Ce sanctuaire portatif appelé mikoshi en partie couvert d’or que je poursuis sans relâche dans les rues d’Asakusa est de sortie à l’occasion du festival Sanja Matsuri (三社祭). C’est la première fois que je me rends au Sanja Matsuri dans le quartier d’Asakusa, un des plus grands festivals de Tokyo. Il se déroule sur trois jours, du Vendredi 19 Mai au Dimanche 21 Mai 2023. C’est en fait la première fois depuis quatre ans qu’il a lieu normalement, signe que le Japon a finalement tourné la page de cette crise sanitaire. Si j’en avais eu le temps, j’aurais aimé y passer la journée entière mais je n’y suis passé que quelques heures en début d’après-midi le Dimanche. De ce matsuri, on voit régulièrement des photos de yakuza tatoués sur tout le corps, et c’est certainement une des raisons pour lesquelles je n’avais pas particulièrement envie d’y aller jusqu’à maintenant. Ayant passé ces quelques heures dans différentes rues du quartier d’Asakusa, autour du grand temple Sensōji et plus loin, je n’en ai vu aucun. Soient ils se cachent très bien, soient ils ne sont pas aussi nombreux et présents que les photographies que l’on voit sur internet pourrait nous le suggérer. Je penche pour la deuxième option qui correspond je pense mieux à la réalité de cette fête de quartiers. Il s’agit en effet d’une fête de quartiers, sauf qu’elle a une taille des plus conséquentes, attirant de très nombreux visiteurs comme moi en ce Dimanche après-midi. J’ai suivi plusieurs mikoshi en prenant de nombreuses photographies au plus près du convoi. Il était ensuite difficile de choisir lesquelles conserver pour les montrer sur ce blog. J’aime particulièrement les visages des porteurs de mikoshi mélangeant les grimaces dues à l’effort et, l’alcool aidant aussi un peu, l’excitation de participer à un tel événement. L’ambiance n’est pas différente d’autres matsuri auxquels j’ai pu assisté à Tokyo ou ailleurs, mais sa taille est imposante. Le nombre important de mikoshi, et autres mini-sanctuaires portés parfois par des enfants, en circulation au même moment rendent ce festival particulièrement remarquable. Vu le nombre de photos prises, je publierai trois billets sur le Sanja Matsuri en commençant par celui-ci. Je montre également quelques courtes vidéos et photos sur mon compte Instagram.
Catégorie : Tokyo
Tokyo en photos
the edge between days were dyed blood orange
Dans les rues de Dogenzaka à Shibuya, j’ai été surpris de voir cette affiche pour un show dédié à Jean-Paul Gauthier intitulé Fashion Freak Show, se déroulant au Tokyu Theater Orb au 11ème étage du building Hikarie en face de la station de Shibuya. En fait, plus que cette affiche seule ou le show en lui-même, c’est la manière dont cette image vient s’insérer dans l’organisation minutieuse des petits pots de végétaux de cette devanture de maison qui m’intéresse. La deuxième photo nous fait longer le grand magasin Tokyu situé près de Bunkamura. Il a fermé ses portes récemment pour une raison qui m’est inconnue. Peut-être était-il situé trop loin de la station de Shibuya. On passe ensuite dans le quartier d’Udagawachō pour vérifier si les fresques murales du magasin de disques de hip-hop ont changé. Réponse positive car il s’agit bien d’un nouveau grand graph mais l’auteur doit être un habitué de ce mur car il me semble reconnaître ce petit personnage masqué caché dans une poubelle sur la droite. La quatrième photographie a été prise à Ura-Harajuku. Il s’agit également d’un lieu que je parcours régulièrement car on y change souvent les affiches qui se répètent à l’arrière d’un large building. Mais c’est la vieille Datsun, un modèle Bluebird 510 peut-être, qui m’intéressait le plus pour cette photographie. Le jeune propriétaire avec certainement un de ses amis étaient debout à proximité. Je me suis donc fait discret pour prendre cette photo. Je