street remixed

#11: mika scape. Shibuya.

#12: kusama dots. Harajuku.

#13: driving riding. Jingumae.

#14: bonjour girl. Jingumae.

#15: passing drawings. Omotesando.

Les marques vestimentaires de luxe redoublent d’astuces pour essayer d’attirer le passant étourdi dans ses filets profitant de quelques secondes d’inattention de sa part. Je remarque qu’un magasin temporaire Louis Vuitton s’est installé discrètement (ou à peine) près de la gare de Harajuku avec toujours les motifs en forme de poids colorés de Kusama Yayoi. Je devine à l’intérieur une statue de l’artiste en très grand format et je ne peux résister à l’idée d’entrer à l’intérieur pour la voir de plus près. Un peu plus loin à Omotesando et sur la dernière photographie de ce billet, les personnages de l’illustrateur Yoshitomo Nara viennent agrémenter les créations vestimentaires de Stella McCartney. On dirait que chaque marque essaie de s’attirer son artiste attitré. Loewe s’était emparé pendant quelques temps de certains personnages du monde de Ghibli, en premier lieu Totoro que la marque de luxe avait réussi à sortir de son sommeil. Sur la deuxième photographie du billet, un personnage haut en couleurs par l’illustratrice Mika Pikazo est affiché sur une grande baie vitrée d’un immeuble d’Udagawachō. Ce n’est pas la première fois que je fais le tour d’une exposition de cette illustratrice à Shibuya. La fois précédente devait être en Septembre 2019 dans un espace ouvert sur la rue près de l’ancien cinéma Rise, désormais reconverti en une live house nommée WWW WWWX. Je ne suis jamais entré à l’intérieur mais il faudrait que je trouve une occasion pour admirer l’architecture d’Atsushi Kitagawara tout en y appréciant un concert, par exemple. Je passe très souvent près de la galerie d’art Design Festa pour vérifier si les illustrations sur les murs ont été modifiées. Je ne pense pas avoir déjà vu ce petit personnage coloré uniformément de rose. Il y a certains endroits à Tokyo, comme ici ou sur les murs extérieurs d’un magasin de disques hip-hop à Udagawachō, où les fresques sont très souvent mises à jour. Ce genre de remix urbain satisfait forcément beaucoup le photographe amateur que je suis.

Je viens d’acheter au Tower Records de Shibuya l’album remix de morceaux de Sheena Ringo intitulé Hyakuyakunochō (百薬の長) sorti le 11 Janvier 2023. Il est sous-titré en allemand « das Allheilmittel für alle Übel », ce qui voudrait dire « le remède à tous les maux ». Il s’agit à mon avis d’une correspondance avec le EP Ze-Chyō Syū (絶頂集, SR/ZCS) sorti en Septembre 2000 qui reprenait également l’imagerie de la boîte de médicaments. La version initiale de la pochette de Hyakuyakunochō avait même un logo « Sheener » ressemblant à celui de Pfizer mais il n’a (heureusement) pas été conservé. Je me suis procuré la version standard sans les objets additionnels (les goods) fournis avec la version deluxe, car le problème d’utilisation du logo de La Croix Rouge m’a fait comprendre que Sheena Ringo n’avait en fait aucune implication dans le choix de leur design. Les albums de remix sont en général le fait des maisons de disques sans forcément un apport de l’auteur initial de la musique remixée. C’est du moins ce que la maison de disques Sony Universal Japan a annoncé suite au problème reporté dans les médias, très certainement pour protéger l’artiste. Une chose est sûre, je remarque maintenant les ‘Help Mark‘ (ヘルプマーク) marquées sur fond rouge du cœur blanc et du logo de La Croix Rouge, et j’en vois beaucoup dans les rues ou dans les couloirs du métro alors que je les voyais à peine avant. Merci donc Sheena Ringo de m’avoir sensibilisé sur ce sujet. Mais le véritable problème de ce genre de goods est qu’on a tendance à ne volontairement pas les utiliser pour ne pas les abîmer et ils finissent oubliés au fond d’un tiroir.

L’exercice du remix est assez compliqué et même périlleux. On a souvent plusieurs cas de figures. Le remixeur ne prend parfois pas de risques et n’ajoutent que des petites touches musicales sans modifier la trame initiale du morceau. On peut aller vers des propositions à l’opposé où l’empreinte du remixeur est tellement forte qu’on peine à reconnaître le morceau original sur lequel il est basé. C’est un parti pris d’essayer de conserver l’atmosphère originale d’un morceau pour ne pas choquer les fans ou de partir vers des pistes complètement différentes. Il est à mon avis très difficile pour un remix d’égaler un morceau original car ça demande à l’auditeur d’oublier en quelque sorte ce qu’il connaît d’une musique mainte fois écoutée et d’accepter quelque chose de nouveau. Il est assez rare qu’un morceau remixé vienne dépasser et transcender sa version originale. Il y a pourtant des remixes qui amènent des morceaux vers d’autres rythmes et d’autres ambiances, qui ajoutent une épice qui ne manquait pas forcément à l’original mais qui devient indispensable une fois qu’on l’a ajouté. Certains remixes arrivent à sublimer un morceau tandis que d’autres ne font que l’alourdir et le déséquilibrer. C’est une chimie compliquée qui peut très bien fonctionner ou échouer lamentablement. Il y a un peu de tout cela dans ce premier album remix de Sheena Ringo.

