songs about Tokyo, the sun & something missing

Mon passage récent à Asakusa était en premier lieu pour aller voir un bâtiment aux formes étranges conçu par Akihisa Hirata. Je parle de temps en temps ici de cet architecte car j’aime beaucoup son architecture toujours très imaginative. Souvenons-nous de Tree-ness House et d’Overlap House déjà montrées sur ce blog. Cet immeuble s’appelle Sauna Reset Pint, et doit donc contenir, comme son nom l’indique, un sauna. Il s’agissait auparavant d’un hôtel à capsules de la série 9hours. Il est idéalement placé à proximité du temple Sensōji mais je pense que l’hôtel a dû avoir du mal à survivre au manque de touristes étrangers amateurs d’Asakusa. La disposition d’apparence aléatoire des blocs composant ce bâtiment est très intrigante mais j’aime surtout ce long escalier faisant des zigzags sur la façade. J’y vois même quelque chose de ludique comme dans un jeu vidéo. Il pourrait très bien y avoir un gorille énervé tout en haut de l’escalier balançant des barils d’essence qui dévaleraient la pente de manière saccadée. Le héros de ce jeu vidéo, un italien moustachu par exemple, aurait pour objectif de gravir cet escalier tout en évitant les barils, pour espérer une place dans la sauna. Je pense que je tiens là une idée qui pourrait avoir beaucoup de succès. Mais je divague un peu.

Je me promène un peu plus dans les rues autour de ce bâtiment avant de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte du temple Sensōji, ce qui donnera les photographies d’un billet précédent. J’avais oublié ces petites rues étroites et encombrées. En écrivant ces quelques lignes presqu’inutiles, l’envie me vient d’y retourner plus tard pour explorer un peu plus ces endroits là. Un étang appelé Hyotan se trouvait autrefois devant l’actuel parc d’attraction Hanayashiki et à côté de l’immense centre de pari de courses hippiques Wins de la Japan Racing Association (JRA). Le centre de pari est situé entre le bâtiment conçu par Akihisa Hirata et la rue commerçante couverte Hisago que je montre sur la sixième photographie. En 1890, une grande tour de 12 étages appelée Ryounkaku fut construite près de l’étang Hyotan et on dit que son image s’y reflétait. La tour n’existe plus maintenant car elle a souffert du grand tremblement de terre de 1923 et l’étang a disparu en 1951. L’espace de l’étang était la propriété du temple Sensōji qui a décidé de le vider pour en vendre les terres. Cette vente était destinée à couvrir les coûts de reconstruction du temple suite aux dégâts causés par les bombardements et les feux causés par la seconde guerre mondiale. Le site internet de la rue commerçante nous explique avec beaucoup de détails l’histoire de ce quartier en incluant une image d’époque nous permettant de visualiser un peu mieux cet ancien quartier d’Asakusa désormais disparu, notamment l’étang Hyotan et la tour Ryounkaku. J’aimerais parfois qu’une des nombreuses transformations de Tokyo rétablisse les paysages urbains de l’époque.