l’aurais sinon un peu mieux cadrée. Ma promenade en vélo m’amène ensuite sur la route 20, anciennement Kōshū Kaidō (甲州街道), à la recherche des toilettes publiques conçues par l’architecte Sou Fujimoto (藤本壮介). Le bloc blanc tout en rondeurs de ces toilettes se trouve à Nishisando dans le quartier de Yoyogi à proximité de l’hôtel Park Hyatt de Shinjuku. Je me demande combien de temps ces toilettes publiques vont conserver cette blancheur. L’emplacement des robinets pour se laver les mains sur le plan extérieur et sans éviers est intéressant, tout comme l’implantation d’un arbuste sur ce même plan. J’en profite d’être à vélo pour filer un peu plus loin en direction d’Hatagaya. Je m’enfonce dans les zones résidentielles en slalomant entre les blocs de maisons et en essayant de le perdre volontairement. Un petit sanctuaire calme et un parc, celui de Minamidai Ichō (南台いちょう公園), attirent mon attention au passage. Mais je ne fais que passer, à la recherche d’éventuelles architectures remarquables, que je ne trouverais finalement pas. Je ne viens pas souvent dans ces quartiers derrière les tours de Nishi-Shinjuku et entre la longue route 20 et les quartiers plus loin de Nakano. L’immensité de cette ville me rappelle toujours que je n’en ai parcouru qu’une petite partie en vingt années. Et comme cette ville s’étend sans cesse, il devient même impossible de l’explorer dans son entièreté.
La chaîne YouTube Angura dédiée à la présentation en vidéo de groupes rock indépendants japonais me fait faire une fois de plus une très belle découverte. Hammer Shark Head (ハンマーヘッドシャーク) est un groupe formé en 2018 et originaire de la ville d’Inage (稲毛) dans préfecture de Chiba (千葉). Il se compose actuellement de quatre membres: Hiyu Nagai (ながいひゆ) à la guitare et au chant, Haruhiko Fukuma (福間晴彦) à la batterie, Eita Fujimoto (藤本栄太) en deuxième guitare et Asahi Goto (後藤旭) à la basse. Nagai et Fukuma se connaissaient déjà depuis le lycée mais le groupe s’est formé plus tard à l’Université. Hammer Shark Head se dit être influencé par le groupe Kinoko Teikoku (きのこ帝国) et le rock alternatif des années 2000, ce qui est de bonne augure. J’ai découvert récemment leur EP Slow Scape sorti en 2020 et leur single Blurred Summer sorti l’année dernière, en 2022. Ce son rock alternatif riche en guitares et la voix d’Hiyu Nagai pleine de force et d’émotion me plaisent vraiment beaucoup. Sur des morceaux plus mélancoliques comme Blurred Summer ou Landscape, je ressens une certaine proximité avec le son du groupe Hitsuji Bungaku (羊文学) que j’aime aussi beaucoup. Je suis vraiment surpris par la voix d’Hiyu et par la capacité du groupe a créer des compositions immédiatement accrocheuses. Le refrain du premier morceau Echo du EP Slow Scape nous donne tout de suite envie de le chanter. « Kill me, Kill me, Love you Baby, Kill me, Kill me, Love you Baby, Save me, Save me» s’écrit elle sur ce morceau. Dans l’interview présent sur la vidéo de l’épisode d’Angura, Fukuma nous dit qu’il ressent la musique que joue le groupe comme une descente dans des eaux profondes. On ressent cette impression dans le superbe morceau Landscape (声). La voix d’Hiyu tout en complainte saisit tout l’espace et la quasi totalité du spectre musical pendant quelques instants, relayée ensuite par le flot des guitares empreint d’une brillance certaine, comme la surface de l’océan vu de l’intérieur reflétant la lumière. Hiyu nous dit aussi qu’elle souhaite créer un espace où l’auditeur peut s’échapper et se sentir bien, loin de tout. En dégustant par exemple une glace au beau milieu de la nuit, achetée au seul konbini resté allumé dans cette nuit noir, avant de reprendre la route à moto. C’est à peu près un extrait des paroles du morceau Headlight (点滅ヘッドライト) qui est celui que je préfère pour l’instant. J’ai assez hâte de voir ce jeune groupe évoluer.