Je ne sais pas si Sheena est à l’origine de la sélection des musiciens en charge des remixes mais je dirais que probablement non, vu qu’il s’agit d’une initiative de la maison de disques. Il y a beaucoup de noms réputés japonais mais aussi quelques étrangers. Certains noms me sont cependant complètement inconnus. Comme je le mentionnais auparavant, la coréenne Miso prend en charge le morceau Marunouchi Sadistic (丸ノ内サディスティック), ce qui n’est pas une mince affaire vu que c’est son morceau le plus populaire. Elle s’en sort très bien et laisse même clairement son empreinte en ajoutant sa voix sur la fin du morceau pour le compléter. Cet apport de voix est très bien vu, et Miso n’est pas la seule à le faire sur cette compilation de remixes. Le morceau Ishiki (意識 ~Conciously~) remixé par Shinichi Osawa, dont je parle régulièrement ici pour son projet MONDO GROSSO, est particulièrement réussi et cerise sur le gateau, DAOKO vient ajouter sa voix rappée sur la fin du morceau. J’adore le ton de voix immédiatement reconnaissable de DAOKO et sa manière d’accentuer certaines syllabes pour donner de la force à son phrasé. La version par moment forte en basse de Shinichi Osawa donne un souffle complètement différent à ce morceau. Le remix de Yokushitsu (浴室 ~la salle de bain~) par une des figures importantes de la musique électronique japonaise, Takkyu Ishino (石野卓球), est tout à fait enthousiasmant. Il conserve toute la force de la voix de Sheena Ringo et arrive à faire décoller le morceau, notamment dans sa deuxième partie. Yokushitsu, Marunouchi Sadistic et Ishiki sont des morceaux qui ont déjà eu des versions alternatives (notamment en anglais) sur des albums ou live de Sheena Ringo. On est donc d’une certaine manière habitué à ce que ces morceaux ne soient pas figés dans leurs formes originales, mais les versions qui nous sont proposés ici ont tout de même un style bien différent et très marqué électro.

Le morceau JL005 Bin de (JL005便で ~Flight JL005~) est remixé par Yoshinori Sunahara (砂原良徳) qui était intervenu sur deux morceaux de Tokyo Jihen enregistrés sur une cassette accompagnant la version spéciale du best album Sōgō (総合) sorti en Décembre 2021. J’avais beaucoup aimé les deux morceaux qu’il avait remixé: Karada (体) et Zettaizetsumei (絶体絶命). Je ne suis pas déçu par cette nouvelle version de JL005 Bin de qui démarre sur des prises de sons d’aéroport. Il y a une élégance typique des remixes de Yoshinori Sunahara, enfin de ceux que je connais jusqu’à présent. On retrouve cette même élégance dans la vidéo tournée pour ce morceau par Yuichi Kodama (évidemment). SAYA, de la formation Elevenplay que l’on retrouve régulièrement dans les concerts de Sheena Ringo, joue le rôle principal en hôtesse de l’air. J’aime beaucoup ces images et notamment le petit nuage qui vient s’incruster dans le paysage urbain (j’utilise régulièrement les interventions nuageuses dans mes compositions photographiques). Et on découvrira dans la vidéo qu’un jeu de morpion tourne en rond sur le tableau de bord et les écrans de contrôle de l’avion certainement pendant le pilotage automatique (mais y-a t’il un pilote dans l’avion? de demanderait Leslie Nielsen). Je laisserais les spécialistes en aéronautique préciser la réalité de ce genre de situation. Le sous-titre de ce morceau est B747-246, un avion Boeing donc de la compagnie JAL effectuant le vol de l’aéroport JFK à New York jusqu’à Tokyo Haneda (le vol JL005).

