slipping on out my ordinary world, out my ordinary eyes

On marche autour de la station d’Ebisu le long de la voie ferrée qui monte jusqu’à l’entrée de Yebisu Garden Place, puis en direction du croisement de Yarigasaki à la limite de Daikanyama, puis dans une toute autre direction vers l’église de béton conçue par Tadao Ando dans une petite rue étroite proche de la rue commerçante principale d’Hiroo. Rien d’extraordinaire dans ces photographies qui montrent des lieux plutôt ordinaires. J’aimerais montrer des choses étonnantes et extraordinaires sur mes photos mais elles se contentent de l’ordinaire qui m’entoure. Enfin, de cet ordinaire, j’essaie principalement d’en saisir les pointes de couleurs: celles géométriques imprimées sur le muret d’un garage pour bus, celles des scooters stationnés méthodiquement sous le train de la ligne verte Yamanote, celles des petites bouteilles d’eau et de jus de fruits d’un distributeur automatique égaillant tant qu’il le peut une veille baraque semblant abandonnée, celles triangulaires inversées disposées sur le gris du béton de l’église mentionnée ci-dessus, celle d’une plante exotique semblant disproportionnée par rapport au pot bleu qui la porte, celle d’un passant en manteau jaune fluo contrastant avec d’autres manteaux verdâtres montrés de manière répétitive sur un mur d’immeuble du croisement de Yarigasaki. Les couleurs des choses sont un thème récurrent et une inspiration régulière de mes photographies, bien que je ne m’attarde pas souvent à en parler. J’aime par dessus tout le détachement des couleurs sur le gris des murs de la ville.

Je mentionnais dans un billet précédent partir à la découverte de la musique rock indé de Yū après avoir écouté son album de 2004, Ten no Mikaku. Je continue donc avec le premier album de son groupe au nom bizarre Chirinuruwowaka (チリヌルヲワカ), intitulé Iroha (イロハ). L’album n’est pas vraiment facile à trouver car il n’est à priori pas vendu d’occasion au Disk Union de Shinjuku. Du moins, je ne l’ai pas trouvé en cherchant dans les catégories alphabétiques et sous le nom de l’autre groupe de Yū, GO!GO!7188. Dans ces cas là, il m’a fallu le chercher sur Mercari. L’album Iroha est sorti le 28 Septembre 2005, la même année que la formation du groupe qui est d’ailleurs toujours actif aujourd’hui avec 12 albums à leur actif. Leur dernier album intitulé Apocalypse (アポカリプス) vient d’ailleurs tout juste de sortir en Septembre. Sur Iroha, les amateurs de la musique de GO!GO!7188, dont je fais partie, ne seront pas dépaysés car la voix de Yū est tellement marquante qu’elle est immédiatement reconnaissable. L’ambiance reste également fortement empreinte de rock indépendant riche en guitares, mais avec un peu moins d’agressivité que GO!GO!7188. La voix de Yū me fait souvent penser aux chansons Enka sauf qu’elles seraient ici électrisées par les guitares très présentes. Le rythme général n’est pourtant pas apaisé, et même loin de l’être, et les morceaux s’enchaînent sans répit. Le groupe permet l’écoute de l’album dans son intégralité sur YouTube et je conseille fortement aux amateurs de rock indé japonais d’y jeter une oreille attentive. Les deux premiers morceaux de l’album, Kasugai (カスガイ) et Hanamuke (はなむけ), sont une très bonne entrée en matière. La voix de Yū y est tout en modulation et le rythme effréné. Par rapport à son album solo, Ten no Mikaku (てんのみかく), que je mentionnais précédemment, l’album Iroha reste dans le rock pur sans faire des écarts vers le jazz, par exemple. Musicalement, l’ensemble est très cohérent et parfaitement exécuté avec de nombreux riffs accrocheurs. Yū (中島優美, Yumi Nakashima de son vrai nom) joue de la guitare en plus de chanter et elle est accompagnée par Eikichi Iwai (イワイエイキチ) à la basse (je l’évoquais très rapidement de mon billet précédent), Kōsaku Abe (阿部耕作) à la batterie. Sur cet album, le deuxième guitariste était Haruhito Miyashita (宮下治人), mais il a quitté le groupe et Natsuki Sakamoto (坂本夏樹) a pris la relève en 2010 suite à un hiatus de 3 ans du groupe. Entre GO!GO!7188 que je continue a beaucoup écouter (j’en parlerais certainement plus tard) et les 11 autres albums de Chirinuruwowaka qu’il me reste à explorer (il faut d’abord que je les trouve), je vais certainement avoir beaucoup de rock dans les oreilles ces prochaines semaines ou mois. Mais, je ferais quelques passages un peu plus pop, ne serait ce que pour aller voir Miyuna (みゆな) en concert prochainement (si tout se passe bien). En faisant quelques recherches de revue des albums de Chirinuruwowaka sur internet, je trouve les avis d’un passionné francophone sur le site Rate Your Music (RYM), un amoureux du chant de Yū, et ça fait plaisir à lire car je partage complètement son avis, qu’il formule d’ailleurs mieux que moi.

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