déjà 20 ans
Made in Tokyo a 20 ans en ce lundi 22 Mai 2023. Lorsque je regarde le nombre de mois et d’années listés sur la page des archives, je suis moi-même impressionné par la longévité de ce blog. A la création de Made in Tokyo en Mai 2003, j’étais loin de penser que j’allais être en mesure d’y apporter des billets et des photos tous les mois sans discontinuer pendant aussi longtemps. Au total, sur ces 20 années, Made in Tokyo se compose de 2,266 billets, de plus de 5,500 commentaires et de plus de 900,000 mots écrits sur ces billets. Je ne serais dire combien de photos sont incluses dans ces billets ni le temps total passé à créer ces deux milles billets. Les moments de doutes où on se demande quelle est la finalité de tous ces efforts sont nombreux bien sûr, mais n’ont jamais complètement remis en cause l’existence de ce blog. Il faut dire qu’il fait en quelque sorte partie de ma vie. J’ai toujours souhaité apporter ma vision personnelle et singulière de Tokyo en rapprochant mes photos de rues et d’architecture à la musique que j’aime. Je ne suis pas sûr d’y être parvenu car Made in Tokyo aurait sinon acquis une notoriété certaine après tant d’années d’existence, mais ma motivation pour continuer reste intacte dans l’espoir d’intéresser et de toucher quelques personnes. Je me suis aussi rendu compte que ce blog n’était pas non plus destiné à plaire ou intéresser le plus grand nombre.
J’avais lancé il y a quelques temps une petite enquête (qui existe toujours) pour essayer d’un peu mieux connaître qui sont les visiteurs réguliers ou occasionnels qui viennent se perdre sur ses pages. A l’occasion des 20 ans prochains de Made in Tokyo, j’avais renouvelé cette tentative il y a environ un mois, et les messages ci-dessous proviennent de visiteurs ayant pris quelques minutes pour laisser un message à propos de Made in Tokyo à l’occasion de ses 20 années d’existence! Je les remercie beaucoup! Comme sur tous les billets de ce blog, les commentaires restent ouverts car ma motivation pour continuer se nourrit beaucoup de vos commentaires (même si je fais parfois semblant de ne pas l’admettre).
J’ai préféré donner la paroles aux visiteurs plutôt que d’écrire un long billet rétrospective de ces vingt années, qu’il aurait été de toute façon difficile à écrire, vue la densité qui s’est accumulée petit à petit. C’est aussi un peu le problème car le blog était devenu tellement gros que les frais d’hébergement web sont loin d’être négligeable. Mais je tiens beaucoup à l’absence totale de publicités qui contribue à la plénitude que j’espère créer lorsqu’on parcourt ces pages.
1. Pierre (Depuis: 3-4 ans)
Jeune architecte, c’est toujours avec plaisir que je viens à cliquer sur le dernier article qui sort pour découvrir de nouvelles merveilles cachées de Tokyo, et ses architectures si singulières. J’avoue ne jamais prendre le temps de commenter, mais j’apprécie néanmoins le travail régulier de ces publications dépaysantes, alors merci et j’espère que cela durera encore pour de nombreuses années !
2. Gilles (Depuis: plusieurs années, par twitter + 15ans au moins)
J’aime bien vos photos du japon, toujours bien cadrées et les textes qui vont avec. Les maisons, les immeubles, il faut continuer Merci pour votre travail. Gilles
3. masko (Depuis: 5 minutes)
Trop bien continues absolument fais ça pour toi et la culture de la connaissance!
4. Supoqu (Depuis: 2022)
j’aime bien voir les photos et découvrir des groupes de musique dans certains billets, bref bonne continuation !!
5. Guillaume (Depuis: 5 ans à peu près)
20 ans ! Quelle longévité !