Les morceaux Anoyo no Mon (あの世の門 ~Gate of Hades~) et Chichinpuipui (ちちんぷいぷい ~Manipulate the time~) remixés respectivement par Telefon Tel Aviv et Gilles Peterson sont d’excellentes surprises, car ils s’écartent complètement de la version originale au point où on la reconnaît à peine. Remplacer l’ambiance euphorique de Chichinpuipui par une atmosphère Dark Jazz est assez singulière. On a l’impression d’entendre des nouveaux morceaux où la voix de Sheena est défigurée. Le morceau Adult Code (おとなの掟) remixé par object blue est par contre assez déplaisante. Le morceau d’origine est loin d’être le meilleur de Sheena Ringo et le remix crachotant semble être en permanence décorrélé des paroles. L’écoute en est assez désagréable malheureusement. Les remixes de Nagaku Migikai Matsuri (長く短い祭 ~In Summer, Night~) par Yasuyuki Okamura (岡村靖幸) et de Carnation (カーネーション ~L’œillet~) par Ovall sont agréables sans forcément apporter des propositions nouvelles ou prendre de risques. Ils n’en deviennent donc pas indispensables, même si ces versions restent belles. Je suis un peu dessus de la version par STUTS de Onnanoko ha Daredemo (女の子は誰でも ~Fly Me To Heaven~). Là encore, le remix n’est pas désagréable mais n’apporte pas grand chose de plus à l’original. On peut même se demander s’il y a une différence. L’excellente surprise est de trouver KID FRESINO sur l’avant dernier morceau Niwatori to Hebi to Buta (鶏と蛇と豚 ~Gate of Living~) car il y apporte sa voix hip-hop ce qui change complètement la dynamique du morceau. C’est une belle réussite même si le morceau reste trop court (c’était le cas de l’original). Je trouve une satisfaction certaine d’entendre la voix rap si particulière de KID FRESINO interagir avec l’univers de Sheena Ringo. Le dernier titre, une reprise du morceau le plus récent de Sheena Ringo, Ito wo Kashi (いとをかし ~toogood~) par Ajino Namero (鯵野滑郎) est une curiosité. Il s’agit d’une version en sons 8bits sortis tout droit d’une Famicom (qui serait quand même poussée dans ses derniers retranchements). Les sons primaires prennent étonnement de l’ampleur au fur et à mesure que le morceau se déroule, lui donnant même une dimension épique. J’ai grandi avec ses sons 8bits donc j’adore forcément ce morceau de conclusion, laissé instrumental. Au final, j’adore le début (trois premiers morceaux) et la deuxième partie (des morceaux 8 à 12) mais je trouve qu’il y a un passage à vide au milieu de la compilation (les morceaux 4, 5, 6 et 7). Je trouve le résultat final inégal mais n’en vaut pas moins le détour et j’y reviens très souvent ces derniers jours. Et je me dis qu’il faut absolument que Shinichi Osawa compose un morceau pour DAOKO.

slow down don’t calm down

#1: slow down. Shibuya.

#2: chandelier princess. Daikanyama & Yebisu Garden Place.

#3: walking bridges. Aobadai & Ebisu.

#4: thin trees. Aobadai & Omotesando.

#5: yellow pattern. Nihonbashi & Mitaka.

J’avais initialement dans l’idée de créer une série au long court fait de billets numérotés composés de diptyques, c’est à dire deux photographies ayant un lien plus ou moins fort entre elles ou du moins une correspondance de thème. Mon idée était de faire une centaine de billets de cette série pendant la durée de cette année mais je me suis assez rapidement ravisé. J’avais publié deux billets séparés mais que j’ai finalement regroupé dans un seul billet avec d’autres photos. Je suis moins certain de continuer cette manière de faire sur de nombreux billets mais je commence au moins par celui-ci. Je me suis posé la question de changer quelque chose sur la manière dont je construis mes billets, mais est ce vraiment nécessaire?

Musicalement parlant, je découvre deux morceaux épatants de hip-hop teinté de sons électroniques produits par Shinichi Osawa de MONDO GROSSO. C’est probablement le producteur électro que je préfère en ce moment et je n’ai pas encore écouté le morceau de Sheena Ringo qu’il a remixé avec des apports voix de DAOKO. Je pensais d’ailleurs avoir commandé l’album de remixes de Sheena Ringo mais je ne me rends compte que maintenant que ma commande sur le site Universal Music Japan a été annulé suite au problème d’utilisation du logo de La Croix rouge pour les goods fournis avec l’album. Sur les deux morceaux que j’écoute en ce moment, en boucle il faut bien le dire, Shinichi Osawa s’associe avec le duo hip-hop Dongurizu (どんぐりず) pour former une unité appelée DONGROSSO. J’écoute d’abord RAVE (Hungry Driver) qui inclut également RHYME au chant en deuxième partie de morceau. J’aime beaucoup le gros son électro assez lourd qui semble décéléré, le phrasé hip-hop agressif de Dongurizu et le virement plus enlevé quand RHYME pose sa voix sur ce rythme qui ne prend pas de pause. Le son et ses cassures me rappellent un peu certains morceaux de Mr Oizo (le nom de code de Quentin Dupieux) et je me suis mis du coup à réécouter les excellents morceaux Steroids et Positif. L’autre morceau produit par Shinichi Osawa que je découvre sur YouTube ne semble pas être sorti en single et je ne suis pas sûr que ça soit un morceau terminé car la vidéo ressemble plus à une session d’enregistrement. Il semble s’intituler Red Bull 64 Bars. Mori (森) de Dongurizu est seul à rapper devant un micro du studio d’enregistrement mais Shinichi Osawa n’est pas loin de l’autre côté de l’écran de verre. J’adore la manière dont il perd contrôle de lui-même en se mettant à danser frénétiquement quand le rap de Mori vient s’accorder parfaitement avec le rythme crescendo électro de Shinichi Osawa pour atteindre une sorte d’harmonie. Le morceau ne manque pas de punch et il devient vite addictif. Je peux comprendre qu’on puisse avoir envie de dégager cette énergie par le mouvement en écoutant ce phrasé rap très rapide et rythmé. Bien que les styles soient tout à fait différents, cette danse me ramène vers une vidéo d’une danse automatique que j’aime beaucoup inspirée par le morceau Lovers who uncover de Crystal Castles vs The Little Ones.