La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de rencontrer pour la première fois Nicolas qui intervient souvent dans les commentaires de ce blog et influence par la même occasion le contenu de certains billets, notamment sur les sujets musicaux. On se connaît par commentaires interposés depuis quelques années et c’est particulièrement intéressant de se voir en vrai car j’avais l’impression qu’on se connaissais déjà bien. On s’est bien sûr retrouvé dans un des magasins Disc Union de Shinjuku pour ensuite aller prendre des cafés un peu plus loin et marcher jusqu’à Yoyogi tout en admirant un peu d’architecture. Notre discussion non-stop couvrait bien entendu la musique japonaise, mais pas seulement. J’en retiens notamment qu’il faudra bientôt que je me mettes à écouter Petrolz, le groupe d’Ukigumo. Et au passage, c’était l’occasion d’évoquer la nouvelle que Sheena Ringo a écrit et composé un morceau pour Ado intitulé Yukue Shirezu (行方知れず) ou Missing en anglais. Ce nouveau morceau a été annoncé le 18 août en même temps que la bande annonce du film dont il est le thème musical, mais ne sortira malheureusement que le 14 Octobre 2022. On peut entendre un court extrait prometteur pendant la bande annonce de ce film intitulé Karada Sagashi (カラダ探し). Le titre du film qu’on pourrait traduire par « rechercher les corps », ou quelque chose dans le genre, annonce tout de suite la couleur. Il s’agit a priori d’un film d’épouvante se déroulant principalement dans une école. Kanna Hashimoto (橋本環奈) étant l’actrice principale, on peut présager que l’ambiance ne sera pas aussi terrible que la bande-annonce le laisse présager. Je ne pense pas faire un détour au cinéma pour aller le voir mais je serais quand même très curieux d’y jeter un œil quand il sera disponible sur les plateformes de streaming. On sait depuis une émission de Music Station qu’Ado a un profond respect et est influencée musicalement par Sheena Ringo. Elle a mis récemment repris Tsumi to Batsu (罪と罰). Pendant cette même émission, Sheena était présente et indiquait que ses enfants aimaient beaucoup Ado et chantaient même souvent son single Usseewa (うっせぇわ). Ce n’est donc pas très étonnant que Sheena Ringo accepte cette offre d’Ado d’écrire un morceau pour elle. On sent également que Sheena Ringo a cette envie de nouer des liens avec les plus jeunes générations qui ont été assez souvent influencées par elle. Ça ne m’étonne plus beaucoup maintenant d’entendre des jeunes artistes mentionner Sheena Ringo comme une influence ou du moins comme une artiste qu’ils ou elles écoutaient avant leurs débuts. Dernièrement, Utaha de Wednesday Campanella mentionnait qu’elle écoutait beaucoup Sheena Ringo, influencée par les goûts musicaux de sa mère. Sur le message accompagnant le nouveau morceau Yukue Shirezu, Ado exprime bien entendu sa joie et reconnaissance mais indique également qu’elle a beaucoup appris des conseils donnés par Sheena notamment sur la manière de chanter. Elle indique que c’était une expérience précieuse car elle a découvert d’autres manières de chanter. Dans son message, Sheena indique que si une artiste comme Ado avait existé à l’époque de ses débuts, elle aurait préféré écrire des morceaux et la laisser chanter, plutôt que de chanter elle-même. Il y a certainement de l’exagération dans ces propos car on sait que Sheena peut être parfois excessive dans ses formules de politesse. Toujours est-il que je suis maintenant très intrigué par ce nouveau morceau collaboratif, qui apparaîtra bien un jour ou l’autre dans un hypothétique volume 3 de la série d’albums Reimport. Je me demande si Ado aura appris de Sheena Ringo à nuancer son chant, sa voix le permettant sans aucuns doutes. Et sur l’illustration accompagnant le morceau, on reconnaît bien sûr Sheena Ringo à gauche et Ado, enfin, on ne connaît toujours pas le visage d’Ado car elle reste invisible aux caméras et aux appareils photo (だって写真になっちゃえば、あたしが古くなるじゃない、Don’t you Θink?).

Je ne voulais pas manquer l’émission KanJam (関ジャム) du dimanche 21 Août car elle prenait pour thème 15 chansons sur Tokyo choisies par des musiciens professionnels (プロが選ぶ »東京ソング »15曲). J’ai bien l’impression que l’émission s’est inspirée de mon billet récent donnant une playlist de morceaux prenant pour titre Tokyo, mais ça ne doit être qu’une impression. La coïncidence était du moins intéressante d’autant plus que Chiaki Satō (佐藤千亜妃) et Junji Ishiwatari (いしわたり淳治) faisaient partie des invités. Chiaki Satō était la chanteuse et guitariste du groupe Kinoko Teikoku (きのこ帝国) qui s’est séparé en 2019, mais elle continue une carrière solo. Junji Ishiwatari était le guitariste du groupe Supercar ayant lui aussi cessé ses activités, mais plus tôt en 2005. Il est désormais parolier et producteur de musique. J’avais fait la découverte de ces deux groupes au même moment et en avait d’ailleurs parlé dans un même billet. Parmi les trois musiciens invités à l’émission, il y avait également Ryuta Shibuya (渋谷龍太) du groupe Super Beaver que je connais par contre beaucoup moins. Les trois invités étaient amenés à choisir cinq morceaux évoquant Tokyo (donc 15 au total). Le thème du Jōkyō (上京), l’arrivée vers la capitale, est bien entendu évoquée dans l’émission car Chiaki Satō vient de la préfecture d’Iwate et Junji Ishiwatari d’Aomori. Ryuta Shibuya est par contre originaire de Tokyo, de Kabukichō à Shinjuku pour être précis, ce qui peut paraître étonnant. Il évoque même que le fait d’être de Tokyo et de ne pas avoir eu à se séparer des siens pour monter vers la capitale était vécu comme un complexe pour lui, en tant qu’artiste. Je pense que c’est lié à une certaine idée que la création, pour être forte, doit être conditionnée par une forme de souffrance, celle de la séparation. Dans sa liste de cinq morceaux évoquant Tokyo, Chiaki Satō mentionne en premier Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王) de Sheena Ringo, choix sur lequel s’accordent également Junji Ishiwatari et Ryuta Shibuya. Le choix n’est pas étonnant vu que Chiaki Satō est fan de Sheena Ringo comme on l’évoquait dans les commentaires d’un précédent billet. Le second choix de Chiaki Satō est le Tokyo de Quruli, morceau que j’avais inclus dans ma playlist. Junji Ishiwatari choisit lui le morceau Tokyo de sa voisine Chiaki Satō. Ces premiers morceaux me satisfont tout à fait car ils correspondent à des morceaux que j’aime beaucoup. Pour les autres morceaux cités, Chiaki Satō reste dans le rock indépendant en mentionnant des morceaux intitulés Tokyo par Paionia (パイオニア) et Plenty. Je ne connais qu’un seul morceau du groupe Plenty intitulé Boku no Tame ni Utau Uta (ボクのために歌う吟) qui est sur le même mini-album Haikei. Minasama (拝啓。皆さま), et si Chiaki recommande ces deux groupes, ça serait lui faire un affront de ne pas aller y jeter une oreille. Dans sa liste, Junji Ishiwatari mentionne aussi Stay Tune de Suchmos, seul morceau du groupe que j’écoute souvent, et Tokyo ha Yoru no 7h (東京は夜の7時) de Pizzicato Five (ピチカート・ファイヴ). Je ne suis pas fan du style Shibuya-Kei mais j’écoute régulièrement ce morceau car le petit dialogue au début me fait toujours sourire. Après que Maki Nomiya (野宮真貴) annonce le titre du morceau qui signifie « 7h du soir à Tokyo », Yasuharu Konishi (小西康陽) lui demande d’un air taquin quelle heure il est à Osaka. La petite pause de réflexion et le rire de Maki Nomiya avant de répondre qu’il est également 7h du soir à Osaka m’amuse toujours. De ce même morceau, je préfère quand même la version interprétée par Ukigumo. Mais j’avais en fait déjà parlé de tout cela quelque part dans mon long billet sur le concert Ringo Expo‘18. Les autres morceaux évoqués pendant l’émission, notamment ceux de Ryuta Shibuya m’étaient beaucoup moins familier. Cette émission KanJam n’est pas toujours intéressante mais celle-ci m’a beaucoup passionné.