Je suis un lecteur plutôt fidèle de votre blog depuis environ 5 ans, et je ne cesse d’être pris par la qualité de vos visuels comme de vos textes :)Dans une société où l’instantané règne, pouvoir lire ce genre de contenus est rafraîchissant et permet de déconnecter et rêver d’aller à Tokyo…
Je vous souhaite encore 20 ans de Made In Tokyo ;)
Guillaume
6. Jean-Marc (Depuis: bien longtemps…)
Merci pour toutes ces ballades architecturales, ces découvertes musicales, la sensibilité des photos et ta façon de partager cet atmosphère Tokyoïte.
きをつけて
7. daNIel (Depuis: douze ans, peut-être)
Bon anniversaire à Made In Tokyo qui a le mérite d’occuper sur la toile une place que personne ni de près ni de loin ne saurait lui ravir. C’est un vrai travail artistique que tu as réalisé avec ce blog, en répétant les gestes du tailleur de pixels, doutant de ton matériau, y croyant à nouveau. Pendant ce temps les années sont passées, elles ont usé ton blog lui donnant sa patine, elles t’ont peut-être usé aussi (lol) mais à bien y penser, ça en vaut la peine car toutes ces balades photographiques, écrites, picturales et mêmes musicales auxquelles tu nous a invité, ne sont pas tombées dans les yeux, les oreilles ou les cœurs de visiteurs insensibles. Merci pour ta présence et ta pertinence.
8. Sabry (Depuis: Longtemps…)
Joyeux Anniversaire ! Amoureux de Tokyo (où j’ai eu la chance de vivre 2 ans à la toute fin des années 90) et de son architecture infiniment variée, amateur de photo et surtout de musique, votre blog est un régal pour mes yeux et mes oreilles, merci ! Dômo arigatô gozaimasu ;-)
9. hubert (Depuis: 2007)
Merci pour tout.
Ton site m’a beaucoup aidé pour découvrir Tokyo lors de mes 4 séjours là bas.
Encore 20 ans ?
10. Nicolas (Depuis: 2019)
« Bientôt 20 ans ! » s’affiche plein de gaieté dans le bandeau de Made in Tokyo. Comment ne pas cliquer dessus ? Comment résister à cette main tendue ? Une main qui nous accompagne pour des promenades quotidiennes dans tout Tokyo et plus loin encore. Une main et un regard qui nous dirigent vers mille et une facettes urbaines dont regorge le cœur bouillonnant du Japon, à travers mille lignes, courbes, stickers, publicités et graffitis qui se révèlent à qui sait prendre le temps de la promenade en compagnie de Frédéric. Ce regard dérive poétiquement de forme en texture, du flou à la lumière. Et c’est aussi une oreille ! Elle saisit les turbulences et le souffle de la rue, s’accorde à la mémoire urbaine, à celle de la course du temps et nous ouvre à des sonorités qui rentrent en résonance avec la scène japonaise, contemporaine comme passée, populaire ou underground. De l’harmonie à la distorsion, les photos dialoguent avec la musique pour notre plus grand plaisir.
J’ai pris le train en marche en 2019 et le voyage se poursuit depuis vers une destination inconnue mais que j’espère la plus lointaine possible car Made in Tokyo est unique et, au fil des ans, au gré des billets, la promenade se poursuit sans me lasser. Promenade musicale ou promenade urbaine, je suis Frédéric qui réussit à me transmettre sa passion et son émerveillement pour ses découvertes dans un paysage sonore et urbain sans cesse renouvelé. Je le suis à travers les pages de ce blog qui a désormais 20 ans mais qui ne fait pourtant pas son âge. Objet atemporel, sans artifice et qui vit en dehors des codes, Made in Tokyo se distingue par son minimalisme propice à la lecture. On imagine l’influence des architectes japonais dans cette pureté maitrisée…J’aurai encore beaucoup de choses à dire sur ce que m’a apporté cette lecture indispensable qui fait désormais partie de mon « hygiène » de vie et sur le lien établi avec Frédéric mais j’ai déjà trop parlé et je ne voudrais pas que l’intention initiale se perde en chemin : Frédéric, je t’adresse un GRAND MERCI et un JOYEUX ANNIVERSAIRE pour ces 20 ans ! et BON COURAGE pour les 20 prochaines années, je reste dans ton sillage (à quelques semaines de retard !)