乃木坂0510

A chaque fois que je prends une journée de congé en semaine, la dite journée est pluvieuse. Je ne vérifie jamais la météo avant de me décider à prendre mes journée de congé mais je soupçonne très fortement que la météo soit influencée par mes choix. Enfin, c’est le sentiment que j’ai depuis quelques temps. Il ne pleuvait pas encore le matin et j’en ai donc profité pour me lancer dans une promenade dans les rues de Roppongi, Akasaka et Nogizaka. En fait mon objectif était d’aller voir la structure d’acier Hineri Utsuri Nagare (ひねり うつり ながれ) située à l’entrée du parc Nogi (乃木公園). Je la montre sur la première photographie du billet. Prise en contre-plongée, elle semble rivaliser en hauteur avec les buildings aux alentours. Il s’agit d’une oeuvre de Toshiaki Tsukui (津久井利彰) datant de 1996. Le parc se trouve à proximité immédiate de l’élégant sanctuaire de Nogizaka que je visite pour la première fois. Ce mercredi matin avant 10h, le personnel du sanctuaire s’active à nettoyer au balais les allées et places devant chacune des dépendances du sanctuaire. Juste en face du sanctuaire de Nogizaka, on ne peut pas manquer la très haute tour résidentielle de 44 étages, Park Court Akasaka Hinokichō The Tower, que je montre en partie sur la troisième photographie. Je ne savais pas que cette luxueuse tour construite en 2018 était conçue par Kengo Kuma, mais les lamelles latérales auraient dû tout de suite m’y faire penser. J’aime en fait beaucoup le petit jardin quasiment laissé à l’état sauvage au pied de la tour. Enfin, j’imagine que ce jardin est en fait très bien entretenu pour justement conserver cette apparence sauvage. Derrière la tour, sur la quatrième photographie du billet, on ne peut pas non plus manquer les impressionnants volumes de béton de la résidence Parkside 6 conçue par Sakakura Associates. Je me souviens avoir été impressionné par les arbres d’une vingtaine de mètres de haut placés à l’entrée de cette résidence. L’architecte Junzo Sakakura implanta apparemment à cet endroit ses bureaux en 1940 et les arbres ont été conservés de cette époque. C’est une bonne chose car béton et végétation s’accordent si bien. Lorsque je marche dans les rues de Nogizaka, j’ai à chaque fois l’idée presqu’inconsciente d’y trouver des posters et autres références au groupe d’idoles Nogizaka46 (乃木坂46), mais je trouverais seulement à la sortie de la station de métro une série d’autocollants posés sur un coin de mur montrant un groupe sœur de Nogizaka46, Keyakizaka46 (欅坂46). Cette série d’autocollants répétés à l’identique fait référence au premier single du groupe intitulé Silent Majority (サイレントマジョリティー) sorti en 2016. Les images montrent la figure principale du groupe, Yurina Hirate(平手友梨奈). Ce groupe n’existe plus maintenant, ayant changé de nom pour devenir Sakurazaka46 (桜坂46), bien qu’il avait à cette époque une popularité certaine. Je ne sais par contre pas qui est la personne sur l’autocollant de l’avant-dernière photographie, mais ce n’est de toute façon pas très grave. J’ai fait le curieux en écoutant sur YouTube ce morceau Silent Majority, mais je n’y accroche malheureusement pas.

J’accroche beaucoup plus au dernier single du groupe ExWHYZ (ex-EMPiRE) intitulé Obsession qui vient juste de sortir, il y a quelques jours. Tout comme pour Wanna Dance, le premier morceau du groupe (sous ce nouveau nom), composé par Shinichi Osawa (大沢伸一) de Mondo Grosso, ce nouveau morceau est également composé par des artistes électroniques extérieurs au groupe. Cette fois-ci, on doit la composition et la production à Maika Loubté et 80KIDZ. J’ai souvent vu le nom de 80KIDZ associé à des artistes que j’aime beaucoup, comme ce morceau intitulé Magic écrit et chanté par AAAMYYY sur l’album Angle de 80KIDZ mais je n’ai jamais vraiment creusé plus en avant la découverte. J’avais par contre déjà parlé de la compositrice et interprète franco-japonaise Maika Loubté (マイカ・ルブテ) pour le sublime morceau Hakumei (薄明) sur l’album Crepuscular de Kirinji (un point commun entre Hakumei et Obsession est que les vidéos sont toutes les deux tournées à Yokohama). J’aime beaucoup l’univers électronique du morceau Obsession, les basses notamment et le son distordant qui accompagne l’ensemble du morceau. C’est en tout cas une excellente idée de faire intervenir des musiciens électroniques talentueux, qui viennent ajouter une personnalité supplémentaire au naturel pop du groupe. Le chant en alternance entre les membres du groupe n’est jamais complètement parfait, mais c’est ce qui permet de conserver une certaine fraîcheur et une dose d’imprévu dans les compositions musicales parfaitement exécutées. Le premier album de ExWHYZ, xYZ qui sortira le 2 Novembre 2022, fera intervenir d’autres artistes comme Shin Sakiura, qu’on voit présent un peu partout ces dernières années: à la composition sur certains morceaux du premier album d’AiNA The End, par exemple, ou en collaboration avec AAAMYYY (décidément) sur le morceau Kono Mama Yume de (このまま夢で). Dans les crédits de ce futur album, je vois également d’autres noms comme Shingo Sekiguchi, Kento Yamada ou Miru Shinoda, que je ne connais pas du tout, mais que je devrais certainement explorer un peu plus: un morceau comme Tender Rose de Shingo Sekiguchi par exemple, ou la production disruptive de Miru Shinoda sur le morceau 突破/T.P.A. de RinSaga. Si le changement de nom de EMPiRE en ExWHYZ tout en gardant exactement les mêmes membres reste pour moi assez mystérieux, j’imagine que c’est lié au changement de major de Avex à EMI Universal. J’imagine aussi que ça doit faciliter certaines collaborations.

