la fille de l’as de pique

#6: card fight. Shibuya.

#7: color dots. Yanaka & Hiroo.

#8: music life. Shibuya Tower Records.

#9: no way. Shibuya.

#10: window walls. Nihonbashi & Aoyama.

Quelques unes des photographies de ce billet sont clairement inspirées par les séries que j’ai pu voir récemment sur NetFlix et dont je parlais déjà dans un billet précédent, à savoir la deuxième saison d’Alice in Borderland (今際の国のアリス) et First Love (初恋). Le magasin de disques Tower Records de Shibuya fait directement la correspondance entre ce drama First Love et le premier album d’Utaka Hikaru en montrant une photo d’elle prise à cette époque là. Cet album sorti le 28 Avril 1999 est un des premiers albums que j’ai pu acheté au Japon après mon arrivée à Tokyo en Février 1999. Le morceau Automatic passait beaucoup dans les clubs et boîtes de nuit tokyoïtes où on allait pratiquement tous les week-ends jusqu’à très tôt le matin. Cette époque me parait bien lointaine (et bien heureusement dirais-je).

On trouve des stickers comme celui de la première photo du dyptique #9, avec une écolière faisant un signe du doigt en disant « Dame yo, Zettai » (ダメよ。ゼッタイ。) un peu partout dans les rues. L’auteur est le mystérieux Tokyo Fūki Committee (東京風紀委員会), le comité de morale publique de Tokyo (j’aime bien ce nom car il me rappelle celui que je donne pour mes histoires de Tokyo parallèle). Enfin, l’auteur ne doit pas être aussi mystérieux que cela car il donnait sa première exposition solo dans la galerie d’art Night Out Gallery à Jingumae du 16 au 25 Décembre 2022. J’aurais voulu voir cette exposition intitulée Activity Report, car je rencontre souvent ses autocollants dans les rues de Shibuya venant à chaque fois ponctuer mon parcours. Je m’y suis malheureusement pris trop tard. Depuis que j’ai vu celle de Wataboku, j’ai de plus en plus envie d’aller voir ce genre d’exposition d’illustrateurs ou illustratrices. Les galeries sont nombreuses à Tokyo et je m’y arrête assez régulièrement sans forcément prendre de photos et les montrer à chaque fois sur ce blog. La prochaine exposition était celle de Nakaki Pantz et j’y reviendrais prochainement. J’ai toujours aimé prendre en photo les stickers aperçus dans les rues, et je me dis que ce domaine de l’art graphique urbain pourrait être une direction que je privilégie sur ce blog.

La photo ci-dessus montre les cadeaux de Noël que je me suis fait à moi-même: le dernier album de Tricot intitulé Fudeki sorti en Décembre 2022 et l’album de Miyuna (みゆな), Guidance, dont j’ai déjà beaucoup parlé. J’avais en fait déjà acheté les morceaux de cet album en digital lorsque j’avais découvert l’album. Je n’ai pas vraiment l’habitude d’acheter la musique en double mais j’ai fait une exception pour Guidance car il s’agit pour moi d’un album important et emblématique. Il y a le fait que j’ai été la voir en concert, mais j’ai également acheté le format physique de l’album car une version contient un Blu-ray d’un concert qu’elle a donné sans public, crise sanitaire oblige. Ce concert en studio intitulé Delete -> Saikai (Delete -> 再開, Effacer puis Reprendre) du 24 Novembre 2021 se compose de 10 morceaux et de quelques passages où Miyuna prend la parole. On y trouve quelques morceaux de l’album Guidance, comme Kijitsu (奇術) disponible en vidéo sur YouTube, et d’autres de ses précédents EPs. La formation qui l’accompagne est la même que celle du concert au Shibuya Club Quattro que j’ai été voir, avec donc une approche rock de live house. Ça reste tout de même beaucoup plus sage que le concert de Shibuya. Miyuna ne s’écroule pas au sol sur scène sur un morceau, et il n’y a pas de solo extensif de guitare, mais il n’y a rien de très étonnant à cela vu que ce live se déroulait en studio. La performance n’en est pas moins excellente et le live vaut le détour ne serait ce que pour pouvoir écouter ces morceaux dans des versions légèrement différentes. La petite surprise de ce live pour moi était de voir Miyuna jouer de la guitare électrique, car on a plutôt l’habitude de la voir jouer de la guitare acoustique. Elle jouait également de la guitare acoustique lors de ce concert, mais elle avait en mains une guitare électrique Gibson SG rouge sur deux morceaux. Sa guitare acoustique est également une Gibson. Ce choix de guitare électrique me parle beaucoup car j’avais autrefois exactement la même Gibson SG mais de couleur noire. J’aimais beaucoup cette guitare qui a malheureusement subi un choc fatal et que j’ai dû revendre avec l’ampli Marshall qui va avec. Mais je ne jouais aucun air connu comme j’aimais à le dire pour exprimer le fait que je ne savais pas en jouer. J’appréciais seulement expérimenter des sons, ce qui m’apportait déjà une certaine satisfaction.