11. mahl (Depuis: 10 ans ?)
Toutes mes félicitations pour les 20 années d’existence de ton blog. 20 ans, la moitié de ton existence … quand on y pense, c’est complètement fou ! J’ai fait de nombreuses découvertes et j’ai probablement été inspiré par ton blog dans la création du mien, peut-être même aurais-je arrêté d’écrire si le tien n’existait pas, nous nous sommes mutuellement remotivés plusieurs fois quand nous nous demandions ‘à quoi bon’. Quoiqu’il en soit, c’est toujours un plaisir de te lire, de suivre tes périples musicaux, architecturaux et intérieurs ! Je te souhaite une excellente continuation, et beaucoup de bonheur dans la rédaction de ton blog.
suspension roof structure
Dès que j’en ai l’occasion, je profite toujours d’une marche près du parc Yoyogi pour approcher au plus près le gymnase olympique conçu par Kenzo Tange pour les Jeux Olympiques de Tokyo de 1964. Ces superbes lignes courbes me font toujours penser qu’il s’agit du plus bel ouvrage architectural de Tokyo. D’autant plus qu’il a été rénové avant les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 (en 2021). Je suis déjà rentré plusieurs fois à l’intérieur du gymnase principal pour des spectacles, mais il reste en général fermé en dehors de ces événements programmés. Il est par contre plus facile d’entrer dans le gymnase plus petit de forme arrondie placé juste à côté. Il s’y déroule de temps et temps des compétitions sportives amateurs. Cette fois-ci, il s’agissait d’une compétition de jeunes et même très jeunes karatéka. L’entrée était libre et je n’ai donc pas hésité à y rentrer pour apprécier l’œuvre architecturale en pleine utilisation. Je suis à chaque fois impressionné par la dynamique de la structure de câble faisant une courbe et portant le toit en suspension. La forme courbe du toit me fait penser à un drap accroché à un fil à linge qu’on aurait légèrement tendu et coincé à son extrémité par des pierres au sol pour ce faire une sorte de cabane. Je vais un peu loin dans l’image mais la dynamique libre de cette toiture m’y fait beaucoup penser. Cette toiture est ingénieuse et en quelque sorte artisanale comme si chaque courbe avait été soigneusement sculptée. Le texte explicatif disponible sur le site web de l’architecte nous parle d’un espace destiné à créer un esprit d’unité entre les athlètes et les spectateurs, et que l’existence de piliers aurait obstrué ce lien. La réponse de Kenzo Tange à cette aspiration a été de concevoir ce toit suspendu par tension pour créer un très large, dans un système similaire à celui que l’on trouve sur les ponts. L’extérieur est tout aussi impressionnant que l’intérieur. Le mur de pierre qui entoure l’édifice prend par endroit des formes de vagues. Je le trouve reminiscent des murs de forteresses médiévales. Sur les quelques photographies que je montre sur ce billet, j’essaie de comparer sa taille à celle de passants traversant la place qui sépare les deux gymnases. De l’extérieur, l’élégance de ses lignes est indéniable. Ce gymnase est conçu comme une véritable œuvre d’art, que Tokyo n’est heureusement pas prêt à avaler.
諸行無常~其ノ四~
Au moment où j’ai écrit mon long rapport en trois parties sur le concert du 9 Mai 2023 au Tokyo International Forum de la tournée nationale Sheena Ringo to Aitsura to Shiru Shogyōmujō (椎名林檎と彼奴等と知る諸行無常), des photos officielles n’avaient pas encore été publiées. Les sites spécialisés Natalie et Barks ont récemment publié leurs rapports de concert avec un grand nombre de photographies. Je me sens donc obligé d’en faire une sélection et de les montrer ici, car ces photos viennent évidemment complémenter mon texte et parce que je veux garder une trace de ces images fascinantes. On sait que ce concert sera retransmis sur la chaîne câblée WowWow en Septembre 2023 et on peut donc espérer qu’un DVD/Blu-ray sera ensuite disponible peu de temps après cela. Je ne vais pas répéter ici tout ce que j’ai déjà écrit dans le billet précédent mais certaines photographies méritent des commentaires, comme celle ci-dessus qui ouvrait le concert, une image de croix qui rappelle beaucoup l’église Church of Light conçue par Tadao Ando.