J’attendais une tournée ou un nouvel album de compositions originales, mais c’est un nouvel album de remixes de morceaux de Sheena Ringo qu’on aura cette année. L’album intitulé Hyakuyakunochō (百薬の長) sortira le 30 Novembre 2022 et sera composé de 12 morceaux tirés des albums solo de Sheena Ringo. Il n’y aura malheureusement pas de morceaux inédits. Je pense que cet album de remixes est de l’initiative d’Universal car on ne l’avait pas du tout vu venir. Ma première réaction était plutôt mitigé mais voir la liste des musiciens invités a grandement attisé mon intérêt. Voyons un peu la liste des morceaux et des musiciens invités ci-dessous.

1. Ito wo Kashi (いとをかし| toogood), Ajino Namero (鯵野滑郎) Bon Voyage Remix
2. Chichinpuipui (ちちんぷいぷい l Manipulate the time), Gilles Peterson’s Dark Jazz Remix
3. Yokushitsu (浴室 | la salle de bain), Takkyu Ishino (石野卓球) Remix
4. Niwatori to hebi to buta (鶏と蛇と豚 | Gate of Living, Kid Fresino Remix
5. Marunouchi Sadistic (丸ノ内サディスティック), Miso Remix)
6. Otona no Okite (おとなの掟 | Adult Code), object blue Pleasure Principle Remix
7. Nagaku Mijikai Matsuri (長く短い祭 | In Summer, Night, Yasuyuki Okamura (岡村靖幸)一寸 Remix
8. Carnation (カーネーション | L’œillet), Ovall Remix
9. Ishiki (意識 | Consciously), Shinichi Osawa (大沢伸一) Remix feat. Daoko
10. Onnanoko ha Daredemo (女の子は誰でも| Fly Me To Heaven), STUTS Remix
11. JL005 Bin de (JL005便で | Flight JL005), B747-246 Mix by Yoshinori Sunahara (砂原良徳)
12. Anoyo no Mon (あの世の門 | Gate of Hades), Telefon Tel Aviv Version

Je parlais juste avant de Shinichi Osawa de Mondo Grosso, et c’est une bonne surprise de le voir une fois encore ici, surtout que le morceau Ishiki qu’il remixera fait intervenir Daoko. Tous les artistes que j’aime finissent pas se rejoindre un jour où l’autre, c’est assez fascinant. On sait que Daoko est fan de Sheena Ringo, mais c’est la première fois que je vois Shinichi Osawa associé à Sheena Ringo. L’autre bonne surprise est de voir Kid Fresino dans cette liste pour le morceau Niwatori to hebi to buta. J’ai déjà évoqué le nom de ce rappeur japonais sur ce blog car j’avais beaucoup aimé son album de 2018, ai qing (qui faisait intervenir au Steel Pan sur un morceau, Utena Kobayashi, que j’aime aussi beaucoup). On y trouve quelques noms très renommés comme Takkyu Ishino (石野卓球) et d’autres émergeants comme STUTS. Yoshinori Sunahara (砂原良徳) avait déjà remixé deux morceaux de Tokyo Jihen, Karada (体) et Zettaizetsumei (絶体絶命), sur une mixtape sortie avec le coffret Prime Time à la fin de l’année dernière. Les remixers sont principalement japonais, mais il y a quelques étrangers comme l’anglais Gilles Peterson ou l’américain Telefon Tel Aviv. Je ne connaissais pas la compositrice et interprète sud-coréenne Miso que je découvre soudainement. J’aime déjà beaucoup ses morceaux, par exemple son single Slow Running. J’y reviendrais très vite. Bref, cet album s’annonce beaucoup plus intéressant que ce que j’imaginais initialement, ce qui fera peut être oublier les polémiques qui émergent subitement sur l’utilisation d’une croix rouge sur les ‘goods‘ fournis par Universal sur la version deluxe de l’album. Et si c’était simplement une marque de reconnaissance envers une profession particulièrement sollicitée ces deux dernières années? Il semble que l’utilisation de cette croix que l’on trouvait déjà sur le live Gekokujō Xstasy (下剋上エクスタシー) soit maintenant problématique, car à usage réservé. Ça sera interessant de voir si Universal va faire marche arrière sur ce sujet.

