juillet 2019.

Je découvre à la radio le morceau 1999 du groupe Hitsuji Bungaku 羊文学 dont je n’avais jamais entendu parlé jusqu’à maintenant et j’aime beaucoup ce que j’entends pour son ambiance rock indé à tendance shoegaze. En fait, le son de ce morceau me rappelle un peu celui du groupe Kinoko Teikoku きのこ帝国 sur un album comme Eureka. Il y a une certaine nostalgie qui est transmise à travers ce morceau et j’y suis sensible, d’autant plus que cette année 1999 donnant le titre au morceau correspond à mon arrivée à Tokyo. L’autre morceau que j’écoute du groupe s’intitule Romance ロマンス sur le EP Kirameki きらめき sorti en juillet 2019. Ce morceau rock prend des accents plus pop et coloré comme la vidéo. J’aime beaucoup la voix de Moeka Shiotsuka 塩塚モエカ sur ce morceau en particulier, le rendant immédiatement très accrocheur. C’est une excellente découverte musicale en cette fin d’année. J’aurais découvert beaucoup de belles choses musicales cette année encore.