Sheena Ringo change bien entendu plusieurs fois de tenues de scène mais la voir avec des dreadlocks doit être une première. En fond de scène, le symbole rouge rond avec des rayons me rappelle celui utilisé pour la tournée Tōtaikai (党大会) en 2013 dans l’unique salle Orchard Hall du Bunkamura à Shibuya. Il disparaît puis réapparaît plusieurs fois pendant le concert comme un fil rouge. Ce lien avec la tournée Tōtaikai me fait maintenant comprendre pourquoi cette présente tournée Shogyōmujō passe par la salle Orchard Hall. Un autre point intéressant est que WowWow diffusera deux autres concerts de Sheena Ringo avant Shogyōmujō, le concert de la tournée Tōtaikai de 2013 et de la tournée Hyakkiyakō (百鬼夜行) de 2015. Ces trois concerts semblent donc liés. J’avais également vu un lien entre Hyakkiyakō et Shogyōmujō à travers le morceau Kamisama, Hotokesama (神様、仏様).
La photographie ci-dessus a été prise pendant le morceau Hashire wa Number (走れゎナンバー). On reconnaît les voitures qui passent en fond d’écran.
Une des surprises de ce concert était la présence en vidéo grand format de DAOKO pour le morceau Ishiki (意識 ~Conciously~) dans sa version remixée par MONDO GROSSO, le projet de Shinichi Osawa. Il était lui-même dans la salle comme spectateur pour la finale, le 10 Mai 2023.
Sheena Ringo est seule sur scène au piano pour le morceau Onaji Yoru (同じ夜) tiré de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム). C’était un des très beaux moments du concert pour une version de ce morceau complètement remaniée.
Keisuke Torigoe (鳥越啓介) à la basse (toutes sortes de basse) est un grand habitué des concerts de Sheena Ringo et des sessions d’enregistrement.
Le soleil rouge refait son apparition. Sheena à des gants dans les mains, ce qui nous rappelle la prestation du morceau Blue ID (青のID) de Tokyo Jihen à l’émission Music Station du 25 Décembre 2020. Si je ne me trompe pas, les photos ci-dessus sont prises au moment du morceau Jinsei ha Yume Darake (人生は夢だらけ).
Yoshiaki Sato (佐藤芳明) à l’accordéon et Shun Ishiwaka (石若駿) aux percussions. Shun Ishiwaka fait partie du groupe Millenium Parade de Daiki Tsuneta. La collaboration récente de Millenium Parade et Sheena Ringo sur le single WORK nous fait comprendre les raisons de sa présence sur cette tournée, pour le meilleur.
Yukio Nagoshi (名越由貴夫) à la guitare électrique. C’est également un des musiciens habitués des tournées de Sheena Ringo.
Masaki Hayashi (林正樹) aux claviers devant des extraits vidéo de Niwatori to Hebi to Buta (鶏と蛇と豚) et Sheena Ringo dans un pyjama bleu qu’elle gardera pour quelques morceaux dont la reprise de Eternal Flame des Bangles.
Cette coiffure-chapeau en a intrigué beaucoup. On y voit un chat Maneki Neko au milieu d’autres objets traditionnels. Voir maintenant de près cette étrange et remarquable coiffure me rappelle vraiment beaucoup certaines décorations de sanctuaire comme celle du sanctuaire Ōtori que je mentionnais dans mon précédent billet, vues dans le quartier de Yoshiwara. Sheena saisit la guitare, une Gibson RD, sur le morceau NIPPON à la toute fin du concert avant les rappels.
Après le passage de MC, Sheena Ringo et son groupe interprètent les deux derniers morceaux pendant les rappels. Les danseuses SIS apparaissent ensuite à l’écran devant une console Nintendo Famicom. La cassette insérée, après avoir soufflé sur le circuit imprimé pour enlever la poussière, révélera la séquence finale en animation et en sons 8bits.