Et en attendant de pouvoir écouter le nouveau morceau d’Ado, AiNA The End nous faisait la surprise d’interpréter Marunouchi Sadistic dans l’édition spéciale de l’émission Music Station, le Vendredi 7 Octobre 2022. Ce n’est pas la première fois qu’AiNA reprend des morceaux solo de Sheena Ringo et elle avait déjà chanté avec le groupe eLopers créé par Sheena Ringo, le morceau Gunjō Biyori (群青日和) de Tokyo Jihen. Elle s’en est bien sortie, accompagnée par Tokyo Ska Paradise Orchestra. Le groupe avait déjà participé il y a très longtemps au single Mayonaka wa Junketsu (真夜中は純潔) de Sheena Ringo. Bref, je le répète mais tout finit par se rejoindre. J’adore voir ces liens se créer car ils permettent d’imaginer les directions ou collaborations futures d’un ou d’une artiste. Ça me parait maintenant évident que Sheena écrira ou composera un jour ou l’autre un morceau pour AiNA. Elle fait du moins un très fort appel du pied, dans ses chaussons jaunes sur Music Station qui me rappellent un peu les chaussons bleus de Fuji Kaze à Kōhaku l’année dernière. Fuji Kaze est un autre exemple de musicien faisant de nombreux appels à Sheena Ringo en reprenant au piano nombre de ses morceaux. 愛が溢れるんですね。

触れたら残像がオーヴァーロード

Je marche dans les rues de Meguro avec un regard un peu différent de l’habitude. Ce n’est pas la première fois que je passe aux endroits que je montre sur ces photographies et je n’aurais certainement pas eu envie de prendre ces mêmes photographies un autre jour. Je pense que mon sens de la perception des choses change en fonction de la musique que j’écoute. La prise de photo n’est pas toujours spontanée, c’est à dire qu’il m’arrive souvent de dépasser le sujet de ma photographie de quelques pas avant de me rendre compte que j’aurais voulu le prendre en photo. Ce que j’ai vu doit me rester en tête comme une image rémanente. Cette image peut disparaître rapidement de mon esprit lorsqu’elle se mélange avec le bruit urbain que j’ai devant moi alors que je continue à marcher, ou elle peut me convaincre de m’arrêter et faire demi-tour. Ce laps de temps qui me fait faire demi-tour est bien mystérieux. La décision de revenir sur mes pas est peut-être conditionné par la musique dans les écouteurs, qui doit certainement donner à ce moment une importance inconsciente que je continue à ressentir sans la comprendre en revoyant ces photographies sur mon ordinateur. Après avoir fait demi-tour, il me faut parfois attendre quelques dizaines de secondes qu’il n’y ait personne à proximité dans la rue avant de prendre ma photo. Dans la tête des passants qui peuvent me voir prendre la photo, il y a des sujets qui ne suscitent à priori pas de réaction car les prendre en photo doit être relativement commun, lorsque par exemple, ce sujet a une particularité qui est évidente et difficilement contestable. Mais les sujets des photographies que je prends ci-dessus ont des qualités visuelles plutôt discutables ou plutôt difficilement décelables à priori. Il arrive parfois qu’un passant regarde d’un air interrogatif dans la direction de ce que je prends en photo. La personne doit se demander ce qui peut bien m’intéresser dans cette vue quelconque. Au mieux, elle pourrait remettre en question son appréciation des lieux quotidiens de l’existence, ceux qu’on a tellement vu qu’ils sont présents d’une manière rémanente dans notre esprit mais qui sont également tellement communs qu’on a dû mal à s’en souvenir. J’ai parfois envie de garder un souvenir de ces lieux communs qui ne m’ont interpellé que pendant un dixième de seconde.

Les musiques qui suivent ne sont pas celles que j’écoutais dans les rues de Meguro au moment de prendre les photographies ci-dessus. Je voulais plutôt mentionner ici d’autres groupes ou artistes que j’écoute régulièrement depuis plus ou moins longtemps. On sait déjà que le groupe d’idoles alternatives BiSH de l’agence Wack va terminer sa carrière musicale en tant que groupe à la fin de cette année. J’étais beaucoup moins attentif aux nouveaux morceaux de BiSH ces derniers mois car je trouvais que les compositions musicales et vocales se répétaient beaucoup, comme si les compositeurs étaient arrivés au bout de leurs inspirations. Ce dernier morceau intitulé Sayonara Saraba (サヨナラサラバ) sorti le 31 Août nous fait penser d’après son titre qu’il s’agit des adieux définitifs du groupe. Et j’en viens à penser que c’est bien dommage dès la première écoute du morceau. Sayonara Saraba a la particularité d’être composé et écrit par Taka de ONE OK ROCK et par Kenta du groupe Wanima. Un documentaire nous montre d’ailleurs quelques scènes de l’enregistrement du morceau. Je connais bien sûr ces deux groupes, mais sans avoir vraiment écouté leurs musiques respectives. Je suis en fait agréablement surpris par les idées très précises de Taka quant à la direction du morceau, tout cela dans une ambiance des plus détendues. C’est une bonne idée d’avoir fait intervenir des compositeurs extérieurs surtout quand ils ont l’air d’apprécier le groupe. L’ambiance du morceau est très rock sans avoir l’agressivité un peu excessive de certains morceaux de BiSH. Il y a en fait une certaine consistance dans l’ensemble des voix des six membres du groupe. AiNA sort toujours du lot vocalement mais même Ling Ling a une voix tout à fait acceptable sur ce morceau. Je regrette juste un peu qu’Ayuni ne pousse pas un tout petit peu plus dans les aiguës. Le morceau est extrêmement accrocheur et la vidéo, très agressive dans les mouvements, est très belle notamment pour ses chorégraphies. Tout ceci me fait regretter l’arrêt prochain de BiSH. On continuera bien à écouter AiNA en solo et Ayuni sur PEDRO, mais je me demande bien ce que vont faire les quatre autres. Il y avait quand même une grande cohésion, ou plutôt une complémentarité, dans les différences vocales des membres du groupe.