J’écoute toujours beaucoup AAAMYYY en ce moment, notamment le EP Maborosi Weekend que je découvre petit à petit, morceau par morceau, pour faire durer le plaisir, mais je fais une petite pause pour a子 car elle vient juste de sortir un nouveau morceau intitulé Sun (太陽). Je plonge toujours les deux oreilles les premières lorsqu’elle sort un nouveau morceau car je n’ai jamais été déçu par ses compositions. Ces derniers morceaux surpassaient à chaque fois les précédents. Ce n’est pas forcément le cas sur ce dernier morceau mais je l’aime tout de même beaucoup. Le rythme de la boucle électronique qui ponctue à plusieurs moments le morceau est vraiment accrocheuse. Il y a un peu de pop dans ce morceau et c’est une direction que je ressens dans ses compositions. Sa voix étant résolument indé, je trouve que des ingrédients un peu plus pop lui vont très bien. La petite surprise est d’entendre le violon de Neko Saito (斎藤ネコ) accompagné le groupe habituel de a子. Ce qui m’étonne quand même un peu, c’est que la présence de ce violon reste très subtile. Je pensais qu’il y aurait un grand solo de violon déstructuré comme Neko Saito sait si bien le faire lors des concerts de Sheena Ringo, mais non. Sa présence en deviendrait même anecdotique, ce qui est un peu dommage. Mais une fois encore et j’en avais déjà parlé avant, on sait que a子 apprécie beaucoup Sheena Ringo donc la présence de Neko Saito ne m’étonne pas tant que cela.

3 commentaires

  1. Bonjour Frédéric,
    Je glisse une petite tête sur ce billet pour te dire que le plaisir de se rencontrer « en vrai » était partagé. Nos premiers échanges remontant à quelques années, il y avait à la fois les ingrédients d’une première rencontre et des références à des conversations passées, ce qui était assez original comme sentiment, mais rien de désagréable je te rassure !! Je n’avais pas spécialement prévu qu’on se rencontre dans les rayons du Disk Union, mais finalement ça ne pouvait pas être mieux ! L’histoire de notre rencontre a beaucoup à voir avec le sens porté par le nom de cette enseigne, puisque c’est par la musique – mais pas seulement – que le lien s’est créé.
    Tower records aurait aussi pu être un lieu de rendez-vous approprié, avec la référence à une tour, et donc à l’architecture, mais on garde cette référence pour un deuxième RDV dans un avenir indéterminé ;)

  2. Salut Nico, même chose pour moi, et bien vu pour le rapprochement avec le nom du magasin de disques :-) c’est une coincidence volontaire en quelque sorte!

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