Je suis content d’entendre Miyuna à la radio ces derniers temps, en particulier sur J-Wave. Je pense qu’il doit avoir un lien avec sa participation au festival Tokyo Guitar Jamboree 2023, qui aura lieu en Mars 2023 au Ryōgoku Kokugikan (両国国技館), car il est organisé par J-Wave. Dans la liste des musiciens invités au festival, il y en a plusieurs qui sont très reconnus, comme par exemple Tortoise Matsumoto (トータス松本). C’est une très bonne chose car ça peut lui permettre de gagner en reconnaissance. Comme Miyuna a 20 ans (depuis Juin l’année dernière), elle était invitée à une émission spéciale animée par Shishido Kavka (シシド・カフカ) et sponsorisée par Sapporo Beer sur le passage à l’âge adulte. Cette émission intitulée At age 20, the beginning se composait notamment d’une partie où trois compositeurs, interprètes et rappeur de 20 ans se retrouvaient ensemble à l’antenne pour parler de leur inspiration et de comment ils et elle voient leurs futurs. Au côté de Miyuna, il y avait le compositeur et interprète Sōshi Sakiyama (崎山蒼志) et le rappeur Sanari (さなり). Je ne les connaissais pas mais ils étaient plutôt réservés à l’antenne par rapport à Miyuna qui était plutôt à l’aise pour assurer la conversation, bien qu’elle n’était pas animatrice attitrée de cette section. Je me suis tout de suite dit en écoutant cette émission que J-Wave devrait lui donner un segment radio hebdomadaire même temporaire (comme une de ses ainées sur une autre radio il y a 25 ans). Ça me plairait bien de l’écouter régulièrement. Elle avait aussi été invitée sur J-Wave dans une autre émission de Décembre l’année dernière pour parler cinéma (et pas de musique bizarrement). L’émission abordait le film Avatar: the way of water, å l’occasion d’une journée spéciale sur J-Wave. J’avais bien l’intention de voir ce film, ce que j’ai fait pendant mes congés de la première semaine de Janvier. Bien que l’histoire ne soit pas particulièrement intelligente, le monde que l’on a devant les yeux pendant un peu plus de 3 heures est vraiment merveilleux. Je suis allé le voir tôt le matin dans une salle de cinéma de Shibuya et sortir de la salle à la fin du film pour retrouver l’ambiance urbaine de Shibuya m’a fait un drôle d’effet. C’est comme si j’avais également voyager dans les forêts et les mers de Pandora pendant plusieurs jours voire semaines. Miyuna comparait ce film à ses propres concerts où la rémanence (余韻) des images et des impressions reste forte même après plusieurs jours. Elle le disait de son concert à Shibuya et j’ai l’impression qu’elle accorde beaucoup d’importance à cette sensation de rémanence. J’aime beaucoup cette idée là, surtout à notre époque où tout doit passer vite sans trop réfléchir. Cette idée de rémanence m’est également venu en tête lors de notre séjour récent près du Mont Fuji. J’ai regardé pendant longtemps le Mont Fuji au levé du soleil en pensant au fait que ces images pourrait persister avec moi dans mon inconscient.

Le deuxième cadeau de Noël que je me suis fait était le dernier album de Tricot intitulé Fudeki (不出来) qui veut dire le contraire de Jōdeki (上出来) signifiant “excellent”. Jōdeki était leur album précédent sorti en 2021. J’avais en fait quelques interrogations sur ce nouvel album avant de l’écouter vu le nom choisi. J’avais aussi quelques craintes sur la direction que prendrait ce nouvel album car Tricot est maintenant sous la grande agence Horipro (après avoir reçu un gros chèque) alors que le groupe était indépendant jusqu’à maintenant. Mais mes craintes se sont vite estompées dès la première écoute car Tricot a conservé cet aspect rock indépendant qui est sa marque de fabrique et qui est même renforcé sur ce dernier album par rapport au précédent. Les singles sortis avant l’album, #Achoi (#アチョイ), End roll ni Maniau youni (エンドロールに間に合うように) et Aquarium (アクアリウム) ne sont pas spécialement les morceaux que je préfère de l’album. J’aime en fait beaucoup les morceaux qui se trouvent entre ces singles comme Android (アンドロイド), Kujira (鯨), OOOL, Jōdan kentei (冗談検定) et Crumb. Ces morceaux ne cherchent pas à être des singles et on pourrait même dire qu’ils ont le calibre de B-side, mais ils ressemblent à ces B-side qui sont meilleurs que les singles qu’ils accompagnent. C’est peut être là le sens de Fudeki, quelque chose d’imparfait mais qui a une grande force d’attraction. Et personnellement, je tombe dedans les deux pieds joints. Il y a toujours cette pointe d’originalité et d’humour dans le chant d’Ikkyu qui m’attire beaucoup, et la partiction musicale est toujours irréprochable. Du coup, j’ai très hâte de les voir pour la deuxième fois pour leur tournée 2023 appelée Zang-Neng (qui je pense est dérivée du mot zannen qui veut dire “dommage”). Pour Tokyo, ça se passera au LIQUIDROOM à Ebisu, une salle que je ne connais bien que je suis passé des centaines de fois devant. J’imagine que cette tournée privilégiera ces nouveaux morceaux, et par rapport au premier concert auquel j’ai assisté de Tricot, j’aurais cette fois-ci l’avantage de bien connaître toute leur discographie.

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