On reste toujours chez Wack avec un nouveau morceau du groupe Empire. Enfin, le groupe a officiellement changé de nom pour devenir ExWHYZ. Ce changement de nom est assez mystérieux car la formation ne change pas du tout. Je préférais le nom précédent mais musicalement, ce nouveau morceau intitulé Wanna Dance est vraiment très bon. Shinichi Osawa, dont je parlais avant pour quelques morceaux sous son projet MONDO GROSSO, compose les musiques, fait les arrangements et écrit en partie les paroles avec le groupe. Je ne connais pas encore très bien la discographie de Shinichi Osawa mais je me doutais très fortement de la qualité du morceau, aux ambiances électroniques des années 90 (peut-être), rien qu’en apprenant qu’il l’avait composé. Mayu a la plus belle voix et c’est elle qui chante sur la plus grande partie des couplets, tandis que le refrain est chanté en groupe. Les musiques ne sont pas aussi sophistiquées que ce qu’on peut connaître sur MONDO GROSSO, mais l’écoute du morceau est très satisfaisante.

Et puisqu’on parle de MONDO GROSSO, Shinichi Osawa vient de sortir il y a quelques jours la vidéo du morceau Crypt de son dernier album chanté par Porin du groupe Awesome City Club. Ce n’est pas elle que l’on voit dans la vidéo au volant d’un taxi car il s’agit de l’actrice Rinko Kikuchi. Après Hikari Mitsushima, j’ai l’impression que Shinichi Osawa aime bien faire danser les actrices. On ne va pas s’en plaindre non plus. Le morceau est vraiment excellent et se révèle un peu plus après plusieurs écoutes. Je trouve que la manière de chanter de Porin sur ce morceau est plus intéressante que sur les morceaux d’Awesome City Club que je connais (enfin je n’en connais pas beaucoup, ceci étant dit). J’ai encore cette idée de sophistication sonore qui me vient en tête en écoutant ce morceau, mais sans être forcément cérébrale. On se laisse facilement entraîner par ces sons et on y retourne très volontiers.

un palmier au dessus des immeubles

Ici, Azabu Jūban. C’est le seul nom de lieu à Tokyo que je prononce exprès à la française pour énerver tout le monde à la maison. Je ne suis pas le seul à prononcer ce nom de lieu de cette manière, volontairement ou pas, mais je ne sais pas d’où vient cette image française, que je vois plutôt, en général, associée aux quartiers d’Ichigaya et Kagurazaka, où se trouve l’Institut Français (et anciennement le Lycée Français). C’est peut-être dû à la relative proximité de l’Ambassade de France. Au croisement Ichinohashi, un nouvel immeuble a fait son apparition depuis déjà plusieurs mois. Les plaquettes recouvrant la façade nous font tout de suite penser à Kengo Kuma, et il s’agit bien entendu de Kengo Kuma. J’aime beaucoup son architecture (et je vais encore en parler bientôt) mais je commence à me dire qu’il vient standardiser l’image de Tokyo vu la quantité de bâtiments qu’il conçoit. Je suis loin de critiquer car nombre de ses créations architecturales sont tout à fait originales. Le pilier, au milieu du grand croisement à quelques mètres de là, m’attire à chaque fois. Son aspect massif et son emplacement m’impressionnent toujours au point où j’ai à chaque fois envie de le prendre en photo, quitte à ennuyer les visiteurs. La troisième photographie montre l’étrange temple bouddhiste Reiyūkai Shakaden aux formes noires futuristes. Le sanctuaire Nishikubo Hachiman Jinja (西久保八幡神社) situé sur une petite colline juste à côté a été complètement refait. Il faut dire que le quartier limitrophe d’Azabudai est en plein redéveloppement par Mori Building. Un immense espace derrière Reiyūkai a été complètement rasé et de nouvelles tours ont fait leur apparition. Mori fait malheureusement beaucoup en terme de standardisation urbaine. Le petit moment de poésie sur ce billet intervient sur la quatrième photographie, en la présence d’un petit palmier posé tout en haut d’un immeuble. Il semble appeler l’été de ses voeux. Il faut lever les yeux vers le ciel pour le voir. Apprécier l’architecture oblige à regarder vers le ciel. Je continue encore un peu ma marche en direction de la Tour de Tokyo que je montrais précédemment.

Outre les albums de Tricot que je découvre petit à petit et qui m’accompagnent quasiment tous les jours depuis plusieurs semaines, j’alterne avec d’autres musiques qui ont attiré mon attention ces derniers temps. Ce sont souvent des artistes que je suis depuis plus ou moins longtemps et qui sortent de nouveaux morceaux. Ce n’est pas systématique mais j’aime en général beaucoup les nouvelles compositions de Vaundy, ici avec son nouveau morceau Koikaze ni Nosete (恋風邪にのせて) sorti le 7 Mars 2022. Il s’agit du morceau thème d’une émission de télé-réalité sur Abema TV intitulée Kare to ōkami-chan ni ha Damasarenai (彼とオオカミちゃんには騙されない). A vrai dire peu importe. Je pense que Vaundy a un véritable don pour la composition musicale car ses morceaux sont presque immédiatement accrocheurs tout en maintenant cette accroche après de multiples écoutes. Je ne suis en général pas attiré par la pop pure, mais la musique de Vaundy m’attire pratiquement à chaque fois. Sa voix joue pour beaucoup, car on y ressent une passion certaine. Après le très bon morceau intitulé Walpurgis qu’il a écrit pour Aimer, je me dis qu’il devrait par exemple aussi composer pour Milet. Elle a une voix très puissante et particulière mais je n’ai pour l’instant pas entendu de morceau intéressant.

Après avoir écouté quelques morceaux de son nouvel album, je continue maintenant en piochant des morceaux de l’album précédent de Mondo Grosso, aka Shinichi Osawa (大沢伸一), celui intitulé Reborn Again and Always Starting New (何度でも新しく生まれる). Je connais déjà le superbe morceau Labyrinth (ラビリンス) avec Hikari Mitsushima (満島ひかり) au chant, et je découvre maintenant Wakusei Tantra (惑星タントラ) avec Asuka Saito (齋藤飛鳥) de Nogizaka46. Asuka Saito chantait déjà sur le morceau d’inspiration shoegazing STRANGER, sur le dernier album de Mondo Grosso. Sur ce morceau Wakusei Tantra (ou Planet Tantra), elle a une manière similaire de chanter, plutôt neutre et sans fioritures. Cette manière de chanter dans un flot continu est vraiment intéressante. La musique de Shinichi Osawa est très délicate et accompagne bien cette voix, la contrebalance même. Asuka Saito devrait s’échapper de Nogizaka46 pour venir chanter dans ce genre de projets. Tout comme pour Hikari Mitsushima, Shinichi Osawa semble être fidèle aux chanteuses qu’il fait intervenir sur ces albums, donc on peut présager d’autres morceaux à l’avenir. Il faut que je tente maintenant d’écouter un peu plus ces deux albums de Mondo Grosso.

On change encore complètement de style avec Minakekke. Depuis son EP Oblivion de 2019, j’avais un peu perdu de vue ses compositions, mais elle n’a pas sorti de nouvel EP ou album depuis celui de 2019. Son nouveau morceau Memorabilia, sorti le 15 Mars 2022, ne dépareille pas vraiment du style du EP Oblivion. La voix de Minakekke est chargée d’émotion, presque tremblotante, et il en ressort quelque chose de très beau. Alors que le début du morceau est plutôt minimaliste avec une guitare acoustique et un son unique de percussion, mettant l’accent sur le chant de Minakekke, l’accompagnement musical s’étoffe petit à petit. La deuxième partie de Memorabilia fait intervenir le bruit assourdissant des guitares de style shoegazing, sans pour autant altérer sa voix. Je me demande si ce n’est qu’au Japon que l’influence shoegazing est encore si présente. Je ne vais pas me plaindre car j’adore ces sonorités bruitistes.

Le dernier morceau part encore dans une direction complètement différente. Il s’agit de Sakura Burst du groupe Cö Shu Nie. Ce groupe, son nom du moins, m’intrigue depuis longtemps mais je n’avais jamais vraiment essayé d’écouter attentivement leur musique. Il se trouve que la chanteuse de Cö Shu Nie, Miku Nakamura (中村未来), est une amie de longue date d’Ikkyu Nakajima et cette dernière l’avait invité sur l’émission de J-Wave Wow Music pour justement présenter ce nouveau single Sakura Burst. Il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour aller écouter ce morceau attentivement et l’apprécier. Sakura Burst est le thème final d’un anime télévisé intitulé Code Geass: Lelouch of the Rebellion (コードギアス 反逆のルルーシュ) dont je n’ai jamais entendu parlé. A vrai dire peu importe (2). Le style est upbeat, contrastant complètement avec le morceau que j’évoquais juste avant. Musicalement, c’est très fouillé, voire symphonique, et la voix de Miku Nakamura va chercher très haut dans les aigus. Je trouve que ce morceau correspond bien à l’archétype des morceaux utilisés pour des films d’animation, mais celui-ci me plaît beaucoup.

C’est assez inattendu de voir Sheena Ringo sortir un nouveau morceau en solo, et j’espère que ça n’annonce pas une nouvelle pause de Tokyo Jihen. Après le dernier single Futsū ha (ふつうとは) de Tokyo Jihen, il s’agit encore d’un thème musical pour une émission de la NHK adressée au jeune public. Le nouveau morceau intitulé Ito wo Kashi (いとをかし) sera le thème final de l’anime Ojarumaru (おじゃる丸) sur NHK E Tele (Eテレ). Ce thème sera diffusé à partir du 4 Avril donc j’imagine que le morceau entier sera disponible à ce moment là. Cet anime existe depuis très longtemps, apparemment depuis 1998 ce qui correspond au début de la carrière de Sheena Ringo. La photo promotionnelle ci-dessus semble avoir été prise en même temps que celle accompagnant le single précédent de Tokyo Jihen qui est également la photographie de nouvelle année du groupe. Je ne sais pas trop à quoi on peut s’attendre pour ce dernier morceau, mais j’ai un peu peur qu’il soit trop consensuel. Le fait que ça soit le thème final plutôt que le thème d’ouverture permettra peut-être un peu plus de liberté, mais j’avoue avoir assez peu